Fonds de tiroir

Le PLR s'est gaufré dans la récolte de signatures pour son initiative populaire (un tantinet autoflagellante) « Stop à la bureaucratie ». Il l'avait déposée in extremis, le 12 avril dans la soirée, en dehors des heures d'ouverture de l'administration fédérale compétente et ayant fait travailler en heures sup' les fonctionnaires requis. Au bas du texte, il y avait 100'650 signatures (650 de plus que le nombre exigé). mais au final, seules 97'537 ont été reconnues valables. L'initiative a donc échoué pour 2500 signatures. Explication du PLR : on n'a pas l'habitude de récolter des signatures. Ben ouais, c'est ça, incarner la bureaucratie depuis plus d'un siécle et demi : quand il faut descendre dans la rue pour obtenir le soutien des citoyen-nes, on sait pas comment faire....

Grande nouvelle à Piogre : le ministre PLR de la Sécurité et le Procureur général PLR sont d'accord de travailler ensemble, et ont promis de faire appliquer la loi. Et les hauts cris de satisfaction poussés à cette nouvelle en disent plus que des pages d'analyse où on en était avant que les deux responsables de la sécurité publique genevoise aient assuré qu'ils allaient faire leur boulot, et même, miracle, le faire ensemble.

1700 requérants d'asile qui devaient être renvoyés, comme le permet l'accord de Dublin, vers un pays où ils s'étaient annoncés avant d'arriver en Suisse, ont disparu dans la nature en 2011 sans laisser de traces, admet l'Office fédéral des migrations. C'est le quart de tous les « cas Dublin » dont l'ODM a eu à s'occuper. Finalement, c'est peut-être ça, le fin du fin de la politique suisse d'asile : des requérants d'asile qui n'apparaissent pas dans les statistiques, qu'on n'a pas à héberger, dont on n'a plus à gérer les dossiers administrativement, et à qui on a aucune aide à apporter...

Dans la Feuille d'Avis Officielle est parue la liste des prises de position pour ou contre les rues piétonnes en Ville de Genève (on vote dans trois semaines). On y découvre donc celle de l'« UDC Ma Commune Ma Maison » (les majuscules sont d'origine). Les cons, z'ont oublié « Ma Bagnole»...

Selon une étude de la Fédération des médecins suisses (FMH), en 2008, le revenu moyen d'un médecin travaillant à plein temps a atteint 230'620 francs annuels. Soit trois fois plus que le revenu moyen des salariés de ce pays. Mais comme il ne s'agit que d'un revenu moyen, toutes spécialisations confondues, il dissimule de grandes disparités, en fonction des spécialités, des régions, du genre et de l'âge. On résume : un neurochirurgien gagne quatre fois plus qu'un pédopsychiatre (414'000 balles contre 117'000), un médecin en Suisse centrale 40'000 balles de plus qu'un médecin lémanique (265'000 balles contre 222'000), un médecin gagne 100'000 balles de plus qu'une médecin (257'000 contre 156'000) et un médecin de 46 à 55 ans gagne 90'000 balles de plus qu'un médecin de moins de 35 ans (241'000 contre 156'000). Bref, mieux vaut être un neurochirurgien zougois quinquagénaire qu'une jeune pédopsychiatre genevoise. Au fond, c'est normal : le manager à accident cardio-vasculaire, comme patient, ça a plus de répondant sonnant et trébuchant que la gamine anorexique...

L'UDC est pleine d'idées. Enfin, c'est pas qu'elle en ait beaucoup, c'est que celles qu'elle a prennent beaucoup de place, et qu'elle les recycle à jet continu. C'est évident quand on cause d'immigration et d'asile, ça l'est aussi quand on cause assurance-maladie. Elle avait déjà proposé, sans succès, en 2003 (par une initiative retirée en faveur d'un contre-projet repoussé par le peuple) que l'assurance de base ne rembourse plus les vaccinations, les soins liés à la grossesse, les actes de prévention, elle remet le couvert et propose maintenant dans un « papier de position »  que l'assurance de base ne prenne plus en charge les dépenses liés à la grippe (qui tue quand même entre 400 et 1000 personnes chaque année en Suisse), aux interruptions de grossesse, aux fécondations assistées et aux soins liés aux toxicomanies (alcoolisme compris)... Et le coût social des conneries de l'UDC, quelle assurance le prendra en charge, hein ?

On a encore retrouvé du matériel militaire suisse dans un pays en guerre (civile) : des grenades à main vendues par RUAG aux Emirats Arabes Unis en 2003 ont abouti dans les mains des rebelles syriens, après avoir transité par Dubaï et Abu Dhabi. C'est la troisième fois en quelques années que ce genre de pérégrination est constatés pour du matériel suisse : en 2005, des obusiers blindés M-109 vendus aux Emirats avaient abouti au Maroc, et en 2011 des munitions vendues au Qatar s'étaient retrouvées en Libye, chez les rebelles antikadhafistes. C'est pas très glorieux, tout ça, mais ça atteste d'une certaine conception de la neutralité : on vend aux uns pour finir par équiper les autres, mais sans exclusive politique : les régimes en place et les rebelles sont traités avec une belle équité. C'est tout nous ça : pas sectaires pour deux sous... alors vous pensez, pour des millions...

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