Fonds de tiroir


Y'en a qui ont le sens de la commémoration : les Equatoriens, par exemple. Pour le 100e anniversaire de la révolution russe, ils ont élu Lénin à la présidence de la République... le candidat socialiste Lenin Morero Garces (Lenin Voltaire, même... avec ces prénoms, un grand destin ne pouvait que l'attendre, même s'il a commencé par le rendre paraplégique après une agression) a été élu dimanche contre le candidat de la droite, Guillermo Lasso. Un Lenin (et Voltaire) en chaise roulante qui nique un lasso, et interrompt le cycle des victoires électorales de la droite latino-américaine,  y'a de la belle morale, là-dedans.

Election présidentielle française, programmes (suite) : plusieurs candidates et candidats ont le même grand projet pour la France : y construire encore plus de places de prisons. Ils chipotent seulement entre eux sur le nombre de ces places de geôles à créer : Jacques Cheminade en propose 10'000. C'est petit bras : Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen en veulent quatre fois plus (40'000). Emannuel Macron en reste à 15'000 et François Fillon à 16'000 (dont une pour Pénélope ?), mais Fillon a le culot de proposer un «code de bonne conduite» contre les conflits d'intérêts des élus. On ne sait pas s'il se propose de le suivre, ce code, mais en tout cas, il le propose aux autres. Il leur propose d'ailleurs un tas de choses, aux autres : la suppression de 500'000 emplois publics (y compris les fictifs ?) d'un jour férié et de l'impôt sur la fortune. Il y ajoute le report de l'âge de la retraite à 65 ans, le plafonnement et la dégressivité des allocations chômage, la fin des 35 heures et la majorité civile à 16 ans. Bon, ça va, de toute façon ses enfants sont adultes, maintenant. Jean Lassalle aussi a des idées, faut pas croire : le candidat « sans parti » propose l'enseignement des arts martiaux à l'école. La savate ? L'a raison : les djeuns, ils se cognent n'importe comment les uns sur les autres, faut leur apprendre.
Marine Le Pen, elle, fait dans les fondamentaux de son parti : suppression du droit du sol, fin de la libre-circulation et rétablissement des frontières, plafonnement de l'immigration légale à 10'000 personnes par an. C'est tout bon pour l'immigration illégale, ça...
Mélenchon aussi fait dans les fondamentaux de son mouvement, avec la réduction de l'écart des salaires dans les entreprises à 1:20. On notera que la Jeunesse socialiste suisse était plus radicale, quand elle proposait un écart de 1:7... Mélenchon et Hamon proposent tous deux la légalisation de l'usage du cannabis. Mais le pétard en commun, visiblement, ça les pousse pas à l'unité de la candidature. D'ailleurs, Hamon est le seul des deux à proposer aussi le revenu minimum. Et Poutou le seul candidat de gauche, sauf erreur, à proposer la régularisation des sans-papiers, la gratuité des services publics, le droit de vote des étrangers, la suppression de la fonction présidentielle et celle du Sénat.
Voila. On n'a pas fait le tour, de tous les programmes, mais on a fait un tour dans les programmes. Parce que quand même, faut pas croire, c'est important, les programmes. Même quand on doute que ceux qui les présentent s'y tiennent ? Ouais, même. Parce que c'est un condensé des enjeux et des débats. Et qu'après tout, si un machin comme une élection présidentielle a un sens politique, c'est bien celui-là : la mise en évidence de ce qui fait enjeu et débat. Le reste, franchement, c'est finalement assez accessoire. Parce que quel-le que soit l'-élu-e en mai, les enjeux, eux, demeureront les mêmes. Et les débats continueront. Enfin, on l'espère.

Former les réfugiés (au sens large) qui en ont besoin pour trouver un travail ici, les intégrer à la vie sociale d'ici, ça fait peut-être hurler les tribalistes, mais ça permet d'éviter le recours à l'aide sociale, qui les fait hurler encore plus fort. La Confédération ne versant aux cantons qu'un forfait insuffisant de 6000 francs par réfugié pour assurer leur intégration, et ces hommes et ces femmes étant promis à passer des années, voire le reste de leur vie, en Suisse, les cantons demandent à la Confédération de leur allouer un forfait de 18'000 francs, à répartir sur deux à quatre ans de cours de langue, de formation et d'intégration professionnelles (recherche d'emplois comprises). Ce serait 7000 francs de moins que ce coûte chaque année aujourd'hui un immigrant recevant l'aide sociale. L'augmentation du forfait serait donc plus que compensée en une année d'aide sociale économisée. ça vous convient, ça, comme argument, amis comptables d'extrême-droite ? Parce que bon, vous causer solidarité, accueil humanitaire, ouverture, tout ça, c'est comme pisser dans un violon ou parler à un mur, vous n'y entravez que dalle. Mais vous causer pognon, ça, vous devriez comprendre, non ?

En 2016, le nombre de cambriolages s’est « contracté de 11% », selon la statistique policière de la criminalité (SPC). Si en 2012, année record depuis la révision de la statistique en 2009, il y avait 201 cambriolages enregistrés par la police par jour en Suisse, ce chiffre est tombé à 127 en 2016, et à 5,6 cambriolages pour 1000 habitants Les monte-en-l'air, c'est rien que des feignasses ? non, mais la délinquance et la criminalité reculent en général : En 2016, on a enregistré 4,1 % d'infractions de moins qu'en 2015, dont 3,3 % de moins d'infractions à la loi sur les stupéfiants (l'effet du cannabis légal ?) et 11 % de moins de cambriolages. Les autres types de vols sont également en baisse, comme les vols à l’arrachée, par astuce, à la tire, à l’intérieur ou sur un véhicule, ainsi que les vols des véhicules eux-mêmes. Par contre, le nombre de dénonciations en raison de calomnies, injures et diffamations a augmenté entre 2015 et 2016 de respectivement 16, 5 et 4%. Les infractions de calomnie ont même doublé, passant de 667 infractions en 2009 à 1384 en 2016. Inversément, le nombre de prévenus mineurs d’infractions au Code pénal (7938) a une nouvelle fois diminué ( de 1,24%) au regard de l’année précédente  et n'atteint plus que la moitié de ce qu'il était en 2009. Le nombre de jeunes adultes prévenus (18 à 24 ans) a également diminué de 0,3% atteignant aussi la valeur la plus basse depuis 2009. Du côté des adultes de plus de 24 ans, finalement, c’est une augmen-tation de 2,4% qui prévaut avec un total en 2016 de 55'984 prévenus. Donc, la délinquance juvénile, c'est plus le problème le plus massif. Et vous allez voir qu'avec le vieillissement de la population, on va voir croître la délinquance sénile...Toute ironie mise à part, la statistique révèle tout de même une situation grave : Une femme meurt de violence domestique toutes les trois semaines en Suisse (en 2016, 19 personnes, dont 18 femmes, sont décédées en Suisse dans le cadre de violences domestiques). Et ces crimes là sont des crimes d'adultes. Dites, c'est quand qu'on sort du paléolithique ?

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