Brèves


« Une » et pleine page de la « Tribune de Genève » sur une étude mesurant les tem-pératures de surface, réalisée à Genève le 23 juin dernier, et constatant l'effet béné-fique de la végétation et a contrario l'effet aggravant de la minéralité, sur le climat urbain en période de canicule : il a fait ce jour là près de 35° à l'ombre en moyenne à Genève, et les températures en surface (sols et toits) ont atteint, voire dépassé, dans certaines zones particulièrement mi-nérales (zones industrielles, gare Cornavin) les 40°. A l'inverse, les zones les plus végétalisées se sont carctérisées par des températures au sol ne dépassant pas les 30°, et se situant même parfois autour des 25°. Une étude de cas sur le quartier des Pâquis a signalé que la température de l'air y aurait été réduite de 2,6° en été si les surfaces de sol goudronné avaient été engazonnées -avec du vrai gazon, pas du synthétique. Genève, comme toutes les villes, développe une politique de revégétalisation de son espace, des toits aux cours intérieures en passant par les façades et les rues. Outre les raisons esthé-tiques et conviviales qui militent en faveur d'une telle politique, deux raisons environnementales la légitiment :  réduire les effets de la pollution (les végétaux l'absorbent, les minéraux et les synthétiques la rejettent) et réduire la température ambiante, lutter contre les îlots de chaleur par l'évapotranspiration, combinaison de l'évaporation directe de l'eau et de la transpiration des végétaux. Résumé par le Conseiller administratif Barazzone, « La verdure a des vertus apaisantes, elle embellit la ville, amortit les bruits, est bonne pour la biodiversité et pour le climat ». Avec le programme «Urbanature», on veut ainsi à Genève végétaliser les quartiers pauvres en verdu-re, en remplaçant des surfaces goudron-nées par de la prairie fleurie ou du gazon. Du vrai gazon. Du gazon naturel. Alors on s'interroge, naïvement : quelle cohé-rence y-a-t-il a engazonner les surfaces goudronnées d'une main, et à remplacer le gazon naturel des terrains de fooot par du gazon synthétique de l'autre comme va le proposer le Conseil administratif ? A affecter des millions à la végétalisation de la Ville et d'autres millions pour remplacer de l'herbe par du plastique ? A végétaliser les toits et à dévégétaliser les stades ? Naïfs on est, on vous dit.

Hier, il y avait, au menu des votations à Genève, un objet cantonal qui a àtà approuvé par le peuple : l'abaissement du nombre de signatures nécessaires pour faire aboutir une initiative (constitutionnelle ou législative) et un référendum (ordinaire ou facilité). La gauche (qui rappellait que Genève était l'un des cantons qui exigeait le plus grand nombre de signatures pour des initiatives et des référendums, proportion-nellement à son corps électoral, soutenait cet abaissement, parce qu'elle y voit un renforcement des droits démocratiques, l'UDC et le MCG aussi, la droite traditionnelle (PDC et PLR) le combattaient, parce qu'ils craignaient que Genève devienne « ingouvernable » (ah bon, elle ne l'était pas déjà ?). Concrètement, le nombre de signatures exigibles passera de 4 à 3 % du corps électoral cantonal pour les initiatives constitutionnelles, et de 3 à 2 % pour les initiatives législatives et les référendums ordinaires. Pour une initiative législative comme celle que nous avons lancée pour sauver le cinéma « Le Plaza », il ne faudra plus que 5131 signatures (qu'on a déjà largement) au lieu des 7697 qu'on s'échine à récolter. On aurait du attendre le vote pour la lancer, notre initiative -mais évidemment, d'ici là, le proprio saccageur du cinéma aurait eu le temps de le bousiller. Et ouais, y'a des fois, le temps presse (purée...).

Le Conseil d'Etat genevois a adopté un règlement « pour l'égalité et la prévention des discriminations en raison du sexe, de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre ». Ce règlement n'est hélas applicable qu'au sein de l'administration cantonale. Pas au Conseil municipal de la Ville de Genève, donc. Pourtant, là, y'aurait du taf. Les élus les plus bas de plafond du Conseil municipal peuvent donc continuer à dégueuler leur homophobie.

Au cas où vous ne le sauriez pas, conformément à la nouvelle procédure budgétaire municipale genevoise (le Conseil administratif fait un projet de budget, au Conseil municipal la droite et l'extrême-droite se coagulent pour former une majorité qui refuse d'examiner ce projet, le Conseil administratif en représente un autre (ou le même), cette fois la droite fait mine de l'examiner, y coupe au hasard, vote un budget amputé, la gauche lance un référendum ou plusieurs contre les amputations, et le peuple décide), on devait voter en Ville de Genève dimanche sur les coupes opérées par la droite municipale dans le budget (pourtant bénéficiaire) présenté par le Conseil administratif. Des coupes parfaitement inutiles, combattues par quatre référendums victorieux lancés par « Ensemble à Gauche ». Mais faut croire que ni le Maire de la Ville, Rémy Pagani, qui s'était pourtant beaucoup investi dans la récolte de signatures pour les référendums, ni la droite municipale, n'avaient réellement envie que le vote se fasse normalement. Ou même, se fasse, tout court. Et donc Rémy a tripatouillé (d'abord contre au moins deux de ses collègues, puis dans le dos de tous) la brochure officielle de présentation de l'enjeu pour laisser le plus de place possible aux arguments des référendaires et le moins possible à la droite, laquelle a hurlé au déni de démocratie et obtenu l'invalidation du scrutin, c'est-à-dire son report (elle avait déjà tenté le coup en 2016, alors sans succès). Mais déjà que voter en septembre sur le budget de l'année en cours, c'est pas ce qu'on peut faire de plus utile, mais alors voter en décembre (ou l'année suivante, tant qu'à faire...), faut vraiment avoir du temps, de l'énergie et de l'argent à perdre. Un nouveau vote sur les coupes budgétaires municipales coûterait à la Ville 700'000 francs. Et s'il devait intervenir en janvier 2018, il n'aurait de sens que si le budget municipal 2018 n'était pas adopté et que le système des « douzièmes provisionnels » devait s'imposer : c'est alors le dernier budget adopté qui servirait de référence, c'est-à-dire le budget 2017. Celui de la droite. Celui-là même qui a été attaqué par le référendum saboté par le Maire.  De toute façon, du temps, on va d'ailleurs en perdre encore un peu à s'interroger gravement sur le sort de Rémy, dont la droite exige qu'il démissionne de son poste de Maire, l'extrême-droite qu'il démissionne du Conseil administratif et ses collègues lui demandequ'il réfléchisse (et décide) de son rapport à la Mairie. Lui répond : je reste, et Maire à part entière. Dans l'attente d'une éventuelle sanction de la part de l'autorité de surveillance, le Conseil d'Etat, qui peut l'avertir, le blâmer, l'amender et même le révoquer. Pendant quoi, la gestion du dossier est confiée à la vice-présidente du Conseil administratif, Sandrine Salerno. Qui deviendrait Maire à la place du Maire si la demande de la droite, de démission de Pagani de la Mairie, était suivie d'effets.  La droite municipale haussant sur le pavois du Palais Eynard une socialiste qu'elle déteste et qui en plus est candidate au Conseil d'Etat, c'est quand même assez farce, non ?

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