Fonds de tiroir


Bonne nouvelle, les gens : le loyer moyen d'un logement en Suisse (où 59 % des habitants sont locataires de leur logement), toutes tailles et nombres de pièces confondus, est de 1306 francs par mois. Avec un record à Zoug (1800 francs) et un minimum dans le Jura et à Neuchâtel avec moins de 1000 francs, Genève (où 78 % des habitants sont locataires) et Vaud étant au-dessus de la moyenne, ce qui ne surprendra personne, surtout chez les locataires qui y ont de la peine à payer leur loyer, voire qui n'y arrivent carrément pas. Pour un trois pièces (quatre pièces selon la norme genevoise, où on compte la cuisine comme une pièce), le loyer moyen suisse est de 1238 francs. Alors si vous arrivez à trouver à vous loger à Genève dans un quatre pièces à 1238 francs, c'est que vous êtes dans la moyenne suisse. Mais qui est dans la moyenne suisse à Genève, hein ? ouais, d'accord : les Genevois qui habitent en France. C'est ça, le « Grand Genève » : pour être dans la moyenne suisse, faut quitter la Suisse.

Daniel Divorne, graveur, fut l'âme du Centre genevois de gravure contemporaine dès sa création en 1965. Son épous, la dessinatrice Ariane Laroux, lui rend hommage (mérité) dans un ouvrage qui vient de paraître à l'Age d'Homme : «Daniel Divorne. La gravure contemporaine », illustré d'oeuvres de Daniel Divorne, mais aussi d'Henri Presset, de Bernhard Luginbül, de Pierre Alechinsky... Vingt (et plus) ans d'histoire artistique genevoise, de « relation passionnelle avec la gravure ». Et avec la liberté d'être et de créer. A lire, donc, et à voir...

Le 30 janvier, y'avait manifs au Pâquis. Une manif de « Genève en Marche » et une contre-manif d'habitants. Et en entre les deux, la police, pour les empêcher de se foutre sur la gueule. Le parti staufférien, en campagne électorale, a fermé symboliquement le préau de l'école des Pâquis, au prétexte d'empêcher les dealers et les toxicos (et les pochards ?) d'y commettre des incivilités, d'y pisser, d'y laisser traîner des détritus. Les contre-manifestants, eux, dénonçaient la récupération électorale par les «fachos» de problèmes que la fermeture des préaux ne fera que déplacer. Paraît que « Genève en Marche » a payé des gens pour rejoindre sa manif, vu que Stauffer plus Medeiros plus Spühler tout seuls, c'était un peu ristrett' pour revendiquer « les rues aux Genevois ». Par contre, pour revendiquer les sièges du MCG à GEM, c'est largement suffisant. Une sorte de concurrence entre bandes rivales, quoi. Finalement, c'est pas forcément une mauvaise idée de fermer les préaux politiques, si c'est au MCG...

Eric Stauffer fait annoncer par GHI qu'il va « tout déballer dans un livre vérité sulfureux », qui aurait pour titre «de la prison au pouvoir». Au pouvoir, quel pouvoir ? Maire d'Onex pendnt un an avant de se faire lourder par les électeurs ?  Le livre en question, si jamais il sort, sera à l'image du « pouvoir » de Gominator : il a pris un nègre pour l'écrire. C'est vrai qu'« un livre de Stauffer », ça sonnait bizarre...

A Genève, la coalition « Ensemble à Gauche » a annoné la présentation de 66 candidates et candidats (à parité) à l'élection du Grand Conseil, avec comme objectif d'en faire élire « au minimum quinze » (en gros, le double de son effectif actuel). Euh... sur la même liste, les quinze ? Parce que des listes de (ou issues de) la « gauche de la gauche », y'en a déjà trois. Sans comp-ter la liste Femmes. Pour se partager 10 % de l'électorat, ce qui équivaut grosso modo, en tout, à 10 sièges. Mais bon, on va pas chipoter, hein, l'arith-métique aussi peut être alternative...

Une « salle Carl Lutz » a été inau-gurée au Palais fédéral, lundi dernier, pour rendre hommage au Consul de Suisse à Budapest, en poste de 1942 à 1945, qui a fourni des « lettres de protection » permet-tant de soustraire 60'000 juifs à la déportation vers les camps de la mort. Trois de ses subordonnés au Consulat ont été honorés avec lui. Ainsi la Suisse honore-t-elle, pour ses actes d'il y a 70 ans, l'un de ses «Justes», décédé depuis. Parce que pour être reconnu comme un «Juste» par la Suisse, suffit pas d'avoir sauvé des gens : faut aussi être mort. Mais que celles et ceux qui aujourd'hui permettent à des réfugiés fuyant la mort d'entrer en Suisse en contournant les lois patientent encore un peu : nous les préférons vivants.

Commentaires

Articles les plus consultés