Fonds de tiroir


 Autopub : Notre indispensable manuel de survie des socialistes en milieu hostile, « Le socialisme, ou comment NE PAS s'en débarrasser », vient de sortir. Il est publié par les éditions de l'Aire. Qui viennent de sortir le premier bouquin de Didier Burkhalter, « Enfance de terre ». On est très flatté d'avoir le même éditeur qu'un ancien président de la Confédération. Mais faut rien en déduire quand à nos ambitions personnelles : on ne rêve que d'être le gourou de toute la gauche, c'est moins fatigant et on peut se contenter d'une autoproclamation. Qu'on trouvera donc dans toutes les bonnes librairies, et même quelques mauvaises. ou qu'on pourra commander directement à l'éditeur (http://www.editions-aire.ch/)


Deux frères qui s'aiment, c'est toujours attendrissant, même quand Hani Ramadan défend Tariq Ramadan. Donc, Hani, ci-devant directeur du Centre islamique de Genève, a assuré, lors d'une conférence sur le thème quasiment oxymorique « Islam et laïcité », que Tariq est innocent des viols dont on l'accuse en France, que ce qui lui arrive est un scandale, que sa mise en détention provisoire est injuste et repose sur des « prétextes fallacieux » (comme le risque de fuite, puisqu'il est détenteur d'un passeport et de la nationalité suisses), qu'il est victime d'une « campagne médiatique calomnieuse » et que, malade et innocent, il doit sortir de prison. Ouala. On résume ? Non, pas besoin : relisez plutôt les récits de la passion du Christ par les évangélistes, vous aurez celui de la passion de Tariq par Hani. D'ailleurs, Tariq, c'est Jesus. Euh... en fait, cet amalgame interreligieux, c'est pas sûr que les Frères Musulmans le ratifient...

En décembre dernier, la majorité de droite coagulée du Conseil muni-cipal de la Ville de Genève s'était illustrée par l'une de ses idées géniales : elle avait imposé une remodification du règlement des installations sportives de la Ville, qui venait d'être modifié par le Conseil administratif pour unifier les dispositions concernant les tenues autorisées dans les piscines, et les exprimer sous la forme la plus simple et la plus logique qui soit : dans les lieux de bains, on porte des tenues de bains. Point, barre. Mais pour la droite et l'extrême-droite, c'était pas suffisant. Fallait entrer dans le détail, préciser, distinguer les prescriptions imposées aux hommes de celles, plus nombreuses et plus pointilleuses, imposées aux femmes. Et titiller au passage les fantasmes xénophobes et islamophobes (les deux se confondant, d'ailleurs). Et donc, cette majorité d'occasion à réussi à imposer dans le règlement muni-cipal, malgré l'opposition de la gauche et du Conseil administratif, des dispositions sur la longueur des manches et des jambières, interdisant de ce fait le « burkini » (un maillot de bain intégral frappé du sceau d'infamie islamiste). Ainsi le Conseil municipal s'est-il institué prescrip-teur des codes vestimentaires que les femmes doivent respecter, sous peine d'on ne sait pas précisément quoi, mais certainement sous peine de quelque chose. Le ridicule de la décision s'est ensuite mué en odieux, par les insultes déversées sur trois conseillères municipales de gauche qui s'étaient élevées contre la proposition imbécile, devenue décision tout aussi imbécile, de la majorité. Et puis le silence s'est fait sur cet épisode navrant. Le collectif «Faites des vagues» l'a rompu hier dans une pleine page du «Courrier», en proclamant le droit des femmes à décider elles-mêmes de leurs tenues de bain, sans avoir à en rendre compte, en s'en tenant aux deux seuls critères que le règlement posait aux femmes (comme aux hommes) avant d'avoir été réécrit par la droite et l'extrême-droite : « porter une tenue décente et appropriée » : «On ira nager quand on le voudra, comme on le voudra !» proclame le collectif. Qui lance cet appel : « Organisons-nous pour nous réapproprier nos piscines ». On peut s'y joindre en lui écrivant à


Dans son programme électoral, le MCG canal officiel nous écrit que «les bouchons dus à l'afflux des frontaliers deviennent insuppor-tables pour la fluidité du trafic »... Euh, c'est quel parti, déjà, qui a fait échouer les projets de parkings d'échange à la frontière destinés justement à inciter les frontaliers à lâcher leurs bagnoles pour prendre les transports publics ?

Le Petit Frère des Riches, le député «Genève en Marche» (ex-MCG) Ronald McZacharias, a un coeur. Oui Monsieur : Ronald Zacharias souffre quand des régisseurs sans coeur rési-lient le bail des vieux et les virent de leur logement : « c'est la pire des choses qui puisse arriver à une personne vulnérable et la plupart du temps esseulée. (...) un avant-goût de condam-nation à mort ». Et donc, RZ propose d'empêcher les régies (et les proprié-taires) de résilier les bails des aînés pour des motifs économiques. Manque de pot : le droit du bail relève du droit fédéral, autorise les bailleurs à faire ce qui fait souffrir notre député (qui n'avait de cesse, avant que la campagne électorale commence, de vouloir démanteler la protection des locataires) et la loi genevoise n'y peut rien changer. Notre grand ennemi de l'Asloca propose donc de passer des «accords paritaires entre milieux de défense des locataires et ceux de défense des propriétaires » pour que le principe de la pérennité des baux des locataires de plus de 65 ans « soit inscrit dans les conditions générales des baux au moment de leur signature ». L'Asloca ricane (« je ne peux m'empêcher de voir dans ce projet une manoeuvre électoraliste », commente le député socialiste Christian Dandrès), le Conseiller d'Etat Antonio Hodgers aussi (« c'est de la pure comm' électorale »), mais approuveront la mesure. Si elle est réellement prise. Ce qui est fort douteux : le secrétaire général de la Chambre Immobilière, Christophe Aumeunier, n'en voit « pas l'utilité ». Même pas l'utilité électo-raliste ? Bah, une fois les élections passées, que Ronald soit réélu député (sous sa nouvelle étiquette de «Genevois en marche») ou pas (il est aussi candidat au Conseil d'Etat,tant qu'à faire), on n'en parlera certai-nement plus, de sa proposition. A moins que la gauche ne la récupère, histoire de le prendre au mot.

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