Fonds de tiroir

On vient de perdre deux camarades, à dix jours d'intervalle. Deux camarades, qui furent tous deux présidents du Parti socialiste genevois. Pas franchement de la même tendance du parti, mais quand même, avec Fulvio Moruzzi et Jean-Pierre Bossy, on s'était aussi souvent engueulés qu'on s'étaient marrés, mais c'est ça aussi, l'action politique -et si c'était pas ça aussi, l'action politique, ça serait d'un ennui quasiment pyramidal. N'empêche, ça fait drôle, ce temps qui passe et ces copains qui trépassent. Alors, ciao Fulvio, Salut Jean-Pierre. On ne se reverra nulle part et c'est bien dommage.


Vous vous souvenez qu'en décembre 2012, le Conseiller administratif de la Ville de Genève Rémy Pagani avait été exclu du Conseil d'administration des Transports Publics Genevois par le Conseil d'Etat, après que le Grand Conseil ait voté une modification de la loi sur les TPG interdisant  à un magistrat communal d'être administrateur de la régie publique (encore que, deux poids deux mesures aidant, deux magistrats communaux ont été épargnés par cette disposition : l'un représentant les communes françaises de la région et l'autre les communes genevoises...) ? Nous, on s'en souvient -on se souvient même d'avoir accompagné Pagani à une réunion du Conseil d'administration dont il avait été exclu, mais à laquelle il avait tout de même été convoqué... Bon, bref, Pagani ne peut plus siéger au dit Conseil. Mais la Ville, elle, a toujours droit d'y être représentée. Et donc, le Conseil Administratif y a désigné un nouveau représentant. Et comme les membres du Conseil Administratif ne peuvent plus ee présenter... ben on a pris un ancien membre du CA pour remplacer un membre actuel. En choisissant le nouveau représentant dans le même parti que l'ancien. Et c'est ainsi, braves gens, que Christian Ferrazino, prédécesseur de Rémy Pagani au Conseil administratif de la Ville, sera son successeur au Conseil d'Administration des TPG. Tout ce chambard pour en arriver à cette rocade ? Ben oui. Si c'est pas de la continuité de la puissance publique, ça..


A Zurich, où les manifs du Premier Mai sont habituellement... disons mouvementée, grâce à l'apport débordant des anars (réels ou supposés) du « Black Block », tout s'est très bien passé cette année. Il y avait 14'000 personnes dans le cortège autorisé, et 200 jeunes «alternatifs» encerclés par 200 policiers, à distance de la manif officielle, à proximité du parcours de laquelle (surveillée et photographiée par des policiers en civil) des camions blindés étaient placés. Donc tout s'est fort bien passé. Et le ministre local de la police s'en est hautement félicité. Tout baigne. Ah oui, on oubliait : le Conseiller communal chargé de la police est issu de la gauche de la gauche (la Liste Alternative), et avait il y a trois mois déclaré que le « Black Block » était un « enrichissement » politique. Il a donc mis cette richesse en sécurité. Au centre d'un cordon de flics. Ah ben c'est comme ça depuis Fouché et Djerzinski : rien de tel qu'un ancien militant d'extrême-gauche pour faire régner l'ordre, mieux que tous les Modot-Jornet imaginables...


Le nombre de victimes d'accidents de la route (ou de la rue) baisse régulièrement depuis des années, et c'est une bonne nouvelle. Mais y'a un bémol : le nombre de personnes de plus de 65 ans blessées ou tuées sur des passages piétons, lui, augmente, et elles constituent désormais la majorité des victimes (94 morts ou blessés graves en 2013 , 78 en 2012) de ces accidents (deux fois plus nombreux en Suisse qu'en Suède, par exemple). En trois ans (2011 à 2013), 520 «  seniors » (quel terme à la con, soit dit en passant) ont été heurtés sur un passage piéton. 51 sont morts, 216 ont été grièvement blessés. Des accidents de ce type, les cantons de Berne (72), de Zurich (47), du Tessin (46) et de Vaud (41) accumulent le plus grand nombre (Genève en a connu 35). Aujourd'hui, les plus de 65 ans ont huit fois plus de malchance de se faire tuer sur un passage piéton que le reste de la population. Alors bon, on sait bien que le vieillissement de la population inquiète, mais y'a peut-être d'autres moyens d'y remédier que d'écraser les vieux sur les passages piétons.


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