Fonds de tiroir
« On peut encore licencier abusivement un délégué syndical, en
Suisse ? La Suisse est en Europe de l'Est ? », demandait à un
syndicaliste suisse un participant à une rencontre syndicale en
Norvège... En Europe de l'est, non, mais en Europe des droits
syndicaux, non plus : la Suisse viole la convention N° 98 de l'OIT
en expliquant qu'elle ne la viole pas assez souvent pour que ça
mérite d'en faire toute une histoire. Et c'est ainsi que le 4
février dernier, 22 grévistes de l'hôpital de la Providence, à
Neuchâtel, ont été licenciés. Parmi eux, des délégués syndicaux.
D'une pierre deux (mauvais) coups : on viole à la fois le droit de
grève et les libertés syndicales. Et en toute impunité, puisque dans
le meilleur des cas, les licenciés abusivement ne recevront que
quelques mois de salaire, et qu'on ne pourra obtenir leur
réintégration. Une plainte a été déposée auprès de l'OIT mercredi
dernier par le SSP : la Suisse avait déjà été blâmée en 2006 pour
des pratiques semblables, mais le Conseil fédéral n'a toujours rien
fait, et ne veut toujours rien faire, pour modifier le droit en
vigueur. peut-être qu'à force de le trainer devant des organisations
internationales qui ont leur siège sur son sol, elle consentira à
boucher les trous béants de ses lois, s'agissant de la protection
des activités et des représentations syndicales...
Débat (enfin, si on peut qualifier cela de débat) homérique (enfin, qu'Homère nous pardonne...) au Conseil Municipal, lundi, sur une assez innocente proposition de Frère Gauthier, de permettre l'installation dans la chapelle funéraire du cimetière municipal de Châtelaine de « dispositifs permettant de réaliser la stricte neutralité religieuse de la chapelle » -en d'autres termes, de permettre son utilisation par tout le monde, sans connotation religieuse définitive particulière. Insurrection de la droite, qui nous brandit les « racines chrétiennes » de Genève (laquelle étant plus ancienne que le christianisme a des racines elles aussi plus anciennes : chamanisme préceltique, druidisme celtique, paganisme romain...) et en appelle à Calvin (qui lui, en effet, se préoccupait assez peu de neutralité religieuse, mais aurait, en bon héritier des fracasseurs de statues, badigeonneurs de fresques et briseurs de vitraux, plutôt reproché à la proposition sa coupable mollesse). Et on passe ainsi une bonne heure (entrecoupée de la cène) à vitupérer sur les intentions supposées d'une proposition ne demandant en fin de compte que le respect de la constitution de la République... en vérité, en vérité, on vous le dit, au moment où des abrutis hystériques prêchent dans les rues des villes de France la Saint-Barthélémy des homosexuels, rien ne devrait être plus urgent que proclamer la neutralité religieuse de l'espace public... au lieu de quoi, on s'invente une offensive antireligieuse là où il n'y en a pas, pour défendre une identité religieuse là où il y a en a des dizaines -sans compter les irreligieuses- dont aucune ne mérite plus de considération que les autres... la constitution genevoise proclame bien la laïcité de la République, mais y'a encore du chemin à faire pour que ça rentre dans certaines têtes de la Commune...
Le renflouement (ou le renflouage ?) de la caisse de retraite du personnel municipal et des Services Industriels, la CAP, va coûter bonbon aux communes (et aux services industriels),. Les premières vont devoir y consacrer plus de 168 millions (dont plus des deux tiers à la charge de la seule Ville de Genève), les seconds plus de 350 millions. Et pour certaines communes, la facture va être lourde : Vernier va devoir recourir à l'emprunt pour pouvoir casquer près de huit millions, Onex, qui n'arrive déjà pas à financer ses investissements, aura une facture de plus de 4,6 millions, Veyrier (1,4 millions) y « gagnera » des comptes déficitaires... Le deuxième pilier, c'est vraiment un boulet, pour tout le monde... et surtout pour les caisses publiques, contrainte à une «recapitalisation» imposée par la loi fédérale, et qui ne peut être assurée que par les contribuables, les cotisants et les rentiers, cotisants et rentiers qui sont aussi des contribuables. Une belle arnaque, quoi...
Pour l'ancien « patron des patrons » genevois, Michel Barde, s'exprimant dans « Le Temps » contre l'initiative 1:12 et celle pour un salaire minimum, « réduire les écarts salariaux par la force ne peut faire que des dégâts ». Contrairement à les réduire par la douceur. Qui ne peut faire que rigoler les patrons...
Le Conseil fédéral n'a pas encore décidé de la date de la votation, 22 septembre ou 24 novembre, lors de laquelle l'initiative 1:12, pour la réduction des inégalités salariales, sera soumise au peuple, mais la droite exprime à de plus en plus haute et intelligible voix son souhait de voir ce texte satanique être voté en novembre plutôt qu'en septembre, pour, résume la « Tribune de Genève », « laisser retomber le soufflé d'indignation » qui a déjà fait passer l'initiative Minder contre les rémunérations abusives... Et nous, alors, on préfererait quoi ? Le 24 novembre, c'est le 4 Frimaire, et le 4 Frimaire, c'est le jour des nèfles. Ce que gagnent donc les gens pour lesquels nous sommes supposés nous battre. On pourrait donc s’accommoder de cette date -sauf que l'autre date, le 22 septembre, c'est carrément le nouvel an dans notre calendrier, le 1er vendémiaire, jour du raisin. Et qu'entamer une nouvelle année avec un bon gros vote bien clivant entre la gauche et la droite, ça serait pas mal non plus... Jour des nèfles ou du jour du raisin ? cruel dilemme... De toute façon, la campagne pour la votation sur l'équité salariale, qu'elle soit en vendémiaire ou en frimaire, se fera en même temps que la campagne pour les élections cantonales genevoises. Et ça aussi, ça nous va bien. Très bien, même... parce que là, les « ni gauche ni droite », il faudra bien qu'ils choisissent leur camp, et qu'on en salive d'avance...
« Ma main au feu : Servette n'est pas en danger de faillite », proclame dans la «Julie» de vendredi dernier le président du FS Servette, Hugh Quennec. Faut pas laisser jouer les présidents de clubs avec des allumettes...
Débat (enfin, si on peut qualifier cela de débat) homérique (enfin, qu'Homère nous pardonne...) au Conseil Municipal, lundi, sur une assez innocente proposition de Frère Gauthier, de permettre l'installation dans la chapelle funéraire du cimetière municipal de Châtelaine de « dispositifs permettant de réaliser la stricte neutralité religieuse de la chapelle » -en d'autres termes, de permettre son utilisation par tout le monde, sans connotation religieuse définitive particulière. Insurrection de la droite, qui nous brandit les « racines chrétiennes » de Genève (laquelle étant plus ancienne que le christianisme a des racines elles aussi plus anciennes : chamanisme préceltique, druidisme celtique, paganisme romain...) et en appelle à Calvin (qui lui, en effet, se préoccupait assez peu de neutralité religieuse, mais aurait, en bon héritier des fracasseurs de statues, badigeonneurs de fresques et briseurs de vitraux, plutôt reproché à la proposition sa coupable mollesse). Et on passe ainsi une bonne heure (entrecoupée de la cène) à vitupérer sur les intentions supposées d'une proposition ne demandant en fin de compte que le respect de la constitution de la République... en vérité, en vérité, on vous le dit, au moment où des abrutis hystériques prêchent dans les rues des villes de France la Saint-Barthélémy des homosexuels, rien ne devrait être plus urgent que proclamer la neutralité religieuse de l'espace public... au lieu de quoi, on s'invente une offensive antireligieuse là où il n'y en a pas, pour défendre une identité religieuse là où il y a en a des dizaines -sans compter les irreligieuses- dont aucune ne mérite plus de considération que les autres... la constitution genevoise proclame bien la laïcité de la République, mais y'a encore du chemin à faire pour que ça rentre dans certaines têtes de la Commune...
Le renflouement (ou le renflouage ?) de la caisse de retraite du personnel municipal et des Services Industriels, la CAP, va coûter bonbon aux communes (et aux services industriels),. Les premières vont devoir y consacrer plus de 168 millions (dont plus des deux tiers à la charge de la seule Ville de Genève), les seconds plus de 350 millions. Et pour certaines communes, la facture va être lourde : Vernier va devoir recourir à l'emprunt pour pouvoir casquer près de huit millions, Onex, qui n'arrive déjà pas à financer ses investissements, aura une facture de plus de 4,6 millions, Veyrier (1,4 millions) y « gagnera » des comptes déficitaires... Le deuxième pilier, c'est vraiment un boulet, pour tout le monde... et surtout pour les caisses publiques, contrainte à une «recapitalisation» imposée par la loi fédérale, et qui ne peut être assurée que par les contribuables, les cotisants et les rentiers, cotisants et rentiers qui sont aussi des contribuables. Une belle arnaque, quoi...
Pour l'ancien « patron des patrons » genevois, Michel Barde, s'exprimant dans « Le Temps » contre l'initiative 1:12 et celle pour un salaire minimum, « réduire les écarts salariaux par la force ne peut faire que des dégâts ». Contrairement à les réduire par la douceur. Qui ne peut faire que rigoler les patrons...
Le Conseil fédéral n'a pas encore décidé de la date de la votation, 22 septembre ou 24 novembre, lors de laquelle l'initiative 1:12, pour la réduction des inégalités salariales, sera soumise au peuple, mais la droite exprime à de plus en plus haute et intelligible voix son souhait de voir ce texte satanique être voté en novembre plutôt qu'en septembre, pour, résume la « Tribune de Genève », « laisser retomber le soufflé d'indignation » qui a déjà fait passer l'initiative Minder contre les rémunérations abusives... Et nous, alors, on préfererait quoi ? Le 24 novembre, c'est le 4 Frimaire, et le 4 Frimaire, c'est le jour des nèfles. Ce que gagnent donc les gens pour lesquels nous sommes supposés nous battre. On pourrait donc s’accommoder de cette date -sauf que l'autre date, le 22 septembre, c'est carrément le nouvel an dans notre calendrier, le 1er vendémiaire, jour du raisin. Et qu'entamer une nouvelle année avec un bon gros vote bien clivant entre la gauche et la droite, ça serait pas mal non plus... Jour des nèfles ou du jour du raisin ? cruel dilemme... De toute façon, la campagne pour la votation sur l'équité salariale, qu'elle soit en vendémiaire ou en frimaire, se fera en même temps que la campagne pour les élections cantonales genevoises. Et ça aussi, ça nous va bien. Très bien, même... parce que là, les « ni gauche ni droite », il faudra bien qu'ils choisissent leur camp, et qu'on en salive d'avance...
« Ma main au feu : Servette n'est pas en danger de faillite », proclame dans la «Julie» de vendredi dernier le président du FS Servette, Hugh Quennec. Faut pas laisser jouer les présidents de clubs avec des allumettes...
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