Brèves


La vitesse de l'évolution des technologies de communication ne cesse de nous impressionner : mardi dernier, après la séance du Bureau du Grand Conseil genevois qui a décidé de ne rien décider à propos des débordements gominatoriens, le communiqué du MCG annonçant cette non-décision a été envoyé avant celui du bureau (bon, vu que Gominator lui-même siégeait au bureau, il n'avait qu'à adresser son propre texte à son propre groom-secrétaire) et la non-décision du Bureau a été rendue publique (sur son site internet)m par GHI avant tous les autres media. Faut bien que ça serve à quelque chose, de cirer les pompes du MCG chaque semaine.

Sur le même sujet, le représentant des Verts au bureau du Grand Conseil, François Lefort, dont l'absence à la séance consacrée aux éventuelles sanctions disciplinaires à infliger à Gominator a empêché que de telles sanctions fussent prises, propose de « créer des suppléants pour les membres du Bureau » afin de les remplacer en cas d'indisponibilité. Voui, mais si les suppléants sont eux aussi indisponibles, on fait quoi ? on créée des suppléants de suppléants ?

Donc, le 30 novembre, on votera sur une initiative populaire fièrement intitulée « sauvez l'or de la Suisse ». Et on s'est contenté de vous suggérer (poliment) de voter « non », avec comme seul argument que cet or n'est pas le nôtre, vu que nous, fauchés comme les blés, on n'en a pas, d'or. C'était un peu maigre, comme argumentation, on en convient. Alors on a quand même fait l'effort de la lire, cette initiative. Et on en conclut toujours qu'il faut la repousser. L'initiative demande d'abord que la Banque Nationale (BNS) détienne un cinquième de ses actifs en or, en affirmant que «l'or est une valeur sûre et un placement sans risque ». Manque de pot : l'or est un placement des plus risqués -en 2013, l'or avait perdu un tiers de sa valeur en un an, et la BNS avait pris un sacré bouillon. L'initiative demande ensuite que tout l'« or de la Suisse» soit stocké en Suisse, de façon inaliénable, au motif que « seule la Suisse est un lieu sûr » pour cela, alors que c'est précisément pour des raisons de sécurité que la BNS, comme d'autres banques centrales, stocke une partie (30 % pour la BNS) de son millier de tonnes d'or à l'étranger (à la Banque d'Angleterre et à la Banque du Canada). Une initiative idiote, donc, une de plus. Maintenant, si cette initiative idiote devait être acceptée (ça arrive, à des initiatives idiotes...), on signale à tout hasard qu'il nous reste un peu de place libre à la cave, pour stocker un quintal d'or. Si jamais.

Présentant le projet de son groupe de revenir sur les baisses d'impôt adoptées en 1998k, et réfutant le risque d'une « fuite » des contribuables fortunés que provoquerait le rétablissement de l'imposition des hauts revenus, le député d'« Ensemble à Gauche » Michel Ducommun relève que Genève n'a rien de l'« enfer fiscal » décrit par la droite : « le canton compte 40 milliardaires et, entre 2002 et 2010 à Genève, le nombre de millionnaires a augmenté de 35 % ». Oui, peut-être, mais c'est oublier leur souffrance morale face à l'ingratitude des pauvres. Alors, hein, les gauchistes, un peu de compassion, c'est trop vous demander ?

Quand un problème se pose, on peut toujours faire confiance à l'UDC pour y proposer la solution la plus con : face à l'épidémie d'Ebola et pour en « protéger la population suisse », elle propose une interdiction d'entrée en Suisse pour toutes les personnes (et particulier, mais pas exclusivement, les requérants d'asile) en provenance de la région (l'Afrique de l'Ouest) touchée par l'épidémie. C'est intelligent : comme ça, les personnes en question entreront clandestinement, sans aucun contrôle sanitaire, ou resteront à deux pas de l'autre côté de la frontière, et si elles sont contaminées, elles pourront échapper à toute prise en charge médicale pour partager leur virus. Ou alors, que les personnes en question ne puissent entrer que si elles disposent d'un certificat médical attestant de leur bonne santé. Mais comme Ebola n'est pas détectable avant que la maladie se soit déclarée, les personnes porteuses du virus sans encore être malades pourront quand même rentrer. Voila. C'est comme on vous disait en intro, on peut toujours faire confiance à l'UDC pour donner les réponses les plus idiotes aux paranoïas nouvelles. Parce que s'il n'y a pas (encore) de vaccin contre Ebola, y'en a pas non plus contre la connerie.

Drame à Genève et dans les pâturages circonvoisins : depuis janvier dernier, la vache genevoise n'est plus suisse, plus rien qu'une vulgaire frontalière, depuis que Berne a décidé de priver les éleveurs genevois de la « prime fédérale à la vache », qui n'est plus accordée que si la mise à l'alpage se fait au moins cent jours sur des alpages suisses. Et des alpages, à Genève, y'en a pas des masses. Sauf sur le Salève. Qui est tout ce qu'il y a de plus genevois, mais qui n'est pas en Suisse. Du coup, à raison de 370 balles perdus par tête de vache, une trentaine d'éleveurs genevois vont perdre chacun des dizaines de milliers de francs chaque année. Comme les éleveurs, les autorités genevoises trouvent la décision fédérale absurde -d'autant que toute la zone franche autour de Genève risque de perdre le « label suisse », toujours sur décision fédérale, alors que 80 % de la production laitière de cette zone est écoulée en Suisse, qu'elle représente la moitié de l'approvisionnement des Laiteries réunies et qu'un quart des produits Migros-Genève labellisés « suisses » proviennent de la zone franche. Bon, bref, la colère gronde des deux côtés de la frontière dans la «Grande Genève» agricole et un front uni s'impose pour défendre l'helvétitude de la vache genevoise. Et on ne doute pas que le MCG le rejoindra. Parce que les frontaliers, le MCG les aime. Quand ce sont des bovins qu'on peut traire.

Après le non du peuple pour l'achat des Grippen, la Suisse pourrait armer des avions d'entraînement  Pilatus pour faire la « police des airs ». Mais elle hésite : y'a aussi à étudier le projet de fixer des mitrailleuses sur des Solex pour remplacer les chars légers... En revanche, le projet de greffer des neurones supplétifs aux chefs militaires et politiques de notre glorieuse armée semble avoir été abandonné.

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