Fonds de tiroir


Des nouvelles  de Frère Tariq ? Ben, pas vraiment de nouvelles nouvelles, la routine, quoi. Sauf qu'on commence à en savoir un peu plus sur son principal soutien, l'homme d'affaire franco-tunisien Lofti Bel Hadj, proche des islamistes d'Ennahda et pour qui « Tariq Ramadan est l'exemple type de quelqu'un qui a redonné de l'honneur aux musulmans ». Qui l'avaient donc perdu, l'honneur ? Bon, on ne se demandera pas à haute voix où, précisément, il situe l'« honneur », Tariq Ramadan. Pour qui Bel Hadj demande que l'on respecte le principe de la présomption d'innocence. D'accord. Mais ce principe, faut aussi le respecter pour celles qui accusent Frère Tariq d'abus sexuels, voire de viol (une plainte pour viol a aussi été déposée à Genève pour des actes commis en 20087, en plus des quatre déposées en France et celle déposée aux USA). Parce qu'un principe, ça peut pas être à géométrie variable. Sauf évidemment si c'est un principe religieux, parce que là, on en fait ce qu'on veut. C'est plus de la géométrie variable, c'est carrément de la géométrie non euclidienne.

« L'enquête interne sur le conflit opposant Pablo Cruchon à Maria Pérez » au secrétariat de solidaritéS « prend du retard », annonçait « Le Courrier » du 11 avril dernier. Les deux étaient candidats au Grand Conseil, seul Pablo y a été élu, ce qui évite au moins à Maria d'avoir à l'y côtoyer. Faudrait pas qu'ils s'écharpent en séance, c'est un truc réservé au voisinage socialo-EàG au Conseil Municipal. Quant à l'état du « sexisme structurel » au sein de solidaritéS, tel que dénoncé par plusieurs militantes, on verra peut-être ce qu'il en est après les élections. Parce qu'on peut pas en même temps chasser le quorum et le sexisme. Bon, le quorum, ça été fait, restait le sexisme. Et pas seulement à solidaritéS. Et puis, le 1er mai, toujours dans « Le Courrier» puis sur Facebook, on apprend que l'enquête interne est terminée, qu'elle conclut à une atteinte à la personnalité, à l'estime de soi et à la santé de Maria Pérez, ainsi qu'à des manquements de la part de la coordination de solidaritéS (la direction du mouvement) mais écarte l'accusation de harcèlement psychologique, de mobbing, de marginalisation délibérée de Maria et recommande, plutôt que « d'imputer au seul Pablo C. une attitude "sexiste", de questionner plus généralement les mécanismes de reproduction de rapports asymétriques entre femmes et hommes au sein du mouvement ». Quatre membres (et élu-e-s) de solidaritéS trouvent que cette réponse noie le poisson et entrent en « grève militante . « Je mets en cause des gens qui acceptent et couvrent des faits inacceptables à l'opposé des valeurs de SolidaritéS. Si la politique que tu défends ne te transforme pas, alors c'est du pipeau », explique Maria Pérez. Les quatre expliquent :

« Ces mesures de grève visent à obtenir l’accès complet au rapport d’enquête interne sur la situation au secrétariat de solidaritéS pour toutes les parties concernées ainsi que la reconnaissance et la réparation publiques pour les atteintes à la personnalité subies par Maria Pérez. Les grévistes poursuivront la suspension des activités militantes au sein de solidaritéS jusqu’à ce qu’ils-elles aient constaté la mise en œuvre complète et réelle de mesures de restructuration du fonctionnement de l’organisation, entre autres en ce qui concerne la culture politique machiste présente dans l’organisation.
Pour l’heure, ces mesures de grève ne concernent pas l’activité de ces quatre membres de solidaritéS au sein du groupe Ensemble à Gauche du Conseil municipal en Ville de Genève.
Nous luttons pour une solidarité à dimension humaine »

Et nous, on s'en tiendra là pour le moment. Non sans rappeler que le sexisme, y'a pas qu'à solidaritéS qu'il sévit. Et que les mouvements, les partis qui affirment le combattre dans la société ont à commencer par le combattre chez eux, dans eux. Du moins s'ils tiennent à ce qu'on leur accorde quelque souci de cohérence.

Miettes de campagne électorale :

«Je veux mobiliser l'électorat de droite», proclame le candidat UDC au Conseil d'Etat, Yves Nidegger, qui se considère lui-même comme le seul candidat de droite : s'ils «veulent vraiment un Conseil d'Etat à droite, les Genevois doivent voter pour moi, qui d'autre ? »... « Moi », répondent Dal Busco, Fontanet et Barthassat... Et Poggia ? Non, pas Poggia. Lui, il n'est ni de droite, ni de gauche. Il est Poggiste. N'empêche, c'est bon de savoir qu'il n'y a pas qu'à gauche qu'on chipote sur l'unité : si on ne gagne pas par ses propres forces, on peut toujours espérer gagner par les faiblesses de nos adversaires...

Déclaration assurée de Lulu Barthassat, dans « Tout l'Immobi-lier» : « Seul un gouvernement de centre droit pourra faire aboutir les projets en cours ». Ceux que le gouvernement sortant de centre-droit a été infoutu de faire aboutir, donc...

Dans la « Tribune » de mardi, le candidat de l'UDC au Conseil d'Etat, Yves Nidegger, sonne l'alarme: «Genève ne peut pas se permettre cinq ans de socialisme ».  C'est vrai que ça serait un peu court.

Commentaires

Articles les plus consultés