Fonds de tiroir

Voilà, c'est décidé, le PS genevois va lancer en juin une initiative populaire pour abolir le  « forfait fiscal » qui protège les hauts revenus et les grosses fortunes de l'avidité égalitariste du fisc, sous prétexte de les faire contribuer selon leurs ressources aux charges publiques. La suppression de ce cadeau fait aux rupins (il produit ses effets au-dessus d'une fortune de 5 millions de francs) permettrait aux caisses publiques de récupérer une quarantaine de millions de francs par an. Mais quelque chose nous dit que la droite genevoise, qui pourtant pleure sur les finances publiques (après les avoir asséchées) va le défendre, ce  «bouclier fiscal» que la gauche veut abolir. Et même, qu'elle va essayer de faire croire que c'est un truc qui protège les  « classes moyennes ». On nous les ressort à chaque fois qu'il s'agit d'impôts, ces  « classes moyennes », sans jamais les définir. C'est pratique, une référence indéfinissable, ça peut servir à tout, et à n'importe quoi.

Page « Débats » du « Temps » de mercredi : deux contributions se partagent la page, une d'Eric Stauffer, l'autre de Pierre Kunz... rien d'Oskar Freysinger, d'Yves Nydegger ou d'Yvan Perrin ? navrante lacune...

La 10e édition de la fête des voisins aura lieu à Genève, le vendredi 31 mai 2013. Elle est soutenue par la Ville de Genève. On s'attend donc à ce que le MCG dénonce une campagne déguisée pour les partouzes...

Deux manif aux Pâquis samedi : l'une « contre l'insécurité » (et pour l'armement des commerçants) organisée par le groupuscule d'extrême-droite « Genève non-conforme » (les «identitaires» du coin), l'autre, contre la première, pour dire « non à la haine et à l'exclusion », mais pacifiquement, par une « fête multiculturelle ». Faire la fête contre les fachos, a priori, ça paraît une bonne idée, un peu bisounours peut-être, mais une bonne idée. Mais s'il avait suffi de faire la fête pour repousser les fachos (« no pasaran, viva el botellon » ?), on aurait peut-être pris pas mal de bitures, mais on aurait aussi évité quelques millions de morts...

Mercredi matin, sur l'autoroute entre Genève et Lausanne, près du pont sur la Versoix, un bateau tombé d'une remorque a bloqué la circulation pendant trois heures. C'est soit être ça, la liberté du choix du mode de transport garantie par la constitution genevoise : les bateaux ont le droit de circuler sur l'autoroute. Et les bagnoles dans le Rhône ? oui, aussi.

Au moins le quart de feue l'Assemblée constituante se présente à l'élection du Grand Conseil, nous annonce la «Tribune de Genève». La co-présidente de la Constituante, Marguerite Contat Hickel, estime que ça va permettre de «renouveler un peu la classe politique . « Un peu»  est l'expression qui convient : d'abord parce que de la « classe politique », les constituant-e-s en faisaient très majoritairement déjà partie avant de constituer, et cela vaut pour la gauche comme pour la droite; ensuite parce que d'entre les candidat-e-s au Grand Conseil venant de la Constituante, on a peine à discerner les perdreaux de l'année. Surtout à gauche. Mais bon, les constituant-e-s candidat-e-s au Grand Conseil, c'est comme la nouvelle constitution elle-même : faut répéter jusqu'à plus soif qu'elle est nouvelle pour que quelqu'un finisse par y croire. Alors, bienvenue au Grand Conseil aux jeunes Alberto Velasco, Michel Ducommun, Pierre Gauthier et Christian Grobet...

Y'en a qui doutent de rien : l'Eglise protestante de Genève nous envoie une demande de soutien financier (en précisant, on ne refera pas les protestants genevois, que « tout don à l'Eglise est déductible des impôts à raison de 20 % du revenu imposable »...), avec comme argument massue : c'est la « saison des mariages » et qu'il faut bien que l'Eglise paie les pasteurs. Ben dis donc, comment elle fera, quand on aura en Suisse aussi admis le « mariage pour tous », si elle est même pas foutue d'assurer le mariage pour les seuls hétéros ?

Un rapport de la Commission d'évaluation des politiques publiques (CEPP) a analysé l'impact de la possibilité de voter par internet sur la participation aux scrutins. Résultat : aucun impact décelable. Le vote en ligne, davantage utilisé par les hommes, les 25-34 ans et les personnes à haut niveau de formation ne fait pas augmenter la participation (il ne la fait, évidemment, pas diminuer non plus). En d'autres termes, il n'ajoute pas un électorat nouveau à ceux qui votent par correspondance ou en se rendant au local de vote, il ne fait que prendre son électorat sur ceux déjà existant. Ni dans les communes qui l'ont proposé, ni chez les jeunes, les abstentionnistes ou les votants occasionnels, il n'a d'impact sur la participation, alors que l'introduction du vote par correspondance l'avait fait progresser de neuf points. Le seul scrutin où le vote en ligne avait été généralisé à tout le canton fut même marqué par une participation calamiteuse : le vote sur la nouvelle constitution, le 14 octobre 2012... c'était d'ailleurs ce qu'il y avait de plus « moderne » dans cette constitution : le fait qu'on pouvait l'accepter, la refuser ou la bouder par internet...  Seul avantage du vote en ligne : l'économie (modeste) qu'il permet de réaliser sur le coût de l'organisation du vote, en permettant d'éviter les frais postaux du vote par correspondance. La CEPP recommande donc la poursuite de l'expérience du vote en ligne, en accroissant le nombre de ses utilisateurs, mais sans cultiver l'illusion qu'il permettra un élargissement de l'électorat actif. Il y a d'ailleurs longtemps qu'on cherche le moyen de cet élargissement, sans le trouver (le vote par correspondance mis à part, qui a permis de placer Genève dans le groupe de tête des cantons en fonction de la participation aux scrutins, alors qu'elle était auparavant dans le groupe de queue). Peut-être qu'en couplant le vote à une loterie...

Le Pape a réclamé le 12 mai une «garantie juridique de l'embryon» afin de « protéger tout être humain depuis le premier instant de son existence ». Et pour les spermatozoïdes, rien ? on les laisse  misérablement crever avant même d'avoir pu convoler avec l'ovule de leur coeur ? Et pour les ovules, aucune protection juridique ? Ouais, bon, d'accord, c'est un truc de nanas, mais quand même, sans ovule, pas d'embryon... faut tout leur dire, aux papes. Pourraient pas organiser des cours d'éducation sexuelle, au Vatican ?

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