Fonds de tiroir


On se souvient du grand raout d'extrême-droite organisé à la mi-octobre dans le Toggenburg. On apprend qu'à 30 euros par visiteur (et il y en a eu 5000) la soirée  aurait rapporté entre 150'000 et 200'000 euros à ses organisateurs, somme virée à un néonazi allemand. Qui va certai-nement, même s'il est nostalgique du Mark (plutôt du Reichmark que du Deutschmark) et que ça doit lui faire mal de recevoir des euros. Mais pas au point de les refuser, faut pas déconner, quand même. Heureu-sement que selon le dernier rapport (2015) du service de renseignement de la Confédération, « la situation est calme » dans les milieux d'extrême-droite. Même si le « potentiel de violence » y subsiste (28 incidents violents leur son attribués en 2015) et que les divers groupes qui y subsistent sont incapables de s'unir. Bon, d'accord, y'a pas qu'à l'extrême-droite, mais quand c'est à l'extrême-droite, au moins ça nous soulage.

« Avenir Suisse », un « laboratoire d'idées » (réchauffées) libéral, a fait faire un sondage sur les politiques financières restrictives menées par la Confédération et les cantons, histoire de pouvoir répondre aux économistes qui trouvent que lesdites politiques vont un peu trop loin dans la pingrerie budgétaire, et privent l'Etat des moyens nécessaires aux investissements nécessaires. Son sondage, « Avenir Suisse » l'a fait faire auprès des lecteurs du « Matin » et du «Blick». Pourquoi pas auprès des lecteurs du «Courier» et de la «Wochen-zeitung» ? On sait pas. Enfin bref, les lecteurs du « Matin » et du «Blick», deux quotidiens de référence en matière de politique financière, soutiennent les politiques budgétaires d'austérité. Sauf quand ils pourraient en être victimes, eux (par exemple, ils sont contre le  « frein à l'endettement » appliqué aux assurances sociales. Donc ils soutiennent l'austérité, mais pour les autres. Ah ça, pour une surprise, c'est une surprise...

Dernière nouvelles d'Exit : «Chaque année, des arbres qui menacent de tomber et deviennent dangereux pour les habitants doivent être abattus. Ils ne sont pas replantés, car ils ne pourraient pas survivre, faute de conditions de conditions de plantation adéquates et de moyens financers.». C'est le Conseil administratif de not'bonne ville de G'nêêêêve qui cause, dans la brochure de présentation de la votation municipale du 27 novembre sur l'aménagement de la Plaine (ma Plaine) de Plainpalais. Et ça continue comme ça : « Il est temps d'arrêter cette hécatombe et de donner aux arbres de la Plaine des conditions de survie adéquates, par des travaux nécessaires et adaptés pour que l'été chacun profite de promenades enfin ombragées ». Ouala, ouala, ouala. Un commentaire ? Euh... non, finalement...

Le polémiste d'extrême droite Alain Soral, plusieurs fois condamné en France pour ses propos antisémites ou homophobes donnera une conférence le 12 novembre à Genève, à l'invitation de la section Rhônes-Alpes (le «Grand Genève» est en marche...) de son mouvement « Égalité et Réconciliation ». En 2012 l’Uni-versité de Genève avait refusé de louer une salle pour une conférence du même Soral (conférence qui s'était tout de même tenue, mais dans une salle privée, avec 500 auditeurs). Le 12 novembre, Soral ne conférera pas seul : le sunnite Imran Hosein, théologien supposé, conférera aussi, pour exprimer sa détestation de la laïcité et son attente de l'adhésion des musulmans de nos pays à la loi coranique. Entre Soral et Hosein, en tout cas, un point commun : la judéophobie (camouflée côté Soral sous des oripeaux pseudo « anti-sionistes »), le communautarisme, le complotisme, l'anti-américa-nisme, et l'antimondialisme (anti, pas alter).  Une macédoine idéo-logique qui fait recette (chacun pouvant y trouver un ingrédient à son goût), y compris chez des déçus de la gauche révolutionnaire, et dont les amateurs clamaient depuis des jours leur attente impatiente d'une victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine. Ben quoi? On peut être anti-américain et se réjouir par avance de la victoire possible d'un candidat qui beugle  «America First», et être « anti-mondialiste » et aller chercher ses références dans le vaste monde.

La police municipale est enfin une vraie police. Toujours sans armes (mais l'UDC et le MCG veulent l'armer -nous aussi, d'ailleurs, mais en respectant les traditions locales, avec des morgenstern...), mais avec des grades. Des tas de grades. Des vrais de vrais, qui vous posent un flic. Et aussi un Maire ou un Conseil administratif, puisque ce sont eux qui vont décerner les grades. Donc, le Conseil d'Etat a arrêté la gradation suivante, du flic de base au plus galonné (on suppose qu'ils auront des galons, sinon à quoi ça sert d'avoir des grades, hein, on se le demande ?) : appointé (pour les agents en fonction depuis au moins trois ans -en dessous, on sait pas. Aspirants ?), caporal, sergent, sergent-major, lieutenant, premier lieutenant, capitaine. Et c'est tout ? Ben ouais. Pas de colonels ? Nan. Et ouala, encore une demie-mesure.


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