Fonds de tiroir


Des propositions émanant du PLR et qu'on ait envie de soutenir, y'en a pas des masses. Mais on en a trouvé une : elle émane du conseiller municipal de la Ville de Genève Simon Brandt, qui propose d'interdire aux conseillers municipaux de siéger dans des commissions extraparlementaires, des conseils d'administration ou de fondation dont le Conseil municipal désigne (ou propose) des membres. D'abord parce qu'une commission extraparlementaire n'est pas destinée  être composée de parlementaires. Ensuite (mais ce n'est pas l'argument qui nous parait le plus décisif) en raison du risque de conflit d'intérêt (il est vrai qu'on ne sait pas toujours, à entendre des conseillers municipaux siégeant dans des conseils d'administration ou de fondation s'ils y représentent le Conseil Municipal ou s'ils représentent ces conseils au Conseil municipal). Enfin (mais l'argument n'est pas décisif non plus) en raison de la surcharge de travail et des conflits d'horaires. Nous ajouterons que le cumul des postes, des charges et des mandats par quelques élu-e-s présent-e-s partout réduit considérablement la représentativité démocratique du petit monde politique, concentre, sinon les pouvoirs, du moins les influences sur un petit nombre d'élue-s, et empêche des militant-e-s et des militant-e-s non élus de représenter, là où ils le pourraient, leur parti, et d'y défendre leurs idées et leurs projets. C'est ainsi qu'un système démocratique est toujours menacé de devenir oligarchique... Une treizaine de conseillères et conseillers municipaux de la Ville siègent actuellement dans une quinzaine de commissions et conseils extra-parlementaires. Ce sont donc une treizaine de militantes et militants non élus qui ne peuvent y siéger. On examinera donc avec sympathie la proposition de Simon Brandt. Quitte à l'amender -mais elle va dans le bon sens : celui d'une meilleure représentation de la population dans des instances publiques, et d'une moindre concentration des mandats dans les mains d'un nombre restreint d'élues et d'élus cumulards. Le problème étant que celles-là et ceux-là sont précisément de celles et ceux qui vont décider (ou non) d'empêcher les cumuls...

Faut jamais désespérer de l'intelligence des gouvernants, et de leur capacité à prendre des décisions frappées au coin du bon sens : ainsi, le Conseil d'Etat a pondu un règlement (A4 05.01), qui entrera en vigueur le 1er septembre, et modifiera le règlement d'application de la loi sur la nationalité genevoise. Désormais, l'attestation de maîtrise orale de la langue française ne sera plus exigée des candidats francophones à la naturalisation. l'attestation de connaissance d'histoire, de géographie et des institutions suisses et genevoises ne sera plus exigée des candidats à la naturalisation ayant effectué leur scolarité obligatoire à Genève, et ces deux attestations ne seront plus exigées des personnes âgées, analphabètes ou gravement atteintes dans leur santé. Bref, si vous parlez français, on ne vous demandera de prouver que vous parlez français, et si vous êtes sénile, analphabète et subclaquant, on ne vous demandera rien. C'est-y-pas gentil ?

On sait, c'est dur à admettre et notre fierté va en prendre un coup, mais la ville la plus chère du monde pour les étrangers au pays concerné (sur 211 villes des cinq continents habités), c'est pas Genève C'est même pas Zurich (qui n'est que la cinquième dans ce classement à la con établi par la société de « conseil en ressources humaines » Mercer), même pas une ville européenne ou nord-américaine, blanche, normale, quoi, mais une ville africaine : Luanda, en Angola. Qui devance une autre ville africaine : N'djamena, au Tchad. Qui devance deux villes asiatiques, Hongkong et Singapour. Bon , le classement étant établi par référence à New-York et donc au dollar, et il est donc influencé par le cours du change, mais quand même, se faire dépasser par des nègres et des niaquoués au classement des villes pour friqués, c'est un peu la honte, non ?

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