Manifeste : Non aux prisons de la honte et aux renvois forcés

Fermez Frambois !

Dimanche après midi, une vingtaine de personnes, soutenues par une centaine d'autres, se sont enchaînées aux grilles du centre de rétention administrative de Frambois, là où, entre un aéroport et une zone industrielle, notre beau pays stocke ses immigrants illégaux en voie d'expulsion forcée. Un manifeste a été lancé pour, comme le revendiquaient les manifestants, exiger la fermeture du centre de Frambois et l'arrêt des expulsions forcées. Il faut en effet fermer Frambois. Et le classer au patrimoine. Comme un concentré de xénophobie d'Etat, exemplaire, évident, de toutes les saloperies que l'on peut commettre au nom de la « maîtrise de l'immigration ». 


Le manifeste peut être téléchargé et signé sur
http://www.itprojects.org/stop-dead/

Parce que l'inacceptable ne peut être accepté...


arce que des hommes, des femmes et même des enfants peuvent, aujourd'hui en Suisse, être jetés en prison sans être coupables ni suspects d'un quelconque délit

Parce que cet état de fait atteste que les autorités suisses violent massivement les droits fondamentaux d'une partie de ses habitants en les privant de liberté sans procès équitable
Parce que, dans sa force aveugle, la violence d'Etat disloque des familles
Parce qu'un tel régime de détention exerce une torture psychologique sur chaque détenu en le privant de toute perspective d'avenir, et ainsi d'espoir
Parce qu'à rebours de ses prétentions humanitaires, la Suisse, par la fabrication et l'expulsion massive de sans-papiers, les jette dans des situations de graves dangers
Parce que de surcroit, cette politique des renvois a déjà fait des morts
Parce que la détention administrative préfigure la création d'une catégorie d'individus conditionnels, à l'essai, à points, susceptibles d'être à tout moment privés de leurs droits
Parce qu'à l'inverse, des femmes et des hommes, des associations, des communautés religieuses se mobilisent pour leurs collègues, leurs voisins, leurs semblables

Nous appelons...


Les autorités vaudoises, genevoises et neuchâteloises à cesser immédiatement de recourir à la détention administrative et à fermer la prison de Frambois.

Les autorités fédérales à mettre fin dans les plus brefs délais aux violations des droits humains dans les prisons administratives.
La conseillère fédérale Sommaruga à s'expliquer sur la torture subie par un Camerounais, à lui accorder l'asile et à suspendre les renvois vers les pays où les droits humains sont violés.
Le Parlement à réviser la loi sur les étrangers pour supprimer la détention administrative et à renoncer à un énième durcissement de la loi sur l'asile
Les personnes qui côtoient les détenus administratifs à témoigner des conditions de détention et d'expulsion ainsi que des risques encourus par les migrants en cas de renvoi
Les communautés religieuses à prendre position fermement contre la détention administrative et à accueillir des étrangers menacés de mesure de contrainte.

(le manifeste peut être téléchargé et signé sur
www.itprojects.org/stop-dead/)

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