Fonds de tiroir


Vous avez jusqu'à aujourd'hui 16 heures pour déposer auprès de la Ville de Genève votre dossier de candidature à l'organisation de la Fan Zone pendant l'Euro 2016 de foot. La fête à neuneu est prévue du 10 juin au 10 juillet sur la Plaine de Plainpalais. Elle doit être « tout public, gratuite, festive et populaire ». Et autofinancée : l'organisateur doit en assumer « l'intégralité des charges, des risques » et d'un « éventuel déficit». La Ville lui accordera toutefois la gratuité des taxes et émoluments pour l'usage du domaine public. Dans votre dossier, vous devrez détailler non seulement le concept global de la manifestation, mais aussi les concepts de « gestion des déchets, de nettoiement, de sécurité, des mesures sanitaires, des mesures contre le bruit », des différents programmes d'animation et de la publicité. Vous devrez présenter un budget détaillé, des garanties bancaires, un plan de la Fan zone et un « plan de travail, avec calendrier précis, incluant les opérations de montage et de démontage ». Et la Ville choisira entre les dossiers en fonction de critères d'originalité, de diversité des stands, de qualité des produits proposés, de qualité des animations, des références des candidats et de l'«efficience» de leurs propositions. Bon, ben finalement, on a renoncé à déposer un dossier.

A la télé, l'autre jour, on a vu et entendu Christhihan Lüscher, interrogé par Darius Rochebin, assurer qu'il n'y avait pas (à sa connaissance, apparemment limitée) d'avocats genevois impliqués dans la création de sociétés Offshore au Panama pour faciliter l'évasion fiscale ou le blanchiment de fonds. Or depuis deux jours, on lit dans les journaux qui détaillent les «Panama Papers», que les cabinets d'avocats d'affaire genevois sont parmi ceux qui se sont précisément spécialisés dans la création de ces sociétés de recel d'évasion fiscale et de blanchiment d'argent. Et que parmi les avocats impliqués, il y l'inénarrable Marc Bonnant, qui nous explique que c'est par plaisir intellectuel qu'il se livre à cet exercice. On en déduira donc que les plaisirs intellectuels du poudré du Barreau sont tarifés, et que les dénégations du roi de la saucisse d'autoroute valent ce que valent ces saucisses.

Les chenilles processionnaires genevoises n'ont qu'à bien se tenir : le Conseil d'Etat genevois leur a déclaré la guerre : leurs nids doivent être enlevés et détruits « selon des méthodes non chimiques ». Et c'est le général Lulu Barthassat qui est chargé de l'offensive, vu qu'il a lui même été victime de la bestiole urticante. Lulu témoigne : quand il était paysagiste, il a été en contact avec les poils de la bestiole. « J'ai dû rester trois jours à la maison dans le noir ». De la maison, il est sorti. Du noir, on sait pas.

« Défense des aînés, du logement et du social » (DAL pour les intimes), l'une des composantes d'« Ensemble à Gauche» est en train de se transformer en véritable parti politique (Parti radical de gauche, Parti de la gauche radicale, quelque chose dans le genre). Et cette mue est douloureuse. Fin mars, une assemblée générale de la formation à limogé son président sortant, Christian Zaugg (un ex-socialiste, député au Grand Conseil) et entamé le processus de transformation du DAL en parti politique. Pour l'occasion, Christian Zaug s'était fait accompagner à l'AG d'un huissier de justice, et la salle était gardée par un Securitas pour empêcher les intrusions de non-membres du DAL. La majorité de l'assemblée ayant entériné la transformation du DAL en parti politique, la minorité a quitté la salle en proclamant son intention de maintenir le DAL tel qu'il est (et Christian Zaugg à sa présidence). Tant que le DAL ne s'est pas réellement transformé en parti politique, il y aura donc deux DAL : à la mode de l'IRA des années septante, un DAL officiel et un DAL provisoire. (ou à la mode d'ETA, un «DAL« politico-militaire» et un «DAL militaire» ? Là, on craint le pire...). Et une fois le DAL nouvelle version transformé en parti politique, la question se posera de son maintien dans la coalition «Ensemble à Gauche», où le conflit est déjà ouvert entre solidaritéS et lui, et entre solidaritéS et « La Gauche », dont la députée Magali Orsini a été purement et simplement exclue du groupe parlementaire commun par la faction majoritaire dudit groupe parlementaire. Comme l'écrit « Le Courrier » dans un édito navré (« La gauche suicidaire et enfantine »), « vu de l'extérieur, force est en effet de constater qu'EàG n'a pas su instaurer en son sein un fonctionnement lisible, transparent, efficace, et qui satisfasse l'ensemble de ses composantes ». Bon, les gars et les garces (c'est le féminin de gars...), vous pourriez pas adhérer carrément au PS, qu'on se marre ?

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