Brèves de comptoir

La Cour des Comptes a examiné le système genevois de vote électronique et a rendu son verdict, résumé par l'un de ses trois magistrats : « A ce jour, (ce système) n'est pas rentable », à cause de surcoûts (au moins 550'000 francs par an) liés au « manque de vision stratégique claire » du service informatique de l'Etat. Ouais, c'est pas rentable, le vote électronique, et alors ? Depuis quand un mode d'expression du choix démocratique doit-il être « rentable » ? c'est «rentable», le vote par correspondance ? le vote au local de vote ? La question posée par le vote électronique n'est pas sa rentabilité, mais sa sécurité -mais allez expliquer cela à la Cour des Comptes, qui recommande même l'ouverture du système à « d'autres partenaires », sans exclure des partenaires privés. Ah ouais, ça c'est une idée qu'elle est bonne : confier à des entreprises privées le soin de gérer un mode de prononcement démocratique, pour faire des économies (de bouts de chandelles). Non mais ça serait pas plus économique de supprimer carrément le droit de vote ? C'est vrai que ça coûte cher, ce truc archaïque. Paraît même qu'il y a des pauvres qui l'utilisent. Pas beaucoup, d'accord, mais quand même, le ver est dans le fruit.

Le TCS a réussi par un recours à bloquer le réaménagement en zone piétonne du square Pradier, abritant actuellement un parking, des arbres moribonds, des débarras sauvages et des dealers. La Ville voulait y mettre des terrasses et des marchés. Le TCS l'en a empêché pour une raison formelle, parce que la direction cantonale de la mobilité avait oublié de consulter le département de l'Economie. Résultat : plus d'autorisation de construire. C'est qui, qui bloque, dans cette République ? A entendre le TCS et les milieux immobiliers, ce serait la gauche, les écolos, les défenseurs des locataires. Ben non : là, c'est le TCS. Pour 48 places de parking. Ah mais c'est qu'on a les principes et qu'on défend les enjeux qu'on mérite...

L'Atlantide ('incontinent perdu de Vernier) est absente depuis trois mois des séances du Conseil Municipal et de ses commissions : explications de la cheffe de groupe MCG du coin : si Thierry Cerutti brille par son absence, c'est qu'«une fois, il a été malade, puis en vacance, et enfin retenu par ses obligations parlementaires » (il est cumulard : il siège aussi au Grand Conseil). Au printemps, après avoir été « averti » par le Bureau du Conseil Municipal pour s'être lâché sur la vie privée du Conseiller administratif socialiste Thierry Apothéloz, il avait été convoqué à une séance à huis-clos pour s'en expliquer, séance qu'il avait déjà gattée. Puis le Conseiller d'Etat Maudet l'avait menacé d'une enquête administrative pour avoir mélangé ses fonctions de policier et de député. En plus, le groupe MCG au Conseil municipal de Vernier a enregistré deux démissions, dont l'une expliquée par le « manque de savoir-vivre et de respect pour l'autre  » au Conseil Municipal. Mais là, un seul être ne vous manquera pas et rien ne sera dépeuplé. Sinon, au cas où, on peut exporter quelques èmecégistes de la Ville de Genève pour boucher les trous du MCG de  Vernier.

Un négationniste turc du génocide arménien, qui avait été condamné par la Suisse, a gagné en recours à la Cour européenne des droits de l'homme, au nom de la liberté d'expression (qui est donc d'importance variable suivant quel génocide est nié -celui des Arméniens pouvant l'être plus facilement que celui des Juifs ou des Tziganes...). L'udéciste Yves Nydegger s'en est fort réjoui : «Nous devons respecter le droit supérieur international », a-t-il déclaré. Habituellement, le même se fait le héraut de la suprématie du droit suisse sur le droit international, surtout quand des initiatives de l'UDC (genre interdiction des minarets, ou expulsion des « criminels étrangers») s'y confrontent, mais là, curieusement, il lui trouve de grands mérite, au droit international. Les convictions à géométrie variable, ça finit par donner une sorte de vertige...

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