Fonds de tiroir


Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, il y a plus d'humains qui crèvent d'avoir trop bouffé que d'humains qui crèvent de faim : en 2010, trois millions de personnes sont mortes des conséquences du surpoids ou de l'obésité : davantage que la totalité des morts dues au terrorisme, à la guerre, à la violence en général, à la sous-alimentation ou la famine. Et encore : on ne compte pas dans les victimes du surpoids toutes celles qui claquent d'avoir fait du sport pour s'alléger. Conclusion de l'historien Yuval Noah Harari : « pour l'Américain ou l'Européen contemporain, Coca-Cola est une plus grande menace qu'Al-Qaida » ou Daesh. Ouais, ben c'est pas la première fois que ce n'est pas ce dont on a le plus peur qui est le plus dangereux. Bon appétit les gens !

Grâce à « Femina » (le machin encarté dans « Le Matin Dimanche » -notre «Madame Figaro» à nous, quoi), qui a interrogé 1283 de ses lectrices, on sait tout ou presque sur le plaisir féminin en Romandie. Surtout sur le plaisir solitaire : 77 % des femmes interrogées par le sondage « avouent y goûter » (pourquoi « avouent » ? C'est un délit ?), autant qu'elles font l'amour avec quelqu'un d'autre qu'elles-mêmes.  Pas de différence d'âge, ni de statut conju-gal, ni de préférences sexuelles dans cette réponse. Et près de la moitié des Romandes se donnent ainsi du plaisir une ou deux fois par semaine, alors que la même proportion reconnaissent ne pas atteindre l'orgasme à chaque rapport (4 % ne l'atteignent jamais), pendant que 80 % des hommes déclarent, eux, l'atteindre à tout les coups (mais là, y'en a qui se vantent. Et surtout, y'en a qui se contrefoutent de savoir si la (ou le) partenaire prennent leur pied ou comptent les minutes). « Femina » nous apprend, en vrac, que 76 % des femmes pensent que le meilleur endroit pour faire l'amour reste le lit, que 73 % des Fribourgeoises, 70 % des jurassiennes, 65 % des Genevoises, 61 % des Valaisannes, 60 % des Neuchâteloises et 57 % des Vaudoises utilisent régulièrement des sex-toys (apparemment, le catholicisme y prédispose), qu'une femme sur cinq fait l'amour en un quart d'heure au maximum (et les pré-liminaires, alors ?), que l'âge moyen de leur première fois est 17 ans et demi, que 43 % d'entre elles ont eu plus de dix partenaires, qu'une sur cinq a déjà filmé ou photographié ses ébats (pas forcément en avertissant l'autre -ça peut toujours servir en cas de règlement de compte), que 46 % se sont fait sodomiser mais  que seule une sur vingt a aimé ça, que les Valaisannes souhaitent plus fréquemment que les autres de la « sauvagerie » dans leurs rapports sexuels (si elles se contentent des Valaisans, ça s'explique), que 2 % des meufs s'envoient en l'air au moins une fois par jour. Et que les Genevoises sont à la fois celles qui atteignent le plus facilement l'orgasme et celles qui aimeraient faire l'amour le plus souvent. On les reconnaît bien là, les Genevoises : jamais contentes... Quant à la fidélité dans le couple, 90 % des femmes interrogées considèrent que la pénétration (d'une autre, ou de soi par un autre) est l'acte d'infidélité par excellence, mais qu'en embrasser une (ou un) autre, ou flirter, devient de plus en plus anecdotique au fur et à mesure que l'âge avance, et que seules 8 % des femmes interrogées considèrent que regarder du porno n'est pas un acte d'infidélité. Et pourquoi on vous en parle, de ce sondage ? Ben, parce qu'on peut quand même pas ne vous parler que de Macron...

C'est la « Tribune de Genève » du 15 juin qui nous l'a appris : un Onésien de 38 ans, repris de justice, qui avait provoqué, bourré, une bagarre dans un avion en vol vers  l'Egypte, a écopé de six ans de prison à Athênes, où l'avion dans lequel il se défoulait avait du être détourné (en étant même escorté par deux appareils de l'armée de l'air grecque) parce que l'esclandre mettait en danger l'équipage et les passagers. Le gars avait commencé par cogner sur sa compagne, puis sur un passager, puis sur le pilote, puis encore sur d'autres passagers. Comme quoi, faut pas priver les Onésiens de pataugeoires : ça les rend très, très méchants. D'ailleurs, y'a qu'à voir le PLR local : il a réussi à pousser son Conseiller administratif, François Mumenthaler, à démissionner de la section communale (tout en restant au parti cantonal). Faut dire que le Mumenthaler, il s'était allié aux socialistes et aux Verts lors des élections de 2015, pour pousser Gominator hors du Conseil administratif. Et ça avait marché : Stauffer s'était fait lourder. Depuis, ses copains de partis le traitent quasiment de gauchiste. Wellhauser, reviens !

Christian Cudré-Mauroux était chef des opérations de la police genevoise en décembre 2015. Une manif de soutien à la culture alternative avait été squattée par le Black Block, qui s'en était pris au Grand Théâtre (entre autres cibles) et s'était affronté à la police. Le cheffe de la police et le Conseiller d'Etat Maudet avaient rendu Cudré-Mauroux respon-sable de l'impréparation de la police à ces débordements, et le Conseil d'Etat l'avait dégradé (de lientenant-colonel à major) et réduit son traitement, en l'accu-sant d'avoir mal évalué les renseignements dont il disposait, d'avoir engagé un nombre insuffisant de policiers pour encadrer la manif et d'avoir dissimulé des informations. Sur recours de Cudré-Mauroux, la Cour de Justice a annulé l'arrêté du Conseil d'Etat le sanction-nant. Après avoir appris cette décision, qui est une réhabili-tation, le MCG a bondi sur son minitel et envoyé un commu-niqué demandant la démission immédiate de Pierre Maudet (mais pas de la cheffe de la police). On reconnaît bien là l'intelligence tactique... disons limitée du MCG : c'est pas demander la démission de SuperMaudet du Conseil d'Etat qu'il fallait, c'est soutenir sa candidature au Conseil fédéral. D'abord parce que ça la plom-berait. Ensuite parce que si jamais ça marchait malgré le poids du plombage que tout soutien du MCG contient, ça emmerderait le PLR qui vient de le représenter au Conseil d'Etat et de dégommer son quatrième candidat à la candidature, l'ex-PDC Morel... Et puis ça permettrait au MCG de présenter la candidature d'un des nombreux aigles de sa volière politique... Faut tout lui dire, décidément, au MCG...

Comme on l'a écrit, Macron marche sur les eaux, les transforme en vin, ressuscite les morts et remet les paralytiques en marche (vers les urnes). On a juste oublié d'ajouter que, instruit des déboires d'un précédent Messie, l'Emmanuel de 2017 avait circonvenu Judas : il l'a nommé Garde des Sceaux.

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