Fonds de tiroir

Le journal papiste « La Vie » nous apprend que Le Pape François ne versera pas de prime aux employés du Vatican. D'après le Gardian la fourchette des salaires va de 1200 à 2300 euros pour un cadre. Les gardes suisses, par exemple, gagnent 1200 euros par mois (mais nourris et blanchis). Une fourchette plutôt basse, donc, même si elle s'accompagne d'un certain nombre d'avantages comme une exonération d'impôts et la possibilité d'acheter des produits hors taxes. Mais d'après le Vatican Insider, La décision papale «provoquera certainement du mécontentement, surtout parmi les laïcs qui ont des familles à charge ». Mais que fait le SSP ?

Les femmes PDC sont fâchées contre la direction de leur parti : elles n'acceptent pas qu'il soutienne une initiative de l'UDC qui propose des déductions fiscales pour la garde des enfants à la maison, alors que l'UDC a combattu et contribué à couler le projet du PDC de loi fédérale sur la politique familiale. De plus, le PDC soutient la révision de la loi sur l'asile (il est même responsable de la campagne de votation pour les partis bourgeois), alors que les femmes PDC (honneur à elles...) la combattent. La présidente des Femmes PDC, Babette Sigg,  se plaint : « le PDC ne nous consulte jamais, nous sommes quantité négligeable ! ». Ben oui, quoi, le PDC, c'est le parti de la famille, pas celui des femmes...

« Le Courrier » de samedi nous donne les « grandes lignes »  du programme, « en cours d'élaboration », de la liste d'«Ensemble à Gauche»  pour les élections de cet automne. On ne peut pas dire qu'on soit surpris par ces « grandes lignes »  (on espère encore l'être par les petites lignes...), mais en tout cas, on n'y lit rien qui soit répulsif. On n'y lit d'ailleurs rien qui ne puisse être, voire qui soit déjà, contenu dans un bon, gros programme social-démocrate (celui du PS, par exemple cité au hasard), à part la tentative assez étrange de, pour reprendre les termes de l'article du «Courrier», « capitaliser le front unitaire qui s'était construit contre le projet de nouvelle Constitution » -mais bon, si la gauche de la gauche veut «capitaliser» sur une défaite, après tout, ça la regarde... Donc, pour ce qui est du contenu programmatique, on a l'opposition à un développement économique fondé sur le secteur financier, l'opposition à un taux d'imposition des sociétés fixé aussi bas que le souhaite le Conseil d'Etat, l'annulation des cadeaux fiscaux accordés ces dernières années aux hauts revenus et grosses fortunes, le soutien à un salaire minimum, au renforcement de l'inspection des entreprises pour le respect des conditions de travail et de salaire, un pont AVS pour les chômeurs, la défense du service public, l'opposition aux privatisations et aux sous-traitances, l'opposition à l'allongement des horaires d'ouverture des magasins, la baisse des tarifs des TPG (et leur gratuité pour les jeunes et les chômeurs -mais pas la gratuité totale...). C'est très bien tout ça, mais en quoi ça différencie la «gauche de la gauche» du reste de la gauche ? Et en quoi ça justifie le refus d'une alliance  pour le parlement et le Conseil d'Etat ?

A Zurich, un candidat de la gauche de la gauche (la liste alternative) a été élu contre un candidat PLR à la Municipalité, faisant ainsi perdre à la droite l'un des trois sièges qu'elle détenait (contre six à la gauche, sept désormais)... le candidat «alternatif», Rochard Wolff, a été élu avec 685 voix d'avance (sur en gros 58'000 votants, dont 3870 ont voté blanc) sur le candidat de droite. Bref, la gauche zurichoise a réussi ce que la gauche genevois n'avait même pas eu le courage de tenter, l'an dernier, lors de la succession de Maudet, quand une candidate de gauche était sur les rangs et que le PS, les Verts et «Ensemble à gauche»  (dont elle était pourtant issue) avaient refusé de la soutenir, alors que le rapport des forces politiques est grosso modo le même à Zurich et à Genève (à Zurich aussi, la gauche ne dispose plus de la majorité absolue au Conseil municipal)... Nous, on dit ça comme ça, hein, juste histoire de rappeler qu'en politique aussi, qui ne risque rien ne gagne rien...

Plus de 1200 personnes ont bénéficié cet hiver (pour 21 jours au maximum, en principe, sauf à Richemont, pour moins de 10 nuits dans 40 % des cas) du dispositif d'hébergement d'urgence de la Ville de Genève, dans les abris PC de Richemont (fermé dimanche dernier) et des Vollandes (fermé depuis fin mars). Du 15 novembre au 18 avril, le service social de la Ville a ainsi « géré »  plus de 25'000 nuitées. Les abris de la Ville ont accueilli des femmes seules, et des familles entières (21 familles, 69 enfants, plus du double que l'hiver précédent), même si les hommes seuls restent largement majoritaires (ils sont cependant plus jeunes, près d'un sur dix ayant moins de 20 ans). Selon les associations d'aide aux sans-abris, 400 personnes cherchent quotidiennement un endroit où dormir à Genève. L'accueil hivernal est assuré, mais pour cette seule période (élargie de deux mois), alors qu'on risque autant à rester à la rue l'été que l'hiver : si on ne risque pas de mourir de froid, on risque de mourir de déshydratation, ou des maladies qu'on trimballe avec soi. Carrefour-rue est la seule association à offrir des lits d'urgence à l'année, et gratuits, mais il en a peu à offrir, et ses projets d'offres supplémentaires (par exemple ceux de logements modulaires) sont en attente de trouver un lieu où être installés. Et la Ville de Genève, qui consacre quatre millions et demi de francs par an aux sans-abri (entre l'hébergement, la nourriture et les subventions) aimerait bien être un peu moins seule à assumer cet effort. La Conseillère administrative Esther Alder espère pouvoir proposer 300 logements « relais » d'ici 2018, mais à chaque fois qu'un projet concret est proposé, les oppositions se manifestent : d'accord avec ces logements, mais pas là, ou pas maintenant, ou pas à ce prix... C'est vrai, quoi, enfin, c'est rien que des pauvres parmi les pauvres, ces gens-là...

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