Brèves de comptoir
Le Grand Conseil a refusé
de modifier les horaires de ses séances, comme le lui proposait un
projet de loi déposé par les Verts, le PS et le PDC (une
proposition semblable a été faite par les Verts au Conseil
Municipal), qui demandaient que les séances du parlement et des
commissions se fassent la journée, et non comme actuellement
l'après.-midi et le soir (ou à midi pour les commissions). Pour
les motionnaires, l'horaire diurne qu'ils proposaient serait plus
conforme à la réalité sociale, et l'horaire actuel désavantagerait
les femmes, et d'une manière générale les parents d'enfants non
autonomes A quoi les partisans du maintien de l'horaire actuel
répondent que l'horaire diurne désavantagerait les salariés du
privé, puisque les séances se feraient pendant leurs heures de
travail professionnel. Comme on a eu le même débat en commission
du Conseil Municipal de la Ville de Genève (puisque les horaires
du Conseil Municipal sont les mêmes que ceux du Grand Conseil),
on vous résume notre position : aucun des deux horaires en
question n'est satisfaisant, l'un (le diurne) faisant tenir séance
pendant les heures de travail, ce qui désavantage les salariés du
privé et les étudiants (mais avantage les indépendants et les
retraités), l'autre faisant tenir séance pendant des heures que
l'on pourrait consacrer à sa famille. Donc de deux choses l'une:
ou bien on admet que le travail de parlementaire est un vrai
travail, et on le professionnalise et on le salarie, et on peut
donc adopter un horaire du même type que celui généralement
appliqué au travail professionnel, soit on persiste à faire
semblant de le considérer comme un engagement «milicien», non
salarié (mais indemnisé) et on essaie de lui trouver un horaire
qui ne chevauche pas l'horaire professionnel, ni le temps des
retrouvailles familiales. Des séances nocturnes, entre minuit et
quatre heures du matin, nous, ça nous irait assez. Bon, pour la
plupart des élus, ça boufferait leur temps de sommeil, mais comme
on en connaît qui roupillent déjà à leur banc avec l'horaire
actuel, franchement, ça changerait pas grand chose...
Bouleversifiante révélation d'un papier de trois politologues, dans « Le Temps » du 16 janvier : « un nom à consonance étrangère coûte des voix aux citoyens suisses candidats à une élection« », ce que lesdits citoyens avaient déjà eu largement l'occasion de constater. Bon, la définition du «nom à consonance étrangère» est assez malaisée, puisqu'il est assez malaisé de distinguer un nom à consonance française d'un nom à consonance romande, un nom à consonance italienne d'un nom à consonance tessinoise ou un nom à consonance allemande d'un nom à consonance alémanique (les romanches s'en tirent bien...), donc nos chercheurs ont évacué des noms à consonance « non suisse » les noms à consonance « frontalière ». Reste, aux élections cantonales zurichoise et genevoise de 2011 et 2013, 5 % de candidates et candidats portant des noms « non suisses » à Zurich, 12 % à Genève. Avec des spécialités locales : les noms « étrangers » étaient à Genève généralement africains (maghrébins ou sub-sahariens), et à Zurich généralement balkaniques et turcs (ou, sans doute, kurdes). Mais la tendance est la même : les candidates et candidats concernés reçoivent moins de voix additionnelles (portées sur d'autres listes que la leur) et sont plus souvent biffés (sur leurs propres listes) que leurs compagnons de liste aux noms labellisés helvétiques. Les noms « balkaniques » sont les plus discriminés à Zurich (ils perdent 28 % de suffrages et entre une et deux places sur la liste au résultat final), les noms « nord-africains » à Genève (ils perdent 14 % de suffrages, et 14 places sur la liste). En outre, l'étude constate que si les listes de gauche présentent plus de candidates et candidats au nom « étranger » que les listes de droite, ces candidates et candidats y sont presque aussi discriminées sur les listes de gauche que sur les listes de droite. Conclusion sagace des auteurs de l'étude : ces résultats « remettent quelque peu en question l'idéal d'une démocratie fondée sur l'expression de préférences rationnelles et éclairées de ses citoyens », même à gauche, et même dans les grands centres urbains. Ben ouais, on n'est pas préservés des préjugés à la con et même quand on habite à Zurich ou à Genève il vaut mieux s'appeler Bolomey ou Kunz que Benmohammed ou Kazanzoglu. ça vous en bouche un coin, hein ?
Bouleversifiante révélation d'un papier de trois politologues, dans « Le Temps » du 16 janvier : « un nom à consonance étrangère coûte des voix aux citoyens suisses candidats à une élection« », ce que lesdits citoyens avaient déjà eu largement l'occasion de constater. Bon, la définition du «nom à consonance étrangère» est assez malaisée, puisqu'il est assez malaisé de distinguer un nom à consonance française d'un nom à consonance romande, un nom à consonance italienne d'un nom à consonance tessinoise ou un nom à consonance allemande d'un nom à consonance alémanique (les romanches s'en tirent bien...), donc nos chercheurs ont évacué des noms à consonance « non suisse » les noms à consonance « frontalière ». Reste, aux élections cantonales zurichoise et genevoise de 2011 et 2013, 5 % de candidates et candidats portant des noms « non suisses » à Zurich, 12 % à Genève. Avec des spécialités locales : les noms « étrangers » étaient à Genève généralement africains (maghrébins ou sub-sahariens), et à Zurich généralement balkaniques et turcs (ou, sans doute, kurdes). Mais la tendance est la même : les candidates et candidats concernés reçoivent moins de voix additionnelles (portées sur d'autres listes que la leur) et sont plus souvent biffés (sur leurs propres listes) que leurs compagnons de liste aux noms labellisés helvétiques. Les noms « balkaniques » sont les plus discriminés à Zurich (ils perdent 28 % de suffrages et entre une et deux places sur la liste au résultat final), les noms « nord-africains » à Genève (ils perdent 14 % de suffrages, et 14 places sur la liste). En outre, l'étude constate que si les listes de gauche présentent plus de candidates et candidats au nom « étranger » que les listes de droite, ces candidates et candidats y sont presque aussi discriminées sur les listes de gauche que sur les listes de droite. Conclusion sagace des auteurs de l'étude : ces résultats « remettent quelque peu en question l'idéal d'une démocratie fondée sur l'expression de préférences rationnelles et éclairées de ses citoyens », même à gauche, et même dans les grands centres urbains. Ben ouais, on n'est pas préservés des préjugés à la con et même quand on habite à Zurich ou à Genève il vaut mieux s'appeler Bolomey ou Kunz que Benmohammed ou Kazanzoglu. ça vous en bouche un coin, hein ?
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