Fonds de tiroir


Le taux d'absentéisme des conducteurs de bus et trams des transports publics genevois (tépégés, pour les intimes) a presque doublé entre avril et août, en passant de 8 à 14 % (10 % selon la direction, ce qui excède déjà les taux comparables : le taux d'absentéisme moyen des fonctionnaires genevois se situant autour de 5 %, celui, moyen, des salariés en Suisse à 3,2 % en 2014). Motif de cette explosion de l'absentéisme aux TPG : la surcharge de travail et de rythme de travail, due au manque d'une douzaine de postes à l'exploitation de la régie, ce qui engendre des rappels de chauffeurs sur leurs jours de congé, aggrave le stresse (qui aggrave l'absentéisme) et menace la sécurité des usagers. En outre, cette pénurie de conducteurs contrevient à l'accord passé après la grève de novembre dernier entre la direction et les syndicats, grève justement provoquée déjà par un défaut de personnel. Autrement dit, ce n'est pas tant l'absentéisme des chauffeurs des tépégés qui est en cause, mais celui, politique, de la direction de la régie et des majorités parlementaire et gouvernementale qui refusent d'accorder à l'entreprise les moyens, financiers et humains, de remplir sa tâche. Du coup, les syndicats envisagent une nouvelle grève pour faire respecter l'accord qui a mis fin à celle de 2014, et qui prévoyait des effectifs constants.

Le MCG a, par la plume autorisée du député Thierry Cerutti, déposé un projet de loi pour prévoir, sur le même modèle (mal foutu) qu'au Grand Conseil, avec ses député-e-s suppléan-t-e-s qui ne suppléent pas à un.-e élu-e en particulier mais à toute absence au sein de leur groupe, des mandats de conseillères municipales et conseillers municipaux suppléants. Il est vrai qu'avec ses conseillers municipaux cumulant leur mandat avec celui de députés, le MCG a des élue-s souvent incapables de faire correctement leur boulot dans l'un ou l'autre des parlements dont ils additionnent les séances. Sans compter celles des conseils d'administration et de fondation qu'ils collectionnent. Et quand ils ne cumulent pas les mandats, les élus MCG, on s'est rendu compte qu'ils étaient même souvent incapables d'en exercer un en comprenant les textes sur lesquels ils doivent se prononcer. Bref, plutôt que des conseillers municipaux suppléants, on devrait inventer des partis suppléants des partis dont la majorité des élu-e-s se révèlent avoir défoncé leur niveau d'incompétence en posant leur fessier sur un siège parlementaire...

Une « filiale supplique à Sa Sainteté le Pape François », qui demande au Synode sur la famille prévu en octobre prochain de confirmer le rejet traditionnel de l'accès des couples divorcés à la communion, et plus encore de l'union de personnes de même sexe, a déjà recueilli un demi-million de signatures sur son site internet. Elle a notamment été signée par les cardinaux conservateurs opposés au pape (les cardinaux Burke, Medina Estevez, Pujats, Vidal...) et une septantaine d'évêques, dont celui de Vaduz. En revanche, on n'a pas de nouvelles de la pétition demandant la maintien de la tradition de la crémation des hérétiques. Peuvent quand même pas penser à tout, les intégristes.

Une séance extraordinaire du Parlement genevois, ça coûte 16 000 francs en jetons de présence et 10 000 francs en frais de fonctionnement. Le MCG et l'UDC en veulent une (et, comme le règlement du Grand Conseil le permet, l'imposent) pour présenter ce qui leur tient lieu de propositions sur l'asile et la migration (en gros : faut que les migrants rentrent chez eux pour qu'on puisse les aider sur place. ça va être facile, en Syrie, entre les bombes d'Assad et les décapitations de Daech...). On va donc claquer 26'000 francs pour entendre des conneries et permettre à ceux qui les profèrent de se faire voir avant les élections. Claquer 26'000 pour des prunes : en voila, une bonne manière d'équilibrer le budget...

Selon des projections publiées par l'ONU, plus de 56 millions d'enfants d'âge scolaire ne sont inscrits dans aucune école en 2015 (un chiffre stable depuis 2007), alors que l'« objectif du millénaire » fixé en 2000 était d'« assurer l'éducation primaire pour tous » pour cette année. En 2000, près de 100 millions d'enfants n'étaient pas scolarisés. On aurait donc fait la moitié du chemin, à condition d'identifier l'inscription dans une école à l'« éducation primaire », alors que des enfants sont inscrits dans une école sans pouvoir s'y rendre, et que des enfants sortent de l'école sans avoir acquis les trois connaissances de base, celles qui servent à acquérir toutes les autres : savoir lire, écrire et compter. Les pays développés connaissent un taux de scolarisation stable, autour de 97-98 % des enfants d'âge scolaire, la scolarisation dans les pays en développement est passée de 80 à 91 % entre 1990 et 2015, mais avec de grosses inégalités entre des pays (l'Afrique du nord, l'Asie du sud) qui sont au niveau des pays développés, et d'autres (l'Afrique sud-saharienne) qui, partant d'un taux de scolarisation très bas (autour de 50 %) en 1990 ont atteint 80 % actuellement.  Dans les pays en développement, les enfants des ménages les plus pauvres sont quatre fois plus souvent déscolarisés que ceux des ménages riches, les enfants de la campagne sont moins scolarisés que ceux des villes et les enfants souffrant d'un handicap moins scolarisés que ceux en bonne santé. Bref, c'est comme pour beaucoup de choses : mieux vaut être riche, en bonne santé et vivre dans un pays riche et en bonne santé qu'être pauvre, malade, dans un pays en crise ou en guerre. Qui l'êut cru ?

Les fêtes de G'nêêêêêve sont dans le colimateur d'une initiative populaire municipale et de la Ville de Genève elle-même. « Genève Tourisme » qui les organise en a de son côté concocté un «nouveau concept» en les étalant sur deux mois (déjà quinze jours, c'était lourd et lassant, mais deux mois...) et en les déroulant en partie sur le lac, relativement préservé jusqu'à présent (cette nuisance ne s'étalait que sur les quais). « Genève Tourisme »  propose des îles artificielles et une passerelle entre les Eaux-Vives et les Pâquis (ça va être la joie, pour les bateaux de la CGN et les Mouettes...)... et de faire payer tout ça par les commerçants et la Ville. Ben voyons. La Ville, elle, veut réduire la manifestation à une dizaine de jours, dont deux week-ends, garantir l'accès de la population au Jardin Anglais et à la baignade et préserver les massifs fleuris. Quant à l'initiative populaire, elle propose des Fêtes définies par la Ville et les habitants des quartiers concernés, et de déplacer les installations foraines vers la Plaine de Plainpalais. On aura largement l'occasion de reparler de tout ça, mais pour l'instant, on se contente de dire que son projet, Genève Tourisme peut se le mettre dans la buse du jet d'eau.





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