A propos d'une campagne électorale de soue : Onex, commune zéro quoi ?

Pour s'en aller congresser socialistement à Bernex, on avait pris le tram. Le tram, comme il y a cinquante ans, prend la route de Chancy et forcément, quand on prend la route de Chancy pour aller à Bernex, on passe par Onex, puisque la route de Chancy coupe Onex en deux. Et puis là, à l'entrée de la commune, on a vu le premier panneau (suivi d'une portée d'autres, vu que les parasites ça se reproduit en masse) « Onex, commune zéro frontalier ». Signé MCG. On a cherché la douane, le barrage de miliciens, le contrôle des passeports,.. y'en avait pas. Le MCG fait dans la demie-mesure : il brait, mais c'est tout. Encore heureux, notez bien : on n'avait pas d'Ausweis et on aurait dû prouver qu'on était quasiment de la souche du coin, celle de la croisée juste avant la Mairie. Le tram ne s'est donc pas arrêté au panneau, et le conducteur n'a pas fait descendre les passagers pour prendre un autre tram à la sortie de la commune Mais il aurait dû, vu qu'il était frontalier, le conducteur, et qu'il n'avait donc pas le droit de traverser Onex.


La mort prend les Suisses avant les étrangers. Fait chier, la préférence nationale...


Ca doit bien exister quelque part, des communes «zéro frontaliers» ou « zéro immigrants ». Des communes « zéro emplois », quoi. D'ailleurs, quand on est arrivés à Onex en 1956, Onex était certainement une commune « zéro frontaliers », puisque quasiment sans emplois. Pas de « Cité Nouvelle ». Pas de supermarché, une laiterie à l'entrée du village, une épicerie au milieu. L'école de Braillard seule école de la commune. Moins d'un millier d'habitants. Pas de Conseil administratif. Le Maire s'appelait Paul Rose. Un village genevois comme les autres, quoi. Mais c'était il y a bientôt soixante ans...

Le Conseil administratif d'Onex, sauf Gominator, évidemment, a dénoncé la campagne du MCG proclamant la commune « zéro frontaliers », et le Conseil Municipal a voté (contre les gominatoriens, évidemment) une résolution condamnant cette campagne et exprimant aux personnes qu'elle aura « blessées et choquées » ses regrets qu'elle ait pu donner d'Onex l'image d'un conservatoire de vieux remugles venus du temps où en d'autres lieux d'autres campagnes proclamaient fièrement d'autres communes «commune sans juifs». Bref, si la campagne du MCG à Onex a bien donné une image fidèle du MCG, Onex n'entend pas* que cette image déborde hors du marigot d'où elle a pu sourdre. Mais évidemment, le vindicatif « zéro frontaliers à Onex » du MCG, comme slogan, ça fait plus de bruit que le piteux « moins 10 % d'impôts » de l'Entente en Ville de Genève. C'est d'ailleurs le but du MCG : faire du bruit. N'importe quel bruit. Et ça en fait. Un libraire a même proclamé sa librairie « zero MCG » -ce qui, vu le nombre de èmecégistes qui devaient la fréquenter doit relever du même pléonasme qu'une torrée de la Saint-Martin « zéro djihadiste »...

C'est quoi, un « frontalier », à Onex ? Un Bernésien ? Ben non, c'est un Français... mais comme on ne peut pas proclamer en français que la commune est « zéro français », on va la proclamer « zéro frontaliers ». Affirmation d'ailleurs mensongère puisque la commune « sans frontaliers» est en fait une commune à 10 % de frontaliers (au sens large) dans son personnel et à 16 % de frontaliers (au sens restreint) dans sa population active. Et 20 % de èmecégistes dans son électorat ? On ne dira pas lesquels nous y paraissent de trop. Mais on se demandera quand même à quoi ça sert que Wisard se décarcasse pour renaturer l'Aire si le MCG dénature la commune qui la porte sur son drapeau -une rivière frontalière, l'Aire, soit dit en passant... il ne devrait donc pas y avoir sur le pont du Centenaire de panneaux « L'Aire, rivière résidente ». Vu qu'une rivière résidente, ça s'appelle une mare. C'est toujours ça que nos copains de solidaritéS n'auront pas à recouvrir d'affichettes pour entendre ensuite pleurnicher le luminescent président du MCG : « il faudra réimprimer des affiches pour remplacer celles qui ont été abimées » par les gauchistes. D'ailleurs, si ça se trouve, l'imprimerie du MCG, elle emploie des frontaliers...

Selon un démographe de l'Uni de Genève, l'espérance de vie des étrangers est en Suisse plus longue que celle des Suisses et la mort saisit les Suisses et les Suissesses plus tôt que les étrangers et les étrangères. La préférence nationale nous aura vraiment fait chier jusqu'au cimetière.
         

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