Brèves


La Fondation «Au coeur des Grottes» a publié son rapport d'activité 2016, et on l'a lu avec le mélange d'intérêt et de consternation que peut susciter une activité, celle de la Fondation, consistant à accueillir des femmes victimes de violences domestiques, de traite d'être humain (dans 70 % des cas il s'agit d'exploitation de la force de travail, dans 30 % de prostitution forcée), de mariage forcé, de « crime d'honneur » (faudra qu'on nous explique ce que l'«honneur » a y voir), toutes pratiques qu'on aimerait bien voir rangées dans le rayon des archives sur les moeurs paléolithiques mais dont on constate amèrement qu'elle perdurent. En dix ans, la Fondation a accueilli 696 femmes et 488 enfants. 65 % des femmes accueillies étaient en danger (49 % victimes de violences domestiques, 13 % de la traite, 3 % de mariages forcés ou de «crimes d'honneur»). En 2016, la police a enregistré une hausse «significative» du nombre de personnes victimes de la traite. Cette année-là, les deux foyers de la fondation ont accueilli 164 personnes : 92 femmes, de 17 à plus de 60 ans, dont 70 étaient en danger (43 victimes de violences domesti-ques, 19 de traite, 8 de mariage forcé et de « crime d'honneur », et 72 enfants. Une personne accueillie sur cinq était de nationalité suisse. Voila, c'était un petit bout de la réalité dans l'une des villes les plus riches du monde, et qui se trouve être aussi la « capitale des droits humains ». On a bien dit «hu-mains», pas seulement masculins.

Ce qu'il y a de confortable, avec le MCG, c'est qu'il est fidèle à quelques comportements bien basiques. Comme par exemple le dégueulis sur les réseaux sociaux (quoique le qualificatif «sociaux», dans ces cas là, paraisse légèrement inadéquat). On venait juste de noter le plaisir pris par le Conseiller municipal Laurent Leisi à la mort de Piedrre Bergé, qu'on apprenait que le député Henry Rappaz avait publié sur Facebook (émissaire) une liste de plusieurs centaines de noms d'artistes romands qualifiés de «chômeurs anti-juifs et pro-palestiniens » pour avoir signé une pétition dénonçant les attaques israélinnes sur Gaza.  Quant à la présidente du MCG, interrogée par « Le Courrier », elle joue les andouilles (elle fait ça très bien) : « je n'ai pas le temps de lire tout ce que les élus MCG publient sur internet ». Elle annonce toutefois que le MCG va « prochainement sensi-biliser (ses) membres à l'utili-sation des médias sociaux », même que c'était « prévu depuis longtemps ». Le parti n'avait sans doute pas encore trouvé l'équipe d'accompagnement psy-chiatrique nécessaire...

En réponse à une motion d'un udéciste soleurois qui demandait l'interdiction de la distribution de corans dans la rue, le Conseil fédéral a estimé qu'en soi, cette distribution ne mettait pas la sécurité du pays en péril, et qu'elle ne devait donc pas être interdite. On ne sait pas si l'udéciste soleurois demandait aussi l'interdiction de la distribution de bibles dans la rue, mais ça nous étonnerait beaucoup. Et la libre concurrence, alors ?

Les Espingouins, c'est rien que des gaspilleurs :  Pour tenter, sans même y arriver, d'empêcher un référendum en Catalogne, ils ont mobilisé et y ont envoyé 10'000 policiers et Gardes « civils ». A Genève, un seul Pagani et quelques juges du crû ont suffi. Sans avoir besoin de cogner et tirer sur des manifestants et de casser des locaux de vote. Si c'est pas de la bonne gouvernance, ça...

Manchette de la « Tribune de Genève » au lendemain de l'élection de Cassis au Conseil fédéral : « Maudet, une défaite pleine de promesse« ». Et « Cassis, une victoire pleine de détresse » ? Et « Moret, une plantée pleine de tristesse » ? Pierre Maudet, lui (toujours dans la « Tribune de Genève ») s'interroge : « Serais-je prêt à y aller de nouveau ? Je l'ignore ». Nous aussi. Mais à vrai dire, on s'en fout un peu.
« Si Ignazio Cassis a été élu, c'est grâce aux voix de l'UDC », a plastronné, après l'élection du nouveau Conseiller fédéral, le président de ladite UDC, Albert Rösti. Qui a ajouté : « j'espère qu'il ne l'oubliera pas ». Sinon quoi ? l'UDC votera Maudet la prochaine fois ?

On a donc déposé lundi plus de 11'300 signatures (il en fallait 4000 de moins) à l'appui de l'initiative de sauvetage de la salle de cinéma du Plaza. Il y a deux ans, une pétition signée par 1756 personnes s'opposant à la démolition du Plaza et demandant le maintien du cinéma avait été déposée à l'intention du Conseil Administratif et du Conseil Municipal. La commission des pétitions avait soutenu la pétition, mais aucun rapport n'avait encore été rendu au Conseil municipal, jusqu'à la semaine dernière. Une motion reprenant les termes de la pétition avait également été déposée au Conseil municipal, et soutenue par la Commission des Arts & de la Culture, mais là encore, aucun rapport n'a été rendu au Conseil municipal. Comme quoi, on a meilleur temps de faire appel directement à la population plutôt qu'à ses élus...

A la faveur d'un débat au Grand Conseil sur la rémunération des dirigeants des institutions genevoises de droit public (Hospice Général, Hôpital, Aéroport) et des ex-régies publiques (TPG, Services Industriels), que la gauche voulait plafonner au niveau de celle des Conseillers d'Etat, on a eu des infos utiles sur le niveau actuel de ces rémunérations : si tous les présidents et toutes les présidentes de ces cinq institutions sont rémunérés à l'identique (120'000 francs par an en 2014, mais pour des taux d'activité d'environ un tiers-temps), leurs directeurs généraux reçoivent (en 2013) une rémunération allant de 265'148 francs par an pour celui de l'Hospice Général (c'est la rémunération la plus basse, c'est normal, l'Hospice s'occupe des pauvres...) à 455'808 francs pour celui de l'Aéroport. Les directeurs généraux de l'Aéroport, des Services Industriels, des TPG et de l'Hôpital sont ainsi mieux payés que leurs ministres de tutelle. Et y'a pas qu'au niveau cantonal que cette situation amusante se constate : le directeur général du Grand Théâtre est lui aussi mieux payé que son magistrat municipal de tutelle. Pour convaincre les députés de ne pas plafonner les salaires des dirigeants des institutions publiques, les présidents de leurs Conseils d'administration leur ont adressé une bafouille leur expliquant que si on plafonnait les salaires de chefs, on n'arriverait plus à recruter de bon chefs. C'est vrai, quoi,  avec 300'000 balles de salaires par an, y'a plus que des mendiants rroms ou des cultureux alternatifs qui voudront postuler. Ou des Conseillers d'Etat en fin de mandat (ou dégommés aux élections). La plèbe, quoi.

On votera donc en Ville de Genève en mars 2018 sur le budget municipal 2017. Non, la Ville de Genève n'a adopté ni le calendrier julien, ni le calendrier républicain, ni le calendrier musulman : c'est le Conseil d'Etat qui a fixé au 4 mars 2018, après avoir consulté le Conse4il administratif, la date du vote sur les coupes opérées par la droite coagulée dans le projet de budget 2017 présenté par le Conseil administratif, après que le vote prévu en septembre dernier (c'était déjà bien tard) ait été annulé par la justice, faute de respect des règles de présentation de l'enjeu dans la brochure officielle. Les prises de position des partis, associations et groupements devront être déposées avant midi le lundi 15 janvier. Euh... de quelle année ?

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