Fonds de tiroir

Mark Muller, le retour : l'ex-Conseiller d'Etat signe, en tant qu'«avocat au barreau de Genève») dans l'hebdo des milieux immobiliers « Tout l'Immobilier ») un papier sur le projet PrailleAcacias-Vernets (PAV), avec des arguments... disons des arguments propres à nous faire douter du projet : « le contenu des plans localisés de quartier est allégé», ces plans ne devront plus indiquer que « le gabarit maximum des immeubles prévus et non plus le gabarit définitif », et on pourra même se passer de tout PLQ « si le projet autorisé est le lauréat d'un concours d'architecture organisé selon les normes SIS » et un cahier des charges « agréé par le département de l'urbanisme ». Enfin, « la loi PAV autorise expressément la construction de tours de 175 mètres » dans un secteur du PAV, et de 170 mètres dans un autre. Et ça fait saliver qui, cet urbanisme des années trente, à part MàD Mark ?

Une belle unanimité semble se faire à Genève sur la nécessité de « sauver les cinémas indépendants » (dits aussi « cinémas de quartier ») : alors que la commission des arts et de la culture du Conseil Municipal venait de boucler, en l'approuvant sur le fond, ses travaux sur une motion demandant un « réel soutien de la Ville au maintien » de ces cinémas, le Maire de Genève, Rémy Pagani se répandait dans toute la presse, puis un conseiller municipal PDC dans «Le Courrier», pour, l'un et l'autre (et sans consulter leurs collègues du Conseil administratif ou de la commission municipale) clamer leur soutien à ce que le commission municipale demande au Conseil administratif de soutenir. C'est beau, et même si ce consensus est lacunaire (en commission, le PLR et le MCG ont tout deux voté contre ce soutien, arguant du déclin du cinéma en général et prophétisant la fin prochaine et inéluctable des salles indépendantes, « le marché » en ayant décidé ainsi), on le saluera sans arrière-pensée. Ou presque. Parce qu'on se demande quand même si la proximité des élections ne pousse pas certains à droite à se parer des plumes de la défense des «salles de cinéma indépendantes», sachant que les cinq salles de ce type qui subsistent à Genève (sans compter le Splendid...) ont tout de même attiré plus de 200'000 spectateurs en 2012. Soit le double du public du Grand Théâtre. Dont jusqu'à présent personne, à droite, n'a encore demandé la fermeture en expliquant que l'opéra était une fort d'art obsolète et une institution condamnée par les lois du marché...

Les postes de préposé-e et de préposé-e adjoint-e genevois-es à la protection des données et à la transparence ont été mis au concours par la Chancellerie d'Etat, pour entrée en fonction le 1er janvier 2014, à échéance des mandats des actuelles proposée et préposée suppléante. Cette mise au concours, explique la Chancellerie, s'est faite sur la base d'un projet de loi modifiant la LIPAD (loi sur l'information du public, l'accès aux documents et la protection des données), après que le bureau des préposées se soit fait «sucrer» le budget nécessaire à payer le personnel de secrétariat, indispensable au travail du bureau (et par ailleurs imposé par la loi). On a donc une ouverture de poste faite sur la base d'un projet de loi qui n'est pas encore passé au parlement, pour un bureau privé des moyens de fonctionner, en violation de la loi en vigueur. On  peut en déduire qu'une majorité parlementaire n'a pas franchement envie de voir se concrétiser les principes de « protection des données » et de « transparence », ou ferait-on  preuve de mauvais esprit ?

C'est un beau petchi qu'a provoqué le canton avec son nouveau schéma de circulation sur la rue de l'Ecole-de-Médecine, entre le pont Hans-Wilsdorf et la plaine de Plainpalais. Ces deux extrémités de la rue ne peuvent plus désormais être directement reliées, et la circulation automobile, qui n'a pas été écartée de la rue, doit se faire par un détour par le boulevard Carl-Vogt. Tout le monde est furax : les habitants, les commerçants, le TCS, les syndicats patronaux, la Ville de Genève... comme d'hab', le canton a tenté de refiler la responsabilité du merdier à la Ville. Or celle-ci avait clairement pris position contre la nouvelle ligne de bus 27 (et pour le rétablissement d'une ligne de tram sur le parcours de celle qui a été stupidement supprimée), et pour la mise de la rue de l'Ecole-de-Médecine en zone 30, et non en «double sens unique», et  qu'elle soit déclassée en réseau de quartier.  « A un moment donné, il faut rappeler clairement qui fait quoi », se justifie dans la « Tribune de Genève » de samedi, la Conseillère d'Etat Michèle Künzler. Voui, il faut le rappeler, qui fait des conneries et n'écoute pas ceux qui vous conseillent les moyens des les éviter...

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