Fonds de tiroir


« suite à la parution de plusieurs articles dans des journaux locaux, à de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux et à la propagation de multiples rumeurs » à propos de l'assemblée générale socialiste qui a désigné les trois candidat-e-s du parti au Conseil d'Etat, et de l'hypothèse qu'elle aurait été «phagocytée» par un afflux de nouveaux membre d'adhésion plus fraîche que leurs intentions, le Comité du PS de la  Ville de Genève a donné quelques précisions et quelques chiffres qui relativisent cette théorie du complot. D'abord, il est rappelé que « dans la très grande majorité des cas, les demandes d'adhésion sont transmises au comité de la section (le PS municipal, donc) par le PS suisse à partir de demandes faites en ligne sur Internet. Ensuite, que le comité a validé l'adhésion de 52 nouveaux membres depuis le 1er janvier, plus trois transferts de membres d'autres sections vers le PS-Ville, soit un total de 55 « nouveaux membres » de la section, qui comptait 409 membres le 13 mai. Seul-e-s les membres ayant payé leurs cotisations ont pu obtenir une carte de vote lors de l'assemblée du parti cantonal qui a désigné ses candidats au Conseil d'Etat. Ils ont été 173 dans ce cas (42 % du total des membres), dont seulement 23 avaient adhéré depuis le début de l'année. Alors bon, d'accord, c'est plus que le nombre de membres fondateurs du Parti communiste chinois, qui tenaient dans une cabine téléphonique des quartiers ouvriers de Shangaï, mais pour un putsch interne du PS genevois, c'est quand même un peu riquiqui.

A Genève, l'initiative populaire pour la valorisation et l'agrandissement de la Maison des Associations a donc été refusée à 62,2 % des votants au plan cantonal, 56,54 % des votants au plan municipal. Elle a cependant été acceptée dans un tiers des arrondissements électoraux de la Ville, ceux (de gauche) des Pâquis, de St-Gervais, de Prairie-Délices sur la rive-droite, de Mail-Jonction, de Cluse-Roseraie et des Acacias sur la rive gauche. Record de refus en Ville: Champel, forcément, avec 68,6 % de « non ». Et record de refus dans le canton à Vandoeuvres, avec 78,98 % de « non ». Les 21,02 % de votants « oui » à Vandoeuvres ont bien du mérite. Et on se dit qu'il y a des coins à Genève où il conviendrait d'expliquer que le mot « association» et l'expression « tissu associatif » ne sont pas un gros mot ni une menace...

Sur demande de la délégation administrative de l'Assemblée fédérale, le Secrétaire général de ladite Assemblée fédérale a chargé l'Université de Genève de réaliser une étude (la première du genre) sur la rémunération de nos députés (Conseillers nationaux et Conseillers aux Etats). Résultat : nos zélus fédéraux gagnent un revenu médian annuel de 91'600 francs. Ceux qui, sur ce revenu, se paient un-e assistant-e parlementaire (puisque ce sont eux qui doivent se les payer, une « affaire Pénélope » est hors de propos en Suisse) ont un revenu médian annuel de 63'000 francs. Ils touchent une contribution annuelle de «dépenses de personnel et de matériel» de 33'000 francs annuels, dont ils font ce qu'ils veulent, un forfait de 395 francs par jour de séance (somme non  imposable), ainsi que, pour ceux qui habitent ailleurs qu'à proximité de Berne, une indemnité pour nuits d'hôtel, même s'ils et elles rentrent tout de même chez eux (en train : la Confédération leur paie à tous un abonnement général CFF de 1ère classe). La charge de travail des uns et les autres équivaut à un mi-temps, avec environ 1000 heures de travail par an, ce qui, rapporté à leur rémunération totale, correspond à un salaire médian brut plein temps (42 heures par semaine) de 14'400 francs par mois. Bon, d'accord, ils en refilent une partie parfois importante (à gauche, surtout) à leur parti, mais quand même, c'est pas trop mal payé, surtout si on compare au salaire ou au revenu moyen des électrices et teurs -et personne ne les oblige à se présenter aux élections... alors on espère bien ne pas trop les entendre pleurer sur leur triste condition...

A Vandoeuvres, l'augmentation des tarifs des transports publics genevois a été acceptée par 65,19 % des votants (alors que l'ensemble du canton la refusait à 53,48 %). C'est vrai qu'augmenter les tarifs des transports publics, ils n'en ont pas grand chose à cirer, à Vandoeuvres : les transports publics, c'est un truc de pauvres, d'écolos ou de gauchistes. Et y'a rien de tout ça, à Vandoeuvres. Même que c'est un miracle qu'un tiers des votants y aient voté « non ». Des infiltrés, sûrement. Des immigrés venant de la ville. Pouah !

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