Fonds de tiroir


Revenant sur les assurances (purement rhétoriques, il est vrai) données pendant la campagne de votation autour de la nouvelle loi sur la police, le Maudet en chef a donc proposé de sous-traiter le convoyage des détenus entre la prison et le Palais de Justice par une entreprise de sécurité privée.  « Le convoyage de détenus non dangereux n'est pas une tâche régalienne« », explique Pierre Maudet, en réponse à ceux qui lui reprochent cette privatisation. Au fond, il a raison, Maudet, c'est pas une tâche régalienne. Parce qu'une tâche « régalienne », c'est (comme le suggère l'étymologie latins, de « Rex», le Roi... ) une tâche confiée par la loi ou ce qui en tient lieu à un monarque, qu'il n'y a donc pas de tâches « régaliennes »  dans une république et que dans une démocratie, toutes les tâches confiées par la Constitution, c'est-à-dire par le peuple, sont d'égale légitimité : construire une prison et construire une école, engager des policiers et engager des balayeurs, cela se vaut, dès lors que le peuple en a décidé ainsi. On commence sérieusement à en avoir ras la régale d'entendre évoquer à tout bout de champ ces fameuses « tâches régaliennes »  défuntes pour justifier des privatisations de tâches publiques au prétexte qu'elles ne seraient pas « régaliennes ». Evidemment qu'elles ne le sont : il n'y a plus de monarque à Genève depuis la chute du royaume burgonde -et ça fait quand même 1500 ans... Gondebaud avait des « tâches régaliennes ». Maudet n'en a plus. Il lui faudra bien s'en faire une raison.

Heu-reux ! On est heu-reux ! Pas comme « heureux comme Dieu en France », mais heureux comme des Suisses en Suisse. C'est une étude réalisée sous l'égide des Nations Unies qui nous le dit : la Suisse est en tête (sur 158 pays classés) des pays les plus heureux, devant l'Islande, la Norvège et le Danemark. Et le Canada. Loin devant les USA (15èmes), l'Allemagne (26ème), la France (29ème) et l'Italie (50ème). En queue de liste, du 154ème au 158ème rang, on trouve dans l'ordre le Rwanda, le Bénin, la Syrie, le Burundi et le Togo. Les critères du classement ? l'espérance de vie en bonne santé, le PIB par habitant, le soutien social, la confiance dans le système politique et économique, la liberté personnelle et la générosité. Heu-reux, on est ! Même trop : le taux de suicide en Suisse est l'un des plus élevé d'Europe, et est la première cause de mortalité chez les 15-24 ans. Ah, ça, c'est sûr qu'on se suicide beaucoup moins, en Syrie. On n'a pas le temps. On se fait buter avant. Mais peut être qu'après tout, en Suisse, on peut se suicider par bonheur, pour ne plus risquer d'être malheureux...

A l'occasion du 25ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant, la Ville de Genève lance une campagne pour inciter les plus jeunes, dès 8 ans, à faire usage de leur droit de pétition, garanti, comme à « toute personne » , par la Constitution suisse. Comme pour les adultes (à qui il arrive déjà de signer des pétitions infantiles), une simple lettre adressée par l'enfant au Conseil Municipal suffit pour que sa pétition soit examinée, même s'il est seul à la signer, et pour que la commission des pétitions y réponde, de deux manières possibles : en la renvoyant au Conseil administratif (avec éventuellement quelques recommandations à la clef) pour qu'il y donne suite, ou en la classant sans suite. Et voilà ce que c'est que la gauche au pouvoir en Ville : Un Conseil administratif de gauche oblige un Conseil municipal de droite à étudier des demandes d'enfants. Le début de l'anarchie, quoi.

Le meilleur pays du monde pour être mère, c'est la Norvège, devant la Finlande. Et le pire, c'est la Somalie. Sur 179 pays. La Suisse est 13ème, derrière l'Italie et l'Autriche. La France est 23ème, les USA sont 33èmes (les femmes y connaissent le plus haut niveau de risque de tous les pays développés). C'est l'ONG « Save the Children »  qui le dit, en se basant sur des critères comme la santé maternelle, l'éducation, le niveau de revenu et le statut des femmes. Sur les dix pires pays pour être mère, tous, sauf Haïti, sont africains. Bon, maintenant qu'on connaît le paradis (septentrional) des femmes, reste plus qu'à connaître celui des hommes. Le meilleur pays du monde pour être père, quoi. Peut-être l'Arabie Saoudite ? Ou alors le Vatican, ousque le chef il est père et saint tout à la foi(s)  ?

Y'a un truc bien saignant que nous avait brandi Gominator, et dont on n'avait plus de nouvelles, que le Procureur Général Olivier Jornot vient de ressortir du congélateur : les accusations de corruption lancées par Eric Stauffer en janvier dernier, contre le président du Grand Conseil, le PLR Antoine Barde, que Stauffer accusait de pousser les députés PLR à refuser de voter pour lui, Stauffer, à la première vice-présidence du parlement, en échange d'une commande de mazout par la Ville d'Onex à l'entreprise de Barde. ça, c'était en janvier, parce que Gominator était furieux de ne pas avoir été élu au strapontin du perchoir du parlement. Et depuis janvier, plus rien, zéro, nada, RAS. Or l'accusation de corruption est grave, surtout portée par un magistrat communal (Stauffer l'était encore à l'époque) contre le président d'un parlement cantonal. Elle est si grave, l'accusation, qu'elle est poursuivie d'office. Et que le Procureur n'avait donc d'autre choix que d'ouvrir une procédure, avant peut-être, si Gominator ne se rétracte pas, une enquête qui devra déterminer si l'accusation portée par Stauffer contre Barde est fondée, ce qui est peu vraisemblable, ou si, plutôt, Stauffer a dit n'importe quoi, comme il en est coutumier, ce qui relève pour le moins de la diffamation. Entretemps, Stauffer s'est fait lourder de son mandat de Conseiller administratif d'Onex. Il sévit certes encore au Grand Conseil et dans quelques annexes, mais peut-être que finalement, même le parti qu'il a fondé et dont il est «président d'honneur» (comme Le Pen du sien, tant que sa fille ne l'en a pas lourdé) finira par se lasser de le traîner comme un boulet. Comme le FN traîne Papy Le Pen. On peut toujours rêver, non ?

L’Arabie saoudite convoite la présidence du Conseil des droits de l’homme, et Faisal bin Hassan Trad, son représentant permanent auprès de l’ONU, arrivé à Genève en janvier 2014, fait campagne au sein du groupe Asie pour être son candidat lors du renouvellement qui doit intervenir en fin d’année. Et alors ? C'est le Conseil des droits de l'homme, pas celui des droits de la femme, pourquoi s'inquiéter ?


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