Fonds de tiroir


Un  crash d'hélicoptères a fait dix morts en Argentine le 10 mars, dans le cadre du tournage d'une série de télé-réalité pour TF1. D'entre les morts, huit Françaises et Français. Dont trois sportifs célèbres : la navigatrice Florence Arthaud, la nageuse Camille Muffat et le boxeur Alexis Vastine, membres d'une des « équipes » supposées s'illustrer dans l'émission de télé-réalité produite par la société Adventure Line Production (ALP), spécialisée dans ce genre de conneries. Celle-là était adaptée d'un concept suédois, «Dropped», consistant à larguer (vivants) deux équipes de quatre sportifs dans une zone inhabitée, sans matériel ni cartes, et de les laisser de démerder pour retrouver la « civilisation » qui a inventé ce jeu de crétins. Il s'avère donc que non seulement la téléralité (et la production ALP, et la chaîne TF1) connifient les spectateurs avec des émissions de merde, mais qu'en plus elles tuent les participants à ces émissions. Le contraire, évidemment, représenterait trop de boulot et friserait le génocide : ça plaît, ces jeux de cons.

Le PDC valaisan veut concurrencer l'UDC valaisanne sur le terrain de l'islamophobie : alors que l'UDC a déposé une initiative pour obliger les élèves des écoles à y être tête nue, histoire de ne pas ouvertement faire preuve de discrimination religieuse en n'évoquant que le « foulard islamique» qui est cependant sa vraie cible, le PDC, lui, pour retenir son électorat courtisé par l'UDC sur le terrain  de la défense des « traditions chrétiennes », a fait adopter par le parlement cantonal une motion qui cible précisément (pour l'interdire dans les écoles) le voile islamique et rien d'autre. Bon, ben pendant que le concours continue entre PDC et UDC, les écolières voilées n'auront qu'à prétendre que leur voile n'est pas islamique mais chrétien, comme celui des bonnes soeurs, et tout le monde sera content. Il est pas bon, pas oécuménique, pas estampillé « vivre ensemble »  en même temps que «défendre les valeurs chrétiennes», notre conseil ?

La loi genevoise sur la police a fait un tabac dans les communes les plus friquées et les locaux de vote les plus reacs du canton et s'est fait claquer le beignet  dans les fiefs de gauche ou du MCG... les bourges des communes résidentielles ont peur de la descente des manants de la basse ville ?

A Bézier, le maire frontiste, Robert Ménard débaptise une rue célébrant la fin de la guerre d'Algérie et la rebaptise en hommage à un responsable du putsch d'Alger, et justificateur de la torture.  A Béziers. Haut lieu des révoltes populaires, notamment de l'insurrection des vignerons du midi en 1907, chantée par Claude Marti (et par le chant des « braves soldats du 17ème », qui avaient refusé de tirer sur les manifestants de 1907). Passer de Claude Marti à Robert Ménard et des cathares aux frontistes, quand même, ça pue grave à Béziers...

Avec 8 % de « oui » à leur initiative pour remplacer la TVA par une taxe sur l'énergie, les Verts Libéraux ont fait le plus mauvais résultat de tous les votes sur des initiatives populaires depuis que les femmes ont le droit de vote, et le deuxième plus mauvais résultat depuis qu'existe le droit d'initiative populaire, après les 2,7 % de l'initiative pour que la Confédération entretienne elle-même des réserves de blé, en 1929 Faut dire aussi qu'ils sont maladroits, les vert'libs: s'ils avaient seulement pensé à ne taxer que la consommation d'énergie indigène par des étrangers, ou d'énergie résidente par les frontaliers, ils auraient fait un tabac, vu l'ambiance politique du moment.

La Ville de Genève a présenté un état des lieux de son parc de logements (ils sont un peu plus de 5300) et de la population qu'elle loge (ou s'adresse à elle pour être logée), de son potentiel d'action et des limites auxquelles elle est confrontée -sans parler des menaces qui, venant de droite (genre suppression de la taxe communale et de l'imposition au lieu de travail, ou réduction de l'impôt municipal) pèsent sur ses finances et risquent donc d'entraver durement et durablement son action. Déjà actuellement le nombre de demandes de logements qu'elle reçoit dépasse de très loin le nombre de logements qu'elle peut louer. Et 75 % de ces demandes proviennent de personnes dont le revenu se situe en-dessous du revenu individuel moyen à Genève, la catégorie la plus représentée chez les demandeurs de logements auprès de la Ville étant celles de personnes dont les revenus sont inférieurs à 4000 francs par mois. Des gens sans aucun intérêt pour les golfeurs de Cologny, la Maire de Vandoeuvres et les zachariens d'Anières ou d'ailleurs. Des pauvres, quoi.

Le PS genevois propose la création de 2000 logements, dont la moitié (au moins) de HLM, sur 44 hectares en zone agricole, mais qui ne font l'objet d'aucune activité agricole, qu'on peut donc parfaitement déclasser en zone de développement et que l'Etat peut obliger le propriétaire à vendre. Vu la crise du logement qui continue à sévir à Genève, ça devrait plaire. Ben non, ça plait pas à tout le monde. Parce que les logements que le PS propose, il les propose dans la commune très droitière et très friquée de Vandoeuvres, et sur un golf (dit « de Cologny ») propriété d'une société immobilière dont le président est un banquier privé (Mirabaud). On pourra au moins pas dire que le PS cherche la facilité.

Commentaires

Articles les plus consultés