Fonds de tiroir


40'000 emplois de plus, d'un coup, à Genève : c'est Montebourg, qui doit être jaloux. Selon la nouvelle statistique fédérale, Genève comptait, fin 2011, 321'227 emplois, alors que la statistique genevoise n'en dénombrait « que» 282'000 (ce qui est déjà plus que la population active résidente, chômeurs compris...). Et comment on a fait pour augmenter de 14 % le nombre d'emploi dans le canton ? Ben... on a changé de statistique : au lieu de ne comptabiliser que les entreprises actives pendant au moins 20 heures par semaine, et les emplois de plus de six heures par semaine, on a comptabilisé tous les emplois même d'une heure hebdomadaire, et toutes les « micro-entreprises » d'une seule personne. Résultat : 40'000 emplois de plus. Y compris des emplois qui rapportent cent balles par mois. Et on peut même agrémenter encore la statistique de 25'000 emplois supplémentaires : ceux des organisations internationales, que ne comptabilisaient ni la statistique cantonale, ni la statistique fédérale. Et on arrive ainsi à 346'000 emplois à Genève, soit en gros 300'000 équivalents plein-temps, en 2011. Encore un effort, camarades statisticiens : comptabilisez les nourrissons et les mourants, y'a pas de raison, commencer et terminer de vivre, c'est aussi un boulot. A plein temps, même.

Selon l'Office fédéral de la police, le durcissement des contrôles aux «frontières » de l'Union Européenne conduisent les migrants à recourir de plus en plus aux réseaux de passeurs. Fedpol constate ainsi un accroissement des passages clandestins vers l'Italie par voie terrestre via les Balkans, et par voie maritime par la Méditerranée. Et de l'Italie, un accroissement des passages clandestins en Suisse par le Tessin et par Genève, via la France. Ben voilà, c'est le prix à payer pour confirmer cette évidence (refusée par les xénophobes) que les restrictions à l'immigration légale ne font qu'accroître l'immigration illégale. Ce qui est tout bénéfice pour les réseaux mafieux, les employeurs de clandestins... et l'UDC...

Bonne (enfin... pas mauvaise...) nouvelle -de temps en temps, ça rassure : malgré les démarches obsessionnelles du MCG, Genève n'éloignera pas de force les toxicomanes de la zone de la gare de Cornavin, où les stauffériens trouvent qu'ils font tache et désordre, notamment du fait de l'implantation derrière la gare du local d'injection sécurisée « Quai 9 », que le MCG a dans le colimateur depuis des plombes, et qu'il voudrait déplacer le plus loin possible du centre ville pour « faire propre » (c'est la logique èmecégiste typique, ça : un local d'injection pour toxicomanes doit être implanté là où il n'y a pas de toxicos). Or ni l'Office du Tourisme, ni la police, ni les hôteliers ne se sont plaints de quoi que ce soit de pire que l'ordinaire des gares dans toutes les villes, il n'y a eu en tout et pour tout que deux plaintes de riverains en 2013 et les deux conseillers d'Etat concernés, le PLR Maudet et le MCG Poggia, se sont prononcés contre le « déplacement du problème vers un autre quartier », d'autant que le problème n'en est pas vraiment un, que 40 % des usagers du « quai 9 » suivent un traitement de substitution d'un médicament à leur drogue habituelle, que le nombre de toxicos fréquentant le secteur de Cornavin a été réduit des trois quarts entre 2011 et 2013 et que celui des overdoses a été pratiquement ramené à zéro par la politique de réduction des risques. Mais bon, hein, faire comprendre ça à un MCG, c'est encore plus difficile que d'inciter un junkie à lâcher sa poudre...

Selon un sondage lancé pour le 50e anniversaire de l'expo nationale de 1964, et reprenant l'exercice du sondage censuré de l'époque («Gulliver»), 70 % des Suisses-ses considèrent que les étrangers «contribuent au succès du modèle suisse », mais 58 % sont opposés à ce qu'ils obtiennent le droit de vote. C'est vrai, ça, l'honneur de contribuer au succès du « modèle suisse » devrait leur suffire, aux métèques. Dont la majorité de la population suisse descend à deux générations au maximum, soit dit en passant. Mais en passant discrètement, pour pas fâcher l'indigène petit-ils ou petite-fille d'allogène.

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