Fonds de tiroir

Le syndicat SIT a dénoncé auprès de l'Inspection du travail (Ocirt) une quinzaine d'entreprises actives dans le secteur du transport de courrier, et en particulier de colis, et qui ne paient pas les heures supplémentaires de leurs employés. Qui ne les paient pas, et le plus souvent ne les comptabilisent même pas, ce qui rend le recours aux tribunaux prud'hommes particulièrement incertain pour les salariés, puisque ce sont eux qui doivent faire la preuve que leurs droits ont été bafoués, et non à leur employeur de prouver qu'il a respecté la loi. Une société, en particulier, est dans le colimateur des syndicats : Coelho transports, sous-traitant de la multinationale allemande DPD : elle inflige à ses employés des heures supplémentaires qu'elle ne paie pas, elle ne paie pas non plus les cotisations sociales, et même le paiement des salaires est aléatoire. L'entreprise retient les charges sociales sur les salaires, mais ne les reverse pas aux caisses sociales, et se les garde pour elle.  Le syndicat dénonce l'insuffisance des contrôles, qui aboutit à « des violations massives et généralisées de la loi sur le Travail ». L'Inspection du Travail se défend : elle fait « le maximum avec les ressources dont (elle dispose) », déclare son directeur. Ce maximum étant de toute évidence insuffisant, l'initiative syndicale « pour le renforcement du contrôle des entreprises », validée par le Grand Conseil, prend une légitimité supplémentaire. Comme d'ailleurs l'introduction de la « responsabilité solidaire » (les entreprises qui sous-traitent sont responsables du respect de la loi par leurs sous.-traitants) acceptée par le Conseil national la semaine dernière. On s'apprêterait dans ce pays à se donner les moyens de combattre le dumping salarial  et de faire respecter les droits des travailleurs? Ben ça, pour une bonne nouvelle, c'est une bonne nouvelle...
Le Conseil Municipal d'Onex a, sur proposition de sa commission des Finances unanime, refusé de vendre les actions de la commune dans la télé locale : Bravo ! Et maintenant, qu'on en fasse autant en Ville, où est toujours pendante devant le Conseil municipal une proposition de vente des actions de la commune dans Télégenève (Naxoo) (la Ville y est majoritaire, mais cette majorité est paralysée par le droit de véto qui a été accordé à l'actionnaire minoritaire, la multinationale UPC Cablecom, qui salive devant le paquet d'actions qu'elle voudrait bien se goinfrer).

Dans sa réponse à un courrier relatif à la politique d'engagement menée par le canton de Genève et ses établissements publics, le Conseil d'Etat rappelle qu'il « s'attache à donner la priorité, à compétences égales, aux personnes domiciliées dans la région ». Seulement voilà : ça ne suffit pas à « pourvoir l'ensemble des postes dans certains domaines spécifiques, tels que celui de l'ingénierie des transports ». Pourtant, c'est un domaine dans lequel le génie genevois est incontestable, comme l'a illustrée la mise en oeuvre du nouveau réseau des TPG, non ? Le problème, nous dit le Conseil d'Etast, c'est que « le renouvellement local des ingénieurs n'est (plus) assuré car certaines hautes écoles comme l'EPFL ont abandonné progressivement cette formation, pourtant plus que jamais indispensable pour organiser les déplacements ». On se disait, aussi. Quant aux Transports publics genevois (TPG), poursuit le Conseil d'Etat, ils ont embauché 18 demandeurs d'emplois genevois en 2010, 20 en 2011 et 40 en 2012. signataires de la Charte de l’emploi, ils donnent également, à compétences égales, la priorité à des candidatures de personnes résidant en Suisse et à Genève. Mais comme le « recrutement du personnel de conduite qui est soumis à des contraintes d'horaires fortes et à un grand stress, repose sur des critères de sélection très rigoureux basés sur des dispositions légales et médicales contrôlées par des médecins agréés par l’Office fédéral des transports (...) bon nombre de candidatures sont écartées ». Ah bon ? Les pochards locaux ne peuvent pas conduire les bus ? mais que fait le MCG ? Et notre gouvernement de conclure : « l’augmentation de l’offre de transport de 34% entre 2011 et 2014 (...) oblige la régie à employer un nombre important de conducteurs. Les TPG emploient aujourd'hui 1826 conducteurs, dont 541 travailleurs frontaliers (26,9%), sans l’apport desquels les TPG ne seraient pas en mesure (...) d'assurer le service aux usagers ». En clair, sans les frontaliers, le service des TPG serait encore plus mauvais qu'il n'est. Le plus drôle (si on aime l'humour noir), c'est que dans le même communiqué du Conseil d'Etat, le Conseil d'Etat confirme  « qu’en sa qualité de conseiller administratif de la Ville de Genève, M. Rémy Pagani ne remplit plus les conditions de nomination au sein du conseil d'administration des Transports publics genevois », la loi sur les TPG comportant désormais un nouvel alinéa selon lequel « les membres du conseil d'administration des TPG ne peuvent siéger dans un exécutif communal ou cantonal, à l'exception du membre désigné par l'Association des communes genevoises (ACG). Dès lors, un membre du Conseil administratif de la Ville de Genève ne peut plus siéger au sein du conseil d'administration des TPG ». Il n'est pourtant pas frontalier, le Maire de Genève...

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