Fonds de tiroir


C'est pas son année, à Lulu : le Conseiller d'Etat PDC Luc Barthassat s'en prenait quasiment une par semaine ces derniers temps. Il promet des millions pour empêcher la baisse des prestations des TPG (dont il avait lui-même agité la menace) après le troisième refus populaire de l'augmentation des tarifs ? Ses collègues du Conseil d'Etat refusent à la mi-juin de ratifier cette promesse. Réaction de Lulu : « je suis très étonné du comportement de mes collègues ». Il devrait pas, c'est lui qui avait promis que les TPG trouveraient eux-mêmes les ressources nécessaires pour maintenir les prestations. Et de toute façon, ses collègues, ils font rien qu'à l’embêter : fin mai, ils lui ont refusé le rassemblement de certains de ses services à Plan les Ouates. Aupara-vant, il leur avait demandé un crédit de 80 millions pour accoucher d'un projet de traversée routière du lac, se l'était fait refuser, était revenu à la charge pour 24 millions, se les était vus également refuser, puis avait réduit encore sa demande à six millions, toujours pas débloqués fin juin. Ajoutez à tout cela l'épisode de l'amende qu'il a tenté de faire «sauter» sans en avoir le droit, et le prix de la Genferei de l'année qui lui a été accordé pour le troisième refus populaire d'une augmentation des tarifs TPG, vous comprendrez qu'il devait attendre impatiemment que le temps des vacances arrive, Lulu. Ses collègues semblaient d'ailleurs tout aussi impatients de le voir prendre des vacances. Les plus longues possibles, même... Seulement voilà, les vacances, ça finit toujours par finir. Et Lulu par revenir. Pour autoriser les scooters et les motos à se garer sur les trottoirs, par exemple. Eh ouais, pour les cancres aussi, c'est la rentrée...

Chaque année depuis 1999, les députés au Grand Conseil genevois s'organisent une petite sauterie au prétexte d'une rencontre avec la « Genève internationale », les autorités vaudoises et françaises voisines, afin de « favoriser les échanges dans un cadre informel ». Donc, le 1er septembre prochain, cette sympathique réception se déroulera dans un cadre informel : la cave du président du Grand Conseil, le viticulteur Eric Leyvraz. Qui abreuvera les 200 invités de la petite fête, mais se fera payer le pinard servi sur le budget du Grand Conseil, à raison de 22 balles la bouteille plus 1800 francs pour la location de la tente. Ben quoi? Faut bien que ça serve à quelque chose, d'être président du Grand Conseil, quand on est viticulteur (et d'être viticulteur quand on préside le Grand Conseil). Et le jour où le Grand Conseil sera entrepreneur de pompes funèbres, on ira festoyer dans sa chambre froide ou le crématorium de St-Georges ?

« Le Temps » du 23 juin ironise sur «le carrousel cocasse des maires genevois », après le passage annuel de témoin entre le Maire sortant et son successeur (pour une année), qui cette année se faisait entre le PDC Barazzone et le gauchiste Pagani. Du coup, « Le Temps » tartine sur cette Genferei, qui siérait mal au prestige de la capitale mondiale du monde mondial, où le Maire accueille régulièrement des chefs d'Etat étrangers, aux côtés, certes, du président du gouvernement cantonal, mais comme personne au-delà d'Annemasse ne sait ce que c'est qu'un président de gouvernement cantonal, le chef d'Etat étranger qui débarque à Piogre y cherche le Maire du regard. Et pour peu qu'il vienne régulièrement dans nos contrées, et qu'il ait un peu de mémoire, il ne retrouve pas le visage du Maire qui l'avait accueilli la dernière fois. Bien des conseillers administratifs en place ou sortants (ou sortis), de gauche comme de droite, aimeraient bien que Genève se dotât d'un Maire pour la «législature» municipale (cinq ans). Surtout ceux qui se verraient bien Maire (ou se souviennent de ne l'avoir été que pour un an). Mais Pagani, lui, ne trouve pas que le « carrousel » soit gênant : l'important, c'est la fonction, pas celui ou celle qui l'occupe. Guillaume Barazzone non plus ne voit aucun inconvénient à ce que le Maire ne le soit que pour un an : de toute façon, il (ou elle) n'a aucun pouvoir particulier. Et Guy-Olivier Segond ne voit pas pourquoi il faudrait que Genève ait un Maire quinquennal. « Le Conseil d'Etat, avec sa présidence (quinquennale) est-il plus lisible » que le Conseil administratif de la Ville ? demande, innocemment, l'ancien Maire (et ancien président annuel du Conseil d'Etat)... On s'en voudrait de répondre...

Bonne nouvelle (mais y'a quand même pas de quoi sauter de joie): Entre 2015 et 2016, les infractions pénales pour violences domestiques ont légèrement diminué à Genève, communique l'Office cantonal de statistique. Ces infractions sont principalement constituées d'injures, lésions corporelles simples, menaces et voies de fait. En 2016, la Police a prononcé 53 éloignements administratifs à l'encontre de 50 hommes et 3 femmes auteur-e-s de violences. 6649 victimes ou auteurs de violence domestique, soit 1,4 % de la population genevoise, ont consulté au moins une des 14 institutions regroupées dans l'Observatoire genevois des violences domestiques. Les personnes de 18 à 64 ans constituent la majeure partie (58%) de cette population d'au-teurs ou de victimes de violences domestiques, les mineurs 40 %. La violence domestique est principalement subie ou exercée dans un contexte conjugal, au sein du couple (35 %) ou après la séparation (14 %). Pour 49 % des personnes recensées, il s’agit de violences subies ou exercées entre parents et enfants (y compris les enfants exposés à la violence de leurs parents) et, pour 6 %, dans le cadre d'un autre type de lien familial. Voila. C'était notre rubrique « les petits bonheurs familiaux ».

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