Mobilisons-nous contre la haine des riches : Forfaitaires, debout ! Résistons !

    Un drame se joue, une angoisse se noue, mais vous en rendez-vous seulement compte? Ce drame, c'est le nôtre, à nous, bénéficiaires des « forfaits fiscaux », nous, résidents étrangers qui ne payons d'impôt que sur nos dépenses et pas sur nos revenus ou notre fortune. Cette angoisse, c'est la nôtre, celle de perdre ce statut, en butte à la jalousie mesquine de la gauche suisse. Déjà qu'on ne savait même pas qu'il y avait une, de gauche, dans ce pays... si on nous l'avait dit, qu'il y avait une gauche, en Suisse, vous croyez vraiment qu'on serait venu se planter ici en faisant semblant de ne pas travailler, de ne pas gérer nos comptes en banques, nos affaires, nos entreprises ? Une gauche, en Suisse... ah ça, on est vraiment  tombé des nues...

Un millionnaire étranger paie dix fois moins d'impôts qu'un millionnaire suisse, un milliardaire étranger cent fois moins qu'un milliardaire suisse ? Oui, et alors ? Si je payait des impôts normaux, je remplirais dix ou cent fois plus les caisses publiques qu'avec mon forfait, et alors ? Qu'est-ce que j'en ai à secouer, moi, des caisses publiques de ma commune suisse, de mon canton suisse ou de la Confédération suisse ? C'est le problème des Suisses, ça, les caisses publiques suisses, et si les Suisses veulent nous faire des cadeaux et renoncer à des rentrées fiscales pour nos beaux yeux, ils ont bien le droit, non ? Et nous permettre de nous soustraire à l'impôt de notre pays, ils ont bien le droit, non ? Et si je préfère financer un opéra à Genève plutôt qu'un abri pour clodos à Paris, moi, j'ai bien le droit, non ? Alors quoi, devrions-nous, sous le fumeux prétexte gauchiste de l'égalité devant l'impôt, jeter nos perles à des pourceaux, payer l'impôt de tout le monde, financer à hauteur de nos ressources des subventions à des subversifs et des aides à des fainéants ?

Quand l'oncle Ingvar est reparti dans sa Suède natale payer des impôts normaux de Suédois multi-milliardaire après avoir bénéficié pendant quarante ans d'un forfait fiscal et payé un impôt tout juste digne d'un millionnaire indigène, est-ce que quelqu'un l'a remercié ? Et maintenant, les manants d'Epalinges viennent dire qu'ils n'ont rien perdu au départ de l'Oncle Ingvar, et qu'ils n'en auraient rien à secouer que les autres forfaitaires de la commune prennent leurs cliques, leurs claques et leurs millions pour s'en aller  si on leur sucre leurs forfaits... ça sert à quoi alors que tous nos copains politiques suisses clament à tous vents que si nous, les forfaitaires, faisions nos valises (Vuitton), ça viderait les caisses publiques? Bien sûr que nos défenseurs habituels, nos féaux, sont montés aux créneaux pour nous défendre -mais avec quelle maladresse... était-ce indispensable d'aller clamer partout que si nous quittions tous notre Eden helvétique, sans laisser un seul d'entre nous derrière nous, les caisses publiques y perdraient les quelques pourcent de rentrées fiscales que, tout ensemble, nous leur amenons -alors que ceux-là même qui nous défendent leur en ont fait perdre dix fois plus en tripatouillant les barêmes fiscaux ? Pompier pyromane, c'est um métier, mais faut quand même le faire correctement... Quant à ceux qui veulent nous dépouiller, mais quelle bande d'hypocrites... On les accuse de cultiver la haine des riches, qu'est-ce qu'ils répondent ? «  Mais on les aime, les riches ! »... Ah ouiche, tu parles, qu'ils nous aiment! Comme le berger aime les moutons qu'il va tondre et le vacher les vaches qu'il va traire...

Alors, chères amies et chers amis, chères et chers collègues, frères et soeurs en oligarchie, un peu de courage, un peu de dignité : Relevons la tête, mobilisons-nous pour défendre nos forfaits, résistons à la populace avide : Tous au rassemblement des forfaitaires fiers d'être forfaitaires et décidés à le rester, notre Pride à nous, Samedi, à 14 heures, à Genève, sur la place du Molard. Et en tenue, s'il vous plaît.

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