Fonds de tiroir


L'ex-épouse d'un oligarque russe a obtenu, sous réserve de recours, quatre milliards de francs au terme de sa procédure de divorce. Combien touchera l'avocat de Madame ? On ne sait pas, mais on pense que ça pourrait se situer autour de 1 à 2 % du pactole obtenu par la divorcée (certains évoquent même la proportion de 10 %). Soit entre quarante et quatre-vingt millions de francs. Il en dit quoi, l'avocat en question ? que ce sont des préoccupations « dérisoires et assez vulgaires ». Des préoccupations de pauvres, quoi. Ah oui, on oubliait de préciser : l'avocat pas dérisoire et pas vulgaire, c'est le Précieux ridicule, l'ineffable Marc Bonnant.

Silvio Berlusconi devait commencer le 9 mai dernier à purger, sous forme de travail d'intérêt général du fait de son âge, la peine de quatre ans de prison à laquelle il a été condamné pour fraude fiscale. Le travail d'intérêt général auquel il a été affecté consiste, dans une institution catholique milanaise,  en l'accompagnement (aide à la prise des repas, exercices de stimulation cognitive, jeux, musicothérapie) de personnes âgées (moyenne d'âge : 85 ans, ça le changera de ses partenaires mineures de bunga-bunga) souffrant de la maladie d'Alzheimer. Et pour effectuer ce travail, Berlu devra renoncer à ses gardes corps et à son exigence d'avoir un bureau personnel et des toilettes privées. Il dénonce une « humiliation ridicule». Pour la première fois qu'il se rendrait socialement utile, on comprend l'humiliation. Mais ça donne des idées : en cas de condamnation de Stauffer, on pourra l'affecter au service social du Groupement des frontaliers.

Le Pithécanthrope a démissionné du Conseil National au prétexte que ce n'est plus un « parlement de milice » : Blocher fait semblant de regretter qu'il n'y ait bientôt plus que des politiciens professionnels aux Chambres fédérales. Parce que lui, c'est un amateur, peut-être  ? Avant de laisser son siège, il a annoncé une initiative populaire visant à limiter les rémunérations des parlementaires au tiers d'un «bon salaire annuel ». Soit à une cinquantaine de milliers de francs par an. C'est pas démago, ça, comme projet, venant d'un milliardaire. Qui, comme le relevait Bob Cramer, ne dit rien des « lobbystes professionnels » en quoi se transforment nombre de parlementaires de droite. Mais la démagogie, c'est pas du tout le bouillon de culture dans lequel barbote Blocher. Non, pas du tout. Ou alors, par inadvertance.

En commission de l'enseignement du Grand Conseil genevois, un projet de loi de l'UDC proposant d'obliger les élèves des établissements publics de l'enseignement obligatoire de se présenter tête nue  dans l'établissement et d'y porter une tenue correcte, a été repoussépar l'ensemble des membres de la commission, à l'exception des udécistes et d'un PLR qui s'est abstenu. Au départ, le texte s'en prend à toutes les tenues marquant une « rupture avec la société », mais à l'arrivée, plus personne n'est dupe : c'est bien le voile « islamique » (sous toutes ses variantes) qui était visé, et pas les casquettes de blaireaux ou les cornettes de bonnes soeurs. Comme la norme dans les établissements scolaires est actuellement celle de l'interdiction pour les enseignants des signes manifestant ostentatoirement une adhésion religieuse en même temps qu'une tolérance de ces signes pour les élèves, la commission a estimé qu'il convenait de s'en tenir là plutôt que d'ouvrir une polémique permettant à des intégristes de se poser en martyrs de l'intolérance. Du coup, l'UDC envisage de lancer une initiative populaire pour exiger que les élèves des écoles publiques s'y présentent tête nue. Et cheveux ras, aussi ? Bon, ils auraient tort de s'indigner, les élèves et leurs parents : obliger les gniards à se présenter tête nue à l'école, ça suppose qu'on leur a quand même laissé leurs têtes, non ?

La Ville de Genève, par la voix et les actes de la Conseillère administrative (verte) Esther Alder, propose de baisser le tarif d'accueil en crèche des enfants de familles aux revenus modestes, en faisant financer cette baisse par une augmentation des tarifs pour les familles les plus aisées (plus de 200'000 francs de revenu annuel). Insurrection du PDC (oui, on sait, « insurrection » et « PDC », ça tient de l'oxymore...), pour qui on s'en prend aux « classe moyennes ». Ce qui suggère donc qu'un revenu annuel de 200'000 francs est un revenu de « classe moyenne ». De classe moyenne supérieure, alors. Très supérieure, même : à Genève, la majorité des ménages ont un revenu brut inférieur à 120'000 francs, et un revenu disponible inférieur à 100'000 francs (voir : www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/20/02/blank/key/einkommen0/niveau.html). Donc si on définit la « classe moyenne » en fonction du revenu, des ménages dont le revenu (moyen, et à plus forte raison disponible) est de  200'000 francs, soit le double du revenu moyen, ne font plus partie de la classe moyenne. Bon, le PDC n'est pas opposé à une baisse des tarifs de crèches pour les pauvres (c'est vrai qu'à Bethléem, c'était gratuit, et que l'âne et le boeuf étaient fournis en prime), mais il ne veut pas qu'elle soit payée par les riches : il veut qu'elle soit payée par une augmentation de la contribution de la Ville. C'est-à-dire par le budget municipal. Que le PDC ne vote pas. Ouais, c'est dur d'être à la fois franciscain pour les pauvres et jésuite pour les riches...

Deux rapports, l'un du Haut Commissariat aux Réfugiés et l'autre du Centre suisse de compétence pour les droits humains constatent que l'Office fédéral des migrations a commis des « fautes » dans la procédure de renvoi au Sri Lanka de deux réfugiés Tamouls, déboutés de leur demande d'asile en Suisse. L'un avait quitté la Suisse volontairement, l'autre en avait été expulsé de force mais les deux se sont retrouvés en prison à l'arrivée. Les rapports concluent à une « évaluation erronée du risque individuel » encouru par les deux expulsés, à des « négligences dans les procédures », à une lenteur excessive de la prise de décision, etc... Amnesty International, la Société pour les peuples menacés et l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés demandent la suspension des expulsions vers le Sri Lanka, compte tenu du fait que pratiquement tous les Tamouls réfugiés en Suisse ont eu des contacts directs ou in directs avec le mouvement des « Tigres Tamouls », considéré comme « terroriste » par le pouvoir en place, ce qui le conduit à considérer également comme des « terroristes » celles et ceux qui ont été en contact avec un membre de cette organisation.. Cesser les expulsions de Tamouls ? Mais ils doutent de rien, ces gâche-métiers de droitdelhommistes. C'est rien que des Tamouls, après tout. Des métèques de chez les métèques. Et puis s'ils se retrouvent dans une geôle pourrie à leur arrivée au Sri Lanka, c'est pas de notre faute. Et puis ça leur donnera l'occasion et le temps de lire le « Poisson Scorpion » de Nicolas Bouvier.

Le Conseiller d'Etat Luc Barthassat annonce que désormais, dans cinq parkings-relais genevois (à Bernex, Bellevue, Meyrin et au Bout-du-Monde), on pourra payer 12 balles pour stationner une journée et recevoir en prime une carte journalière des TPG pour deux personnes. Valable une heure? Gaffe au recours du quérulent parti pirate...

Le Conducator gominé du MCG a dû faire appel à la police pour qu'un ancien membre de son parti et ancien élu municipal en Ville de Genève, (quoique n'y ayant jamais siégé) qui le menaçait de mort, soit arrêté. La « Tribune » qui nous narre ce drame précise que l'individu qui menaçait Stauffer «a été conduit à l'hôpital pour une évaluation psychologique. Ah bon? Avoir été membre du MCG, c'est pas un symptôme suffisant pour un diagnostic ?

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