Brèves


Donc, le PS genevois a décidé de présenter deux candidates et un candidat au Conseil d'Etat, l'année prochaine : Anne Emery-Torracinta, Thierry Apothéloz, Sandrine Salerno. Et sitôt la décision prise par les socialistes de choisir eux-mêmes leurs candidat-e-s au lieu que de les laisser au choix des électeurs et trices du premier tour de l'élection, ça a groumé sec. Mais on aurait fait un autre choix, ça aurait groumé tout autant : on est à G'nêêêêve, quoi...
ça groume d'abord à propos du poids des sections de Genève et de Vernier dans l'assemblée générale (et donc dans la désignation des candidats). Ben ouais, c'est un peu le principe d'une assemblée générale : toutes et tous les membres du parti peuvent y participer (là, y'avait carrément la moitié du parti qui s'entassait dans la salle commune du Petit-Lancy...). Et comme les sections de Genève et de Vernier ensemble regroupent la majorité des membres du parti (la section de Genève pourrait d'ailleurs bien être majoritaire à elle seule), elles composaient ensemble la majorité du congrès. C'est assez logique, à force d'être bêtement arithmétique...
Quant à Sandrine Salerno, c'est fou ce qu'elle est devenue populaire à droite (et à gauche de la gauche), vu le nombre de gens qui clament qu'ils ne veulent pas d'elle comme Conseillère d'Etat et prient donc pour qu'elle reste Conseillère administrative... C'est con, parce que si on en juge par ce que la droite municipale dit d'elle depuis qu'elle est Conseillère administrative, on devrait avoir un solide comité de soutien de droite en faveur de sa candidature au Conseil d'Etat, sur le mot d'ordre « libérez le Palais Eynard de Salerno, expédiez-la à la Tour Baudet »... faut tout lui dire, à la droite municipale, décidément...

On a relevé dans les media que les trois candidats désignés par le PS genevois pour l'élection du Conseil d'Etat étaient de ceux qui soutenaient le "compromis" passé avec la droite pour une réforme cantonale de l'imposition des entrprises (RIE III). Or les six candidat-e-s à la candidature, y compris les trois qui ont été désignés, combattaient tous la RIE III fédérale, c'est-à-dire la seule qui comptait, et qui a été balayée après que le PS ait mené campagne contre elle.... inutile donc d'exhumer une RIE III cantonale morte-née pour plom-ber les trois candidatures rete-nues. Et gageons qu'il n'y aura pas de soutien du Parti socialiste (celui des magistrats, on s'en fout) à une RIE III cantonale du genre de celle qui avait été concoctée et qui a été poubellisée par le vote fédéral : ce qui va être détermi-nant, ce sera la RIE fédérale, une fois de plus. Et une fois de plus, on lui dira non. Cessons donc d'exhumer le cadavre d'un «modèle» genevois (ou vaudois) qui ne fait plus peur à personne. Même pas à ceux qui l'exhument. D'autant que le combat à mener maintenant, il est contre la «réforme» des retraites. Et que le PSG soutient le référendum... contre le PS suisse...

Lu dans « Gauche Hebdo » du 12 mai cette évaluation consolante du politologue Gaël Brustier du résultat de la gauche française à la présidentielle : « La gauche est finalement dans une défaite d'avenir, très prometteuse », parce que Mélenchon et Hamon « ont imposé leurs thèmes » pendant la campagne. Ouais. Mais faudrait quand même pas en abuser des «défaites d'avenir très prometteuses », parce qu'à force, ça peut lasser, le genre « quand on est au fond du trou, on remonte pas, on creuse »...

Dans la série des groumerie post-congrès du PS, on aura donc noté celle d'Alberto Velasco, qui évoque une «assemblée phagocytée» par de nou-velles adhésions douteuses, notam-ment en provenance de la section de Vernier. Bon, vérifications faites, il n'y a que sept nouveaux adhérents verniolans qui ont participé à l'assemblée, et Thierry Apothéloz, désigné candidat au Conseil d'Etat au premier tour l'a été à une majorité si claire qu'elle ne s'explique nullement par ces sept nouvelles adhésions. Ensuite, Alberto se plaint (dans la «Tribune de Genève» de mardi) que sur la liste du Grand Conseil, les candidats membres des sections de Vernier et de Genève occupent les premières places. Ben ouais, mais vu que ces deux sections sont les deux plus importantes du parti (celle de Genève rassemble la moitié des membres du parti à elle seule), et que nombre de candidats de la Ville siègent déjà au Conseil municipal et acquièrent grâce à cela une petite notoriété, qu'ils sortent en tête est assez logique. Enfin, Alberto considère que les «milieux de la défense des locataires» ont été « proprement exclus » de la liste pour le Conseil d'Etat -et là, c'est la droite municipale qui s'est chargée de le démentir en attaquant Sandrine Salerno au motif que la politique de la gérance immobilière municipale favorisait trop la population la moins favorisée, au détriment d'une « classe moyenne » invoquée à tout bout de champ mais sans la définir. Bon, mais à la fin, la mauvaise humeur d'Alberto s'explique : « moi-même, je suis relégué loin derrière » sur la liste au Grand Conseil. A quoi ça tient, quand même, les grosses colères politiques...

Lors de l'Assemblée générale des socialistes genevois, samedi dernier, pour la désignation de leurs candidat-e-s au Conseil d'Etat, la seule question à avoir été un peu discutée (et encore, il a fallu s'y reprendre à deux fois et contourner la procédure) fut celle du nombre de candidat--s à présenter au premier tour de l'élection. Explication de la direction du parti : si les militants n'ont pas eu droit à la parole, c'est « pour des questions de temps et d'organisation ». Ben ouais, c'est chiant, le débat démocratique, ça prend du temps et ça désorganise...

Grande frustration du bureau du Conseil municipal (on compatit... euh, non, en fait...) : aucune mesure ne peut être prise à l’encontre de notre copine Conseillère municipale d’«Ensemble à Gauche» qui avait, à l’issue des débats budgétaires le 17 avril, et la séance étant close, ôté son t-shirt arborant l'inscription « La Culture lutte » (qui avait déjà fait huler le MCG), dévoilant sa poitrine à une petite assistance, pour protester, point levé en plus,  contre les coupes budgétai-res. «L’incident s’étant produit en dehors de nos séances, le bureau n’est pas habilité à prendre de décision», a indiqué le président du Conseil muni-cipal Rémy Burri. De toute façon, le règlement du Conseil municipal est d'un absolu mutisme en ce qui concerne les vêtures ou dévêtures des élus. Mais «une lettre d’indignation» sera adressée à l’élue, a annoncé le président Burri. ça va sûre-ment la traumatiser durable-ment, l'élue. Sûrement. « ça m'en touche une sans remuer l'autre», aurait dit Chirac.




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