Fonds de tiroir


Selon l' « Institute for Economics and Peace ». on observe depuis 2005 une dégradation continue de l'état de paix sur la planète. Il est sagace, le « think Thank »... Et il chiffre cette dégradation : la violence et les conflits internes ont un impact de 11,3 points sur le PIB planétaire, soit deux fois la richesse produite par 64 pays africains. Mais bon, quand on rentre dans le détail, on s'aperçoit non seulement que cet impact est fort inégal, mais qu'il y a des pays dont le PIB augmente grâce à la dégradation des conditions sécuritaires de vie de quelques centaines de millions de métèques (un demi-milliards, selon l'Institut) : Dans les onze pays les plus sûrs, sept sont européens. L'Islande est en tête (les volcans ne comptent pas comme facteur d'insécurité) des 162 pays étudiés, suivie du Danemark, de l'Autriche, de la Nouvelle-Zélande et de la Suisse. A qui le IEP reproche tout de même ses exportations de matériel militaire. Ben faut ce qui faut, hein :  le matériel militaire qu'on exporte, il ne nous fait pas de mal à nous... En queue du classement du sagace Institut, on trouve, sans surprise, et dans l'ordre, la Somalie, l'Irak, le Sud Soudan, l'Afghanistan et en pire position, la Syrie. Les USA sont 101èmes sur 162 et l'Ukraine est le seul pays européen parmi les cinq où la situation sécuritaire s'est le plus dégradée en 2013. Bref, les experts de l' « Institute for Economics and Peace » lisent les journaux et regardent la télé. C'est bien, faut s'informer, pour être expert.

Chouette, un nouveau parti de droite ! Créé par des ex-PLR, dont une ancienne présidente des jeunes PLR Brenda Mäder, il s'appelle «Up !», pour Unabhängig-keitspartei (Parti de l'Indépendance). Un parti libertarien qui reproche son étatisme au PLR. En bons libertariens, ses fondateurs ont soutenu l'initiative du GSsA contre l'obligation de servir, sont pour la libéralisation des drogues, contre les impôts en général et la redevance radiotélé en particulier. Le nouveau parti défend les bilatérales mais est anti-européen, prône la suppression des assurances sociales (chacun doit se débrouiller) et une politique d'asile dictée par l'« économie » en fonction de ses besoins de main d'oeuvre. Quant à l'Etat, ses missions devraient se limiter à la sécurité, la défense de la sphère privée et de la propriété privée. Ouais, bon, ça, c'est déjà le fonds de commerce des libéraux du PLR... N'empêche, un nouveau parti de droite, ça nous manquait. Et vu son programme, il devrait pouvoir s'allier au parti pirate, qui tient à peu près le même discours...  Enfin, si ça peut s'ajouter à la concurrence que font déjà au PLR, chacun sur leur bout de gras radelibe spécifique, les Verts libéraux, le PBD et l'UDC, pourquoi pas ?

Le référendum municipal lancé par le MCG contre le crédit d'étude de 6,35 millions sur la démolition et la reconstruction du Théâtre de Carouge s'est planté : il manque 44 signatures valables pour atteindre les 1352 nécessaires, après annulation de 321 signatures de personnes n'ayant pas le droit de vote à Carouge. Bien fait pour le MCG : l'avait qu'à pas faire signer des frontaliers.

Qu'est-ce qui a passionné les media suisses, à la mi-août ? Gaza, l'Ukraine, la Syrie, l'Irak, le sort des chrétiens d'Orient, des yazidis, des Kurdes ? Nan : un autoportrait photo (un selfie) à poil du Conseiller national et maire de Baden, le Vert Geri Müller, autoportraituré dans son bureau de la Mairie. Et ça se fait pas. Pas là, en tout cas. Donc, scandales, pleines pages de journaux, conférences de presse, débat de société sur le spectacle de la vie privée des politiciens... C'est là qu'on voit qu'on est un pays heureux et sans histoire : quand la bite à Geri fait plus de bruit que le bombardement de Gaza...

Les « Jeunes UDC » genevois ont pondu, pour soutenir l'initiative des Vieux UDC en faveur de la traversée routière de la rade, une affiche qui, sous le slogan « possible avant JC, possible après », représente Moïse écartant les eaux de la Mer Rouge pour permettre aux Hébreux de fuir les Egyptiens. Bon, c'est clair que, comme image et slogan, ça peut certainement mieux parler  à Genève qu'à Gaza, mais ça signifie surtout que pour les «Jeunes UDC», il faudrait quasiment un miracle, non seulement pour que leur initiative passe (c'est le plus facile), mais surtout pour qu'elle soit concrétisée. D'autant qu'à Genève, ce qui était « possible avant J-C » et le reste après, c'est plutôt de couper des ponts, comme Jules le fit pour empêcher les Helvètes de descendre en Provence, que de construire des tunnels...

Une manifestante propalestinienne a cru judicieux de témoigner de son soutien aux assiégés de Gaza devant la synagogue Beth Yaacov de Genève, en apostrophant les fidèles comme s'ils étaient, par nature juive, complices des exactions du gouvernement israélien, et en leur proposant de faire remplacer sur la plaque commémorative de la Shoah le mot « juifs » par « palestiniens » et le nom de Hitler par celui de Netanyahu. A ce niveau d'imbécilité politique et d'analphabétisme historique, on ne peut guère répondre que par un silence consterné. En se disant néanmoins qu'avec de tels amis on se demande pourquoi le peuple palestinien a encore besoin d'ennemis, et qu'avec de tels adversaires, les soutiens du gouvernement israélien, peuvent faire des économies de propagande.

On a trouvé un nouveau crétin prépaléolithique en Valais (y'a un nid, et grâce à la péréquation financière intercantonale, on l'entretient...) : Jean-Luc Addor, député cantonal UDC, et ancien juge d'instruction. Son truc à lui, son obsession, son ennemi, son Grand Satan, c'est l'islam, les musulmans en général. Au point que l'assassinat d'un fidèle dans une mosquée de Saint-Gall l'a réjoui : «on en redemande», a-t-il twitté (avant de piteusement tenter, vu les réactions, de faire passer cela pour de l'ironie). Addor est un fan du Bloc Identitaire et de ses idiots utiles de Riposte Laïque. Et il est candidat à la succession d'Oskar Freysinger au Conseil National, en compagnie d'un autre obsédé, dans le genre homophobe celui-là, Grégory Logean. A côté de ces deux-là, Freysinger, c'est vraiment le Génie des Alpages. Faudra quand même que les Valaisans nous donnent la recette de la préservation chez eux de spécimens de ce genre, alors que partout ailleurs les australopithèques ont disparu... ça doit être le réchauffement de la planète et le recul des glaciers qui les a décongelés.

La préparation des élections municipales genevoises bat son plein. Surtout chez les partis qui ont le vent en poupe : le Parti bourgeois-démocratique (PBD) de Meyrin, par exemple, qui cherche des candidats pour le Conseil municipal et envoie un courrier tous les résidents de la commune, quel que soit leur «profil, jeune ou moins jeune, Suisse ou permis C ». Y'a juste un problème : les permis C n'ont pas le droit de se porter candidat-e-s... Quant au Parti pirate, il a noblement fait savoir qu'il ne présenterait personne au Conseil communal de Genève. Beau désintéressement. Sauf qu'à Genève, le Conseil communal, ça n'existe pas. Nous voilà donc avec un parti qui recrute des candidats qui ne pourront pas se présenter, et un parti qui ne présentera pas de candidats à un conseil qui n'existe pas. Putain, si on les gagne pas, à gauche, ces élections, avec des concurrents de ce calibre, c'est vraiment qu'on aura décidé de les perdre...

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