La Jeunesse socialiste suisse, dans un programme « pour un féminisme moderne à partir d'une perspective socialiste », s'en prend au mariage institutionnalisé (le mariage civil, donc), en tant que « construction éculée », à remplacer par un de partenariat accessible à tous, afin que les couples, homos, hétéros, transgenre, bis etc... aient tous les mêmes droits et les mêmes devoirs et que toutes les discriminations (adoption, impôts, logement...) liées au mariage soient abolies. « L'union exclusive entre un homme et une femme, ainsi que la famille traditionnelle, sont des notions obsolètes », déclare le président de la JSS, Fabian Molina. Bon, celles et ceux qui tiennent toujours à se marier pourront continuer à le faire, à l'église, mais comme le baptême ou les obsèques, ça relève de la vie privée, pas de la loi. Et que la plupart des églises refusent le mariage homosexuel. Mais comme le mariage religieux ne sera plus qu'une sorte de rite folklorique, la JS s'en fout un peu. Et voilà : les jeunes socialistes ne respectent plus rien. Zallez voir qu'ils vont finir par s'en prendre aux choses sacrées, la propriété privée, le profit, s'ils continuent...

Après l'élection des exécutifs municipaux genevois, ce printemps, on a bien fait les comptes des rapports de force politiques basiques (entre la gauche et la droite) et, à gauche, célébré la progression des socialistes et des Verts, mais on a pas porté grande attention à autre chose : le recul important de la présence des femmes dans les exécutifs municipaux : leur part y était de 35,6 % en 2007, elle avait un peu reculé à 35,1 % en 2011 -en 2015, elle tombe à 29,9 % cette année. La part des jeunes n'est pas plus glorieuse : l'âge moyen des magistrat-e-s municipaux est de 54 ans. Si le plus jeune a 32 ans, le plus âgé a 76 ans. Et deux d'entre eux (deux hommes...) sont en place depuis 1999. Ajoutez à cela que quatre magistrat-e-s municipaux (et pales) cumulent leur mandat avec un autre, de député-e cantonal-e (la PLR Beatriz de Candolle, le PLR Antoine Barde et le EàG Remy Pagani) ou fédéral (le PDC Guillaume Barazzone), vous aurez une bonne idée de la capacité de renouvellement des exécutifs municipaux genevois. Et peut-être, sait-on jamais, l'envie de l'accroître un chouïa, en limitant par exemple le nombre de mandats successifs (d'autant qu'ils sont de cinq ans, désormais) et la possibilité des les cumuler avec d'autres... tiens, d'ailleurs, c'est encore un truc que la Constituante s'est bien gardé de proposer, ça...

Selon un sondage de l'institut GFS les patrons de PME (entreprises de moins de 250 employés) seraient 48 % à considérer que le parti qui défend le mieux leurs intérêts est le PLR. Loin derrière, on trouve l'UDC, à 20 %, et le PDC, à 8 %. Et la gauche encore plus loin derrière.  Ce résultat, qui ravit évidemment le PLR, rend furax l'UDC (qui a fait main basse sur le syndicat patronat des PME, l'USAM) et navre le PDC, qui proteste : « la différence entre la politique économique du PLR et celle du PDC est aussi mince qu'un papier à cigarette» (ou du papier bible ?). On ne le lui fait pas dire.

Entre 2013 et 2014, en France, le nombre d'actes antisémites (judéophobes) a doublé et les violences physiques à caractère antisémite plus que doublé. Et en janvier et juin 2015, les actes islamophobes et les violences physiques à caractère islamophobe ont augmenté de 70 %. Le concours de connerie continue. Et pas seulement en France : la compétition est mondiale.

Alors voilà, paraît que, selon les zexperts, l'économie suisse a été menacée de récession. Avant que de ne plus l'être. Le premier trimestre 2015 a été le plus mauvais depuis six ans, avec un recul de 0,2 % du PIB. Mais le second trimestre a corrigé ce recul. Un nexpert de la banque Bordier pensait que si la croissance mondiale ne s'accélèrait pas, ou si la consommation intérieure n'augmentait pas de manière importante, la Suisse continuerait de payer au prix fort le décrochage du franc par rapport à l'euro et l'incertitude sur les relations avec l'Union Européenne. L'OCDE était un peu plus optimiste (elle prévoit une croissance du PIB de 0,8 % en 2015), le FMI aussi (il prévoit une croissance du PIB de 0,75 %), mais l'une et l'autre ont tout de même revu leurs prévisions à la baisse, et annonçaient une hausse du chômage. Le patronat de l'industrie des machines (Swissmem) annonçait de probables licenciements et des délocalisations, l'Union syndicale suisse craignait une quinzaine de millier de suppressions d'emplois avant la fin de l'année. Les commandes dans l'industrie ont diminué de 17 % au premier trimestre 2015, période pendant laquelle 2000 emplois ont été supprimés dans le secteur. Et puis, fin août, miracle, tout rentrait dans l'ordre et la prospérité. Bon, ben on apprend le grec et on appelle Varoufakis ou on continue de traiter les prévisions des zexperts avec la légère distance d'incrédulité prudente qui convient ?

« Quand un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ce qu'ils font tous les deux est une abomination. Ils seront mis à mort , leur sang retombe sur eux » : c'est le Lévitique qui le dit, dans la Bible. Et ce verset de la charia biblique a beaucoup plu à l'évêque de Coire, Vitus Huonder, 73 ans, qui l'a cité le 31 juillet au congrès du Forum des catholiques allemands. Succès médiatique. Du coup, face à la tempête, l'évêque se remet son verset dans la soutane, se la reboutonne, assure avoir été mal compris, s'excuse auprès des personnes «de sensibilité homosexuelle», admet avoir commis une « erreur » en se référant au verset homicide du Lévitique et affirme s'en tenir au catéchisme catholique qui dit que les homosexuels violent la loi naturelle et qu'ils doivent choisir la chasteté. Parce qu'elle est naturelle, le chasteté, peut-être ? Que pense la Conférence des évêques suisses des délires homophobes récurrents de l'évêque de Coire (c'est un récidiviste, il avait déjà viré un curé pour le punir d'avoir béni l'union de deux femmes)  ? Ben... dans un premier temps pas grand chose : elle refuse de les commenter et se contente de rappeler que selon le catéchisme, les actes homosexuels ne doivent « en aucun cas » être approuvés. Même quand le curé se tape le catéchumène. Mais elle ajoute quand même, la conférence des évêques, que la personne homosexuelle doit être accueillie avec « respect, délicatesse et compassion », et sans marque de discrimination injuste. Pour les marques de discrimination juste, voyez le catéchisme. De son côté (le bon, forcément), l'évêque de Genève, Lausanne et (surtout) Fribourg, Charles Morerod, prend distance d'avec son collège de Coire et autres lieux (dont Zurich) en déclarant que l'homosexualité ne peut pas être considéré comme un péché, puisqu'un péché découle forcément d'un choix et que l'homosexualité n'en est pas un. Quant à «Pink Cross», l'association des homosexuel-les de Suisse qui annonce avoir déposé plainte, elle considère que quand un évêque « dit indirectement que les homosexuels doivent être tués » (même s'il se récrie ensuite sur le ton de « c'est pas moi M'sieur qui l'ai dit, c'est le Lévitique »), alors on n'a plus affaire à « un homme d'église, mais (à) un agitateur et (un) délinquant ». A part ça, une pétition en ligne, lancée par un groupe de cathos intégristes et soutenue par une centaine de hiérarques papistes (dont de nombreux évêques) presse le pape de condamner les unions homosexuelles, « contraires à la loi divine et naturelle ». Pas besoin de faire comme l'évêque de Coire et de réfugier derrière une citation biblique pour penser comme lui : la connerie n'a pas besoin de référence. Elle est à elle-même sa propre référence.



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