Fonds de tiroir


Samedi a démarré le nouvel horaire des TPG. Et après une réduction de 4% de leurs prestations depuis deux ans, c'est une nouvelle réduction de 0,5 % qui a été imposée par leur direction (et leur ministère de tutelle, le département des Transports), alors qu'elle annonçait en octobre qu'elle opérait une « relance » après deux ans de « baisse contrainte » (contrainte par qui ? Ben, par la direction des TPG, avec l'aval du Conseil d'admi-nistration et du département de Lulu). Et c'est la même méthode, éminem-ment politicienne qu'il y a deux ans qui est utilisée cette fois: à l'époque, il s'agissait de punir les ingrats citoyens qui avaient voté une baisse des tarifs. Aujourd'hui, il s'agit de les convaincre d'accepter une hausse, décidée par le Grand Conseil, mais combattue par un référendum. La rancune, c'est pas beau. Le chantage, non plus.

Et on dit que le canton de Genève est en crise financière ? Il a en tout cas trouvé un trou dans lequel balancer princièrement plus d'un million de francs chaque année. Un trou célèbre et célébré pour sa profondeur et sa gloutonnerie : le Stade de Genève, à la Praille. On y a déjà englouti des dizaines de millions de francs. En treize ans d'exploitation, il n'a jamais réussi à générer des revenus couvrant ses charges d'exploitation et de maintenance. Et son public est aussi raréfié que les neurones d'un électeur de Donald. Mais peu importe : le Grand Conseil a voté début décembre une loi accordant une subvention directe de 1,09 million par année, plus 750'000 francs prélevés sur les crédits de l'Office des bâtiments pour assurer la maintenance du trou. Total : 1,84 million. Par an. Jusqu'à quand ? Jusqu'à ce que le stade devienne rentable ? Mais il ne le sera jamais... Mais bon, hein, comme dit le proverbe, quand on aime, on ne compte pas. Et ce trou, le petit monde politique genevois l'aime. Et quand du fond du trou monte le hululement rituel du trou appelant sa pelletée de fric, on se précipite. Et on raque. C'est beau, une Genferei aussi pérenne.

Y'a pas à dire, la majorité de droite dilatée du Conseil Municipal de la Ville de Genève a une ligne. Une ligne de quoi, on sait pas, mais une ligne. Pour la deuxième année consécutive (mais cette fois avec l'apport d'Ensemble à Gauche et de cinq Verts pour compenser la défection du PDC), elle empêche la Ville d'avoir un budget à temps pour éviter les « douzièmes pro-visionnels » (le budget de l'année pré-cédente découpé en tranches mensuelles tant qu'un budget annuel n'a pas été adopté). D'ailleurs, on se demande pourquoi ces «douzièmes provisionnels» ne deviennent pas la procédure bud-gétaire par défaut. Et on se réjouit déjà des (d)ébats budgétaires de l'année prochaine et des deux années suivantes (puisque la « législature » est désormais quinquennale), et de ce que la droite dilatée et ses alliés d'occasion nous inventeront pour ne pas avoir à faire leur boulot...

Comme chaque année, « Bilan » et «Bilanz» ont publié la liste des riches les plus riches de Suisse en même temps que « Forbes » faisait de même avec la liste des 400 riches les plus riches des USA. Et le Crédit Suisse y a ajouté une étude sur l'évolution de la richesse par pays. Avec une fortune moyenne par adulte de 562'000 dollars, la Suisse cartonne en tête, largement devant l'Islande, l'Australie et les USA. Et même si on ne tient compte que de la fortune mobilière, y'en a point comme nous et nos 386'000 dollars par tête de pipe (en écume). Comment ça, vous n'avez pas 386'000 dollars de fortune mobilière ? Mais qu'est-ce que vous faites dans ce pays, espèce de pauvre ? Donc, il y a 716'000 millionnaires en Suisse (c'est carrément 8 % de la population). Et 22 milliardaires, la crème de la crème du dessus du haut du panier. On s'incline bien bas. En tête, la famille Kamprad (Ikea), avec 45 à 46 milliards de francs de fortune (soit presque le double d'il y a dix ans). Bon, sur ce, je vais monter ma bibliothèque Ikea, moi, je sais plus où caser les oeuvres complètes de Zola. La crise ? Quelle crise ?

Une ex-candidate du MCG au Conseil d'Etat est accusée d'avoir détourné une grosse somme d'argent au détriment d'une vieille dame dont elle était curatrice, et qu'elle a méthodiquement spoliée pendant  onze ans de plus d'un demi-million de francs -ce qu'elle a avoué. La défense de l'ancienne po-liticienne, aujourd'hui rangée des voi-tures-balais politiques, a requis une expertise psychiatrique en plaidant que sa responsabilité était retreinte au moment des actes. Et pas au moment de s'engager au MCG et d'en être candidate au gouvernement genevois?



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