Fonds de tiroir

  Au prétexte de purger le Conseil d'administration des Transports Publics des magistrats communaux et cantonaux qui y siégeaient en tant que représentants de leurs collectivités publiques, le Grand Conseil en a, subrepticement, exclu l'actuel Maire de Genève, Rémy Pagani, qui y siégeait en tant que Conseiller administratif en charge des constructions; en revanche, le représentant de l'Association des Communes Genevoises, qui est lui aussi magistrat, a bénéficié de la mansuétude du Grand Conseil et continuera de siéger au sein du Conseil d'administration des TPG. C'est marrant, cette différence de traitement... Et ça le sera encore plus la prochaine fois que les TPG reprocheront à la Ville de Genève de mal faire son boulot dans l'aménagement des arrêts de trams et de bus... Ou qu'ils demanderont à la Ville de payer y rehausser les trottoirs, ou pour les lignes de bus de quartier...

On a lu le communiqué officiel le plus tarte de l'année : c'est à propos des 1500 signatures que le canton de Genève a adressées en courrier B au lieu de courrier A aux référendaires contre les accords fiscaux, et dont le manque a planté un des trois référendums. Le Conseil d'Etat nous sort ce truc :
"Référendums fédéraux contre les trois accords fiscaux avec l’Allemagne, l’Autriche et le Royaume-Uni
Dans le cadre des référendums fédéraux contre les trois accords sur l’imposition à la source conclus avec l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Autriche, le Conseil d’Etat précise que l’Etat de Genève donnera toute l’information pertinente au public en temps opportun.
En revanche, soucieux de ne pas interférer dans les éventuelles procédures, le Conseil d’Etat a prié la chancellerie d’Etat – qui mène une enquête approfondie – de ne plus publier d’information avant l’issue desdites procédures, selon sa pratique habituelle.
Le gouvernement réitère son profond attachement à l’usage conforme et libre des droits politiques."
C'est pas ce qui s'appelle se foutre de la gueule du monde ?

Le syndicat des services publics (SSP) a lancé un référendum contre le projet d'assainissement et de fusion des deux caisses de retraites publiques genevoise CIA et CEH. Critiqué par le syndicat SIT, qui prévenait que la droite allait jouer double jeu et soutenir le référendum, le SSP a répondu qu'il ne « partage pas ce point de vue ». C'est son droit. Sauf que l'UDC  a répondu qu'elle, au moins, elle le partageait, ce point de vue : elle soutient le référendum et invite carrément ses membres à renvoyer les listes de signatures qu'ils auront remplies... au syndicat. Evidemment, les motivations du SSP et de l'UDC sont rigoureusement contradictoires (en gros : le premier trouve que les assurés vont trop payer, la seconde qu'ils ne paieront pas assez), mais ça n'a aucune importance, une signature (et un vote) en vaut une (et un) autre. Genre « le vote n'a pas d'odeur », quoi...  Faudrait pas que ça devienne une habitude pour la gauche de la gauche, après le vote sur (contre...) la Constitution, de compter sur l'extrême-droite. Parce que franchement, ça contribue pas à clarifier le débat politique. Ni d'ailleurs à renforcer ladite gauche de la gauche.

Selon un rapport de l'Union Internationale des Télécommunications, un tiers des habitants de la planète sont connectée à Internet, et 86 % utilisent un téléphone portable. On a des doutes, en tout cas sur ce dernier chiffre, absurde si on tient compte des enfants en bas âge et des vieillards grabataires. Peu importe : l'important, c'est que si les deux tiers des terriens ne sont pas connectés à la toile, une grande majorité d'entre eux ont désormais accès au téléphone, grâce à la chute des prix du matériel et des services, et à l'élargissement des zones de couverture. L'UIT a établi un classement des pays selon le développement des technologies de l'information : la Corée du Sud est en tête, la Suisse est cinquième, devant les USA. Cela dit, la question qui se pose est toujours la même : quand on est mieux équipé en technologies de communication, est-ce qu'on communique mieux ? Parce que c'est pas pour faire notre vieux ronchon (quoique...), mais à lire ce qui se communique sur la toile, on n'a pas l'impression qu'on ait beaucoup progressé qualitativement depuis l'invention du pigeon voyageur. Qui reste tout de même le fin du fin de moyen de communiquer : c'est le seul qu'on peut bouffer après s'en être servi.

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