2836 contribuables genevois se sont eux-mêmes dénoncés en 2016 auprès de l'administration fiscale, « spontanément » (mais avec quand même un peu la trouille de se faire gauler s'ils ne le font pas), pour avoir bêtement omis de déclarer des revenus, ou avoir tenté des déductions auxquelles ils n'avaient pas droit, ce genre de choses quoi. L'autodélation, c'est beau. Et y'en a point comme nous : Ces 2836 « dénonciations spontanées », qui ont ramené plus de 130 millions de francs dans les caisses publiques,  sont non seulement un record genevois  (elles n'étaient que 1113 en 2015), mais même suisse : à Zurich, on n'en compte que 2100, 963 au Tessin, 929 à Neuchâtel, 381 à Bâle-Ville. Le civisme genevois, y'a rien de tel.

Genève gagnerait 700 millions de francs par année si la population active à Genève arrivait à se loger à Genève plutôt que s'«exiler » chez les sauvages (en France, donc) : c'est la conclusion à laquelle arrive une étude de l'Université de Genève et de la Haute Ecole de Gestion. Un tiers (100'000 personnes, en gros) de la population active genevoise habite en France ou dans le canton de Vaud. Si celle qui habite en France paie une partie de ses impôts à Genève, et que Genève en garde l'essentiel après rétrocession partielle aux départe-ments français voisins, celle qui ha-bite dans le canton de Vaud ne paie pas un liard d'impôt à Genève. Or 17% des personnes habitant en Haute-Savoie depuis moins de quinze ans et 34 % de celles habitant dans le district de Nyon depuis moins de quinze ans habitaient auparavant à Genève, et la majorité (51,5 %) des personnes habitant dans l'Ain depuis moins de quinze ans travaillent à Genève (comme 43 % de celles habitant en Haute-Savoie et 36 % de celles habi-tant dans le district de Nyon). Ces frontaliers, titulaires ou non du per-mis idoine (les ressortissants suisses n'en ont pas besoin, ce qui ne les empêche pas d'être tout de même des frontaliers puisqu'il habitent d'un côté de la frontière et travaillent de l'autre -vous suivez, au fond à l'extrê-me-droite ?), n'effectuent que 10% de leurs dépenses à Genève. Mais 39% d'entre eux aimeraient bien revenir du bon côté (le nôtre, forcément) de la frontière, à condition que ça (le loge-ment, le coût de la vie en général) ne leur coûte pas la peau des fesses. Si on arrivait à les faire revenir, ils rappor-teraient entre 100 et 140 millions de francs de ressources fiscales supplémen-taires par année, et dépenseraient chaque année 388 millions de francs de plus à Genève (d'où des recettes fiscales additionnelles). Dès lors, de deux choses l'une, si on ne se satisfait pas de la situation actuelle : soit on fait revenir et on loge tous ces anciens Genevois passés à l'ennemi, soit on repousse la frontière en annexant la Haute-Savoie et l'Ain. Mais dans les deux cas, on arrête de taper sur les frontaliers puisque c'est Genève qui les produit...

A plus de 60 %, les Genevois et voises (de la Ville) ont accepté le projet du Conseil administratif et du Conseil municipal de rénover la Plaine de Painpalais. moyennant un crédit de 8 millions de francs pour, notamment, déplacer, abattre, replanter des arbres.  Seulement voilà : en plus des arbres qu'il était prévu de déplacer, abattre et replanter (les nouveaux arbres devraient être plantés cet automne : des chênes, des micocouliers, des ormes, des tilleuls, des merisiers), des arbres ont été abattus avant le vote, parce que leur état de santé les ren-dait, selon les zautorités, dangereux pour ceux qui passaient dessous et risquaient, selon les zexperts, de se les prendre sur la gueule. Or le crédit voté ne permet que de financer l'implantation de 89 arbres, et pas le remplacement de ceux qui ont été abattus. Et il va donc falloir demander un crédit supplémentaire. Et se farcir une polémique supplémentaire. Et peut-être un référendum supplémentaire (plus quelques procédures judiciaires pour faire joli). D'ailleurs, ça a commencé fort, dans la «Tribune de Genève » de mardi, avec une pleine page sur cet enjeu fondamental. Avec cette interrogation fondamen-tale : les premiers arbres plantés à Plainpalais l'ayant été pour des raisons militaires, à l'époque où Genève était indépendante, la Plaine de Plainpalais ayant été transmise à la Ville de Genève en 1848 sans que les servitudes militaires aient été abrogées, le canton peut-il bloquer les travaux et révoquer les autorisations délivrées. On retient son souffle. Ne serait-ce que pour ne pas rigoler. Et on se dit qu'on a bien fait de proposer à la Ville d'accorder une subvention au Comité occulte de la Genferei. Pour tout le boulot qu'on lui donne.

le Groupe pour une Suisse sans Armée et les Jeunes Vert-e-s lanceront ce printemps, une initiative « pour une interdiction du commerce de guerre » qui réclame l'interdiction du financement direct et indirect des producteurs de matériel de guerre. « C'est un pas important pour une Suisse solidaire et pacifique! », résument les Jeunes Vert-e-s. Une Suisse « solidaire et pacifique » ? Doutent de rien, les zécolos.

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