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Capitale des Droits de l'Homme, des prisons et des expulsions  : Deux Genève...
 Aujourd'hui, très fières d'elles, les autorités cantonales de la
    Capitale Mondiale des Droits de l'Homme organisent une cérémonie de
    pose de la première pierre de l'extension de la prison de la Brenaz,
    où sont prévues, dès 2017, 168 cellules destinées à la détention
    administrative, dont des « cellules familiales » où pourraient être
    emprisonnés également des enfants. La Genève des Droits de l'Homme
    se veut aussi être la capitale suisse de l'enfermement (sa prison
    détenant déjà le record national de l'entassement des détenus) et
    ajouter à ce titre de gloire celui d'être le « hub » des expulsions
    pour la Suisse romande.  Pour dire le refus de ce destin calamiteux,
    STOP EXCLUSION organise aujourd'hui, à 18 heures, devant la statue
    d'Henri Dunand, place Neuve, un rassemblement. En même temps que nos
    glorieuses autorités organisent avec le CICR un pince-fesse pour
    célébrer les 150 ans de la signature de la première Convention de
    Genève, fondatrice du droit international humanitaire. Deux Genève
    ne se rencontreront pas cet après-midi : celle qui emprisonne pour
    expulser, et la nôtre..
    
     « Genève peut être fière »... Mais de quoi, et de qui ?
    
    Le même jour les autorités cantonales passeront d'une cérémonie pour
    la première pierre du hub d'expulsion avec cellules familiales à la
    célébration d'un des textes fondateurs du droit humanitaire », écrit
    «  Stop Exclusion ». Le même jour, les mêmes autorités. Mais au nom
    de quelle Genève ? Genève, siège du Haut Commissariat des Nations
    Unies pour les Réfugiés va ainsi devenir le « hub » romand de
    l'expulsion des étrangers -expulsions dont les conditions peuvent
    être d'une insupportable brutalité- et de leur stockage en détention
    administrative, précisément pour pouvoir ensuite les expulser, en
    exigeant d'eux qu'ils «  collaborent » avec le police et les
    autorités... contre leurs propres intérêts, et leurs propres droits.
    Parle-t-on ici de dangereux criminels? On parle essentiellement
    d'hommes, de femmes, d'enfants qui n'ont souvent commis aucun délit,
    seulement une contravention à la loi sur le séjour des étrangers. Et
    pour ceux qui auraient commis un délit, leur emprisonnement (jusqu'à
    un et demi pour les adultes, un an pour les enfants) s'ajoute à la
    condamnation qu'ils sont déja subie -cette logique de la « double
    peine », qui n'est appliquée qu'à des étrangers, est une violation
    du principe d'égalité devant la loi, mais en est-on à une violation
    près d'un principe légal, dans ce pays, à l'égard des étrangers ?
    
    Aujourd'hui à Genève, deux voix se feront entendre : celle qui se
    félicite de transformer Genève en catapulte d'immigrants, et qui
    sans y voir la moindre contradiction honorera ensuite la signature
    de la première Convention de Genève, fondatrice du droit
    international humanitaire, et celle qui dénonce cette duplicité et
    ne renonce pas à ce que cette République reste une Cité du Refuge.
    STOP EXCLUSION (et nous, ici...) vous invitons à faire entendre
    Place neuve, ce mardi 26 août à 18h devant la statue d'Henry Dunant,
    cette seconde voix, et à exiger la fin des détentions
    administratives avant expulsion et la fin des expulsions forcées et
    des « vols spéciaux ».
    
     « Genève peut être fière, car c'est sur son sol, sous l'impulsion
    de ses citoyens, qu'à la fois le CICR ainsi que ce premier traité
    fondateur du droit international humanitaire ont vu le jour », écrit
    le président du Conseil d'État François Longchamp sur le site
    Internet du canton. De cela, en effet, on peut être fiers (sans pour
    autant cesser d'être critiques, sans quoi la fierté ne serait que de
    la vanité). De ce que le gouvernement dont le président ainsi se
    rengorge, et de la majorité parlementaire qui les soutient, font de
    ce souvenir de la naissance du droit international humanitaire et du
    droit d'asile, il n'y a guère de raison, en revanche, de tirer une
    quelconque fierté.
    Et si nous refusons également d'en tirer la moindre honte, c'est que
    cette Genève là, celle de l'amnésie et de l'hypocrisie, n'est pas la
    nôtre. Et que nous entendons bien le dire.
Aujourd'hui, très fières d'elles, les autorités cantonales de la
    Capitale Mondiale des Droits de l'Homme organisent une cérémonie de
    pose de la première pierre de l'extension de la prison de la Brenaz,
    où sont prévues, dès 2017, 168 cellules destinées à la détention
    administrative, dont des « cellules familiales » où pourraient être
    emprisonnés également des enfants. La Genève des Droits de l'Homme
    se veut aussi être la capitale suisse de l'enfermement (sa prison
    détenant déjà le record national de l'entassement des détenus) et
    ajouter à ce titre de gloire celui d'être le « hub » des expulsions
    pour la Suisse romande.  Pour dire le refus de ce destin calamiteux,
    STOP EXCLUSION organise aujourd'hui, à 18 heures, devant la statue
    d'Henri Dunand, place Neuve, un rassemblement. En même temps que nos
    glorieuses autorités organisent avec le CICR un pince-fesse pour
    célébrer les 150 ans de la signature de la première Convention de
    Genève, fondatrice du droit international humanitaire. Deux Genève
    ne se rencontreront pas cet après-midi : celle qui emprisonne pour
    expulser, et la nôtre..
    
     « Genève peut être fière »... Mais de quoi, et de qui ?
    
    Le même jour les autorités cantonales passeront d'une cérémonie pour
    la première pierre du hub d'expulsion avec cellules familiales à la
    célébration d'un des textes fondateurs du droit humanitaire », écrit
    «  Stop Exclusion ». Le même jour, les mêmes autorités. Mais au nom
    de quelle Genève ? Genève, siège du Haut Commissariat des Nations
    Unies pour les Réfugiés va ainsi devenir le « hub » romand de
    l'expulsion des étrangers -expulsions dont les conditions peuvent
    être d'une insupportable brutalité- et de leur stockage en détention
    administrative, précisément pour pouvoir ensuite les expulser, en
    exigeant d'eux qu'ils «  collaborent » avec le police et les
    autorités... contre leurs propres intérêts, et leurs propres droits.
    Parle-t-on ici de dangereux criminels? On parle essentiellement
    d'hommes, de femmes, d'enfants qui n'ont souvent commis aucun délit,
    seulement une contravention à la loi sur le séjour des étrangers. Et
    pour ceux qui auraient commis un délit, leur emprisonnement (jusqu'à
    un et demi pour les adultes, un an pour les enfants) s'ajoute à la
    condamnation qu'ils sont déja subie -cette logique de la « double
    peine », qui n'est appliquée qu'à des étrangers, est une violation
    du principe d'égalité devant la loi, mais en est-on à une violation
    près d'un principe légal, dans ce pays, à l'égard des étrangers ?
    
    Aujourd'hui à Genève, deux voix se feront entendre : celle qui se
    félicite de transformer Genève en catapulte d'immigrants, et qui
    sans y voir la moindre contradiction honorera ensuite la signature
    de la première Convention de Genève, fondatrice du droit
    international humanitaire, et celle qui dénonce cette duplicité et
    ne renonce pas à ce que cette République reste une Cité du Refuge.
    STOP EXCLUSION (et nous, ici...) vous invitons à faire entendre
    Place neuve, ce mardi 26 août à 18h devant la statue d'Henry Dunant,
    cette seconde voix, et à exiger la fin des détentions
    administratives avant expulsion et la fin des expulsions forcées et
    des « vols spéciaux ».
    
     « Genève peut être fière, car c'est sur son sol, sous l'impulsion
    de ses citoyens, qu'à la fois le CICR ainsi que ce premier traité
    fondateur du droit international humanitaire ont vu le jour », écrit
    le président du Conseil d'État François Longchamp sur le site
    Internet du canton. De cela, en effet, on peut être fiers (sans pour
    autant cesser d'être critiques, sans quoi la fierté ne serait que de
    la vanité). De ce que le gouvernement dont le président ainsi se
    rengorge, et de la majorité parlementaire qui les soutient, font de
    ce souvenir de la naissance du droit international humanitaire et du
    droit d'asile, il n'y a guère de raison, en revanche, de tirer une
    quelconque fierté.
    Et si nous refusons également d'en tirer la moindre honte, c'est que
    cette Genève là, celle de l'amnésie et de l'hypocrisie, n'est pas la
    nôtre. Et que nous entendons bien le dire.
 
 
 
 
 
 
 
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