Foinds de tiroir


Le représentant des milieux immo-biliers au sein de la direction du MCG, et du groupe parlementaire MCG au Grand Conseil, Ronald Zacharias, a annoncé qu'il quittait ladite direction (mais restait au sein dudit groupe, en tant que député «presse-bouton» discipliné) pour pro-tester contre... le virage à gauche du parti d'extrême-droite. On se marre. Zacharias aurait de toute façon été suspendu du Bureau directeur du parti pour sa fidélité (même relative) au Conducator déchu Eric Stauffer. Bon, ben voila : un seul être ne vous manque pas et rien n'est dépeuplé.

L'armée suisse a acheté 80'000 paires de bottes et va en acheter encore 50'000, pour remplacer les croquenots dont elle chaussait ses valeureux soldats jusqu'à présent. Et les nouvelles godasses du troufion, elle les a commandées à une entreprise italienne (Aku). Qui en a sous-traité la fabrication à une entreprise roumaine qui paie ses ouvrières deux francs de l'heure (300 francs par mois). Un salaire en-dessous du minimum vital, même en Roumanie. Mais conforme au salaire minimum légal. Du coup, tout le monde se défausse sur tout le monde : l'entreprise italienne, qui déclare : « ce n'est pas nous qui avons fixé ce salaire minimum, mais le Parlement roumain». Et Armasuisse, qui a passé la commande, qui déclare « respecter les lois en vigueur ». Y'a des coups de pied au cul qui se perdent. Avec des bottes fabriquées par des ouvrières payées deux francs de l'heure, ça fera pas cher le bleu aux fesses des fabricants roumains, des fournisseurs ialiens et des commanditaires suisses.

La Direction du développement et de la coopération suisse (DDC) avait donc versé, en 2011, un don de 500'000 francs à la Fondation Clinton, créée par Bill pour des buts humanitaires, philanthropiques et environnemntux qui font un tantinet débat (ne servirait-elle pas aussi à un chouïa de fraude fiscale, par exemple?). Cette contribution à la Fondation Clinton a été versée, en 2011, en plein conflit fiscal, politique et judiciaire entre la Suisse et les Etats-Unis. Avec une forte implication des ministres des Affaires Etrangères des deux pays : Micheline Calmy-Rey d'un côté, Hillary Clinton de l'autre. Et puis le conflit s'est calmé, un accord a été trouvé, les deux ministres y furent pour quelque chose. Et le versement à la Fondation de l'époux de l'une des deux aussi ? Un doute plane. Enfin, ça n'aurait été finalement qu'une sorte d'investis-sement (pas bien lourd : 500'000 dollars, à l'aune américaine, c'est la valeur d'un bon pour fournitures scolaires en Ville de Genève...) pour sauver les filiales américaines des banques suisses... Un investissement à court terme, d'ailleurs. Parce que vu le résultat de l'élection des grands électeurs présidentiels américains, et l'échec d'Hillary, c'est pas à la Fondation Clinton qu'il aurait fallu faire un don pour lutter contre la mortalité infantile au Liberia, c'est à Mécaniciens sans Frontières,  pour réparer les machines à voter du Wisconsin.

En mai dernier, le Conseil national a accepté d'élargir le droit à l'adoption d'enfants aux personnes liées par un partenariat enregistré (ou vivant en couple non marié), qui pourront donc adopter l'enfant de leur partenaire, si l'autre parent de l'enfant est décédé, inconnu, disparu, incapable de discernement... ou d'accord d'aban-donner ses droits et obligations de parent.   La droite conservatrice avait menacé de lancer un référendum contre cette (modeste) réforme. Quel-ques groupes l'ont tenté, et ont échoué. « Si ça continue, le mariage ne sera bientôt plus qu'une institution romantique », a soupiré l'udéciste genevois Nydegger. Peut-être bien, et alors ? ça le grandirait (le mariage,  donc, pas Nydegger)...

Sur les 130'000 Français habitant en Suisse et inscrits sur les listes électorales, 6187 ont voté aux second tour des « primaires » de la droite. Ce qui nous fait un taux de participation de 5 %, en gros. Les 95% restant sont de gauche ou s'en foutent ? En tout cas, ceux qui ont voté ont voté Fillon, comme les Français de France, mais dans une moindre mesure à 59,1 % contre 66,5% en France (et 75 % dans cette viellle terre de curetons qu'est la Haute Savoie). C'est François de Sales qui serait content.

Le Grand Conseil genevois a refusé (par 61 « non » contre 28 « oui ») une motion socialiste proposant le déclassement du Golf de Cologny pour pouvoir y construire des logements et réduire le déséquilibre de la densité de population entre les rives droite et gauche du lac et du Rhône. Doutaient de rien, les socialos: construire des logements à la place d'un golf. Et à Cologny, en plus. Pourquoi pas un théâtre à la place du Stade de la Praille ? Ou un cinéma à la place du Plaza... euh non, c'est pas le bon exemple... Bon, on va construire où, alors ? On peut pas le faire sur les terres agricoles, dans les zones villas les proprios astiquent leurs mousquets pour repousser les projets de logement (surtout s'il s'agit de logements sociaux), alors où ? Fastoche : là où il y a déjà beaucoup de logements. Surtout là où il y a déjà beaucoup de logements sociaux. On peut densifier chez les prolos. Pas chez les bourges. Les bourges, ça a besoin d'air. Et d'un golf. Les 44 hectares du Golf de Cologny resteront donc une prairie avec des trous pour les baballes. L'essentiel est sauf, non ?


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