Fonds de tiroir


Il n'est jamais trop tard pour bien faire : afin de prévenir les abus, la Conférence suisse des évêques cathos romains envisage d'introduire des cours d'éducation sexuelles pour les prêtres, et que les futurs prêtres, avant leur bénédiction, passent une évaluation concernant « leur rapport à leur propre sexualité ». 60 cas de victimes d'abus sexuels de la part de prêtres ont été annoncés en Suisse en 2017. L'Eglise papiste suppose donc qu'alphabétiser sexuellement les prêtres pourrait prévenir le risque que certains d'entre eux commettent des abus sexuels. Admettons. En tous cas, à défaut de prévenir les abus, ça ôtera aux possibles coupables l'excuse de l'ignorance. Il est vrai que la double obligation du célibat et de la chasteté ne prédispose pas à la connaissance de sa propre sexualité et au contrôle de ses propres pulsions (surtout si on croit que s'en confesser peut s'en absoudre).

Mardi dernier, le Conseil municipal de la Ville de Genève décidait du sort à réserver à une pétition demandant le maintien de la version imprimée de la revue du Musée d'Art et d'Histoire, « Genava » (nom de Genève tel que donné par Jules César). Et la majorité du Conseil municipal a décidé de classer la pétition et de refuser une motion qui faisait la même demande. Avec des arguments pour le moins contestables : ainsi de celui avancé par la représentante du PLR qui expli-quait qu'en renonçant à une publication papier au profit d'une version électro-nique à consulter sur internet, on faisait oeuvre d'écologie puisque chaque exemp-laire imprimé de la revue nécessitait l'abattage de quatre arbres. Sauf que pour produire un écran sur lequel visualiser une revue réduite à sa publication électro-nique, et donc pour extraire les métaux rares nécessaires à cet appareil, ce sont des régions entières que l'on ravage. On a aussi entendu à satiété proclamer qu'on allait quitter le monde de l'imprimé pour entrer dans celui de l'écran, comme si l’apparition d'un nouveau medium supprimait les media précédents. Est-ce que l'écriture à tué l'oral ? l'imprimé l'écriture manuscrite ? la radio l'impri-mé? la télévision la radio ? l'internet la télévision ? Le medium nouveau ne se substitue pas à l'ancien, il s'y ajoute. Et on ne demandait pas au MAH et à la Ville de renoncer à la diffusion de « Genava » sur écran, mais seulement de ne pas renoncer à sa publication sur papier. Mais il n'est pire sourds que ceux qui ne veulent entendre. Et pour qui les grands discours sur « Genève, ville du livre » se suffisent à eux-mêmes, et n'ont pas besoin d'être traduits en actes. Des fois, on se dit comme ça que siéger dans un parlement local, ça tient de l'apostolat...

« Pourquoi montez-vous au créneau pour défendre Pierre Maudet », demande « Le Matin Dimanche » (du 16 septembre) à Eric Stauffer. Réponse de Gominator : « Parce que j'en ai assez de voir les hyènes genevoises et les vautours s'acharner sur lui ». Un blaireau manquait au bestiaire, donc...

Il y a un mois, le Conseil Municipal de la Ville a accepté un crédit d'étude d'un peu moins d'un million pour rafraîchir le centre funéraire de Saint-Georges, construit il y a plus de quarante ans, et qui accueille en étant frappé de vétusté 2000 cérémonies et 70'000 personnes (vivantes) par an : une partie du plafond de l'entrée se décroche, des installations techni-ques ne fonctionnent plus (une cellule réfrigérée... chauffe)... « On ne peut plus accueillir décemment les défunts », explique le Conseil administratif. C'est vrai que c'est gênant pour un centre funéraire, mais peut-on rappeler sans blasphè-me que les défunts s'en foutent (comme du reste) de la qualité de leur accueil ? Au fond, les cimetières et les centres funéraires sont fait pour les vivants, et on ne s'explique donc pas pourquoi le Conseil Municipal a refusé une recom-mandation socialiste demandant qu'il soit aussi tenu compte de la nécessité d'aménager un espace capable précisément d'accueillir les vivants lorsqu'ils viennent honorer leurs morts et se consoler ensemble de leur disparition...

Chacun aura ses dix minutes de célébrité, prophétisait Andy Warhol. Vincent Schaller les a eu à la mi-septembre. Enfin, dix minutes, pas tant que ça. Mais une ou deux minutes, quand même. Le temps de lire le papier consacré à sa démission du groupe PLR au Conseil municipal de la Ville de Genève, pour cause d'« Affaire Maudet ». Personne n'avait entendu parler de Vincent Schaller avant sa démission, personne n'en entendra sans doute plus parler après, mais on en a parlé sur le moment. Il n'est plus Conseiller municipal PLR, il ne siège plus au Comité directeur du PLR, il a des états d'âme, appelle Maudet à démissionner, et qualifie les anciens radicaux de « mafieux » fonctionnant en clan, mais tout ça s'est dissipé en fumerolles et un gros soupir de commisération dans les deux jours  Pourquoi on vous en parle un mois après, alors ? Parce qu'on avait un bout de colonne à remplir et qu'on a pris ce qui traînait dans nos archives. Vincent qui, déjà ?

Un Suisse sur cinq souffre de problèmes psychiques, selon une étude de la fon-dation Pro Mente Sana réalisée à l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale. Un Suisse sur cinq ? Pour n'en rester qu'à des exemples genevois, ça nous fait vingt conseillères et conseillers municipaux (et vingt-cinq députées et députés) frapadingues. Pas de panique : «Il faut déstigmatiser les troubles psychiques», a exhorté Heidi Hanselmann, ministre st-galloise de la santé et présidente du conseil de fondation de Promotion Santé Suisse, qui rappelle que «Ces problèmes peuvent toucher tout le monde». Dans l'étude sur la santé psychique des Suisses financée par Pro Mente Sana : à la question générale «Comment ça va?», 12% des sondés répondent «pas très bien» ou «mal. Et un cinquième dit se trouver «actuellement» dans une situation de mal-être émotionnel prolongée. Les hommes (ouf...), les plus de 55 ans (re-ouf...) et les personnes en couple (ah, merde...) sont les catégories démographiques qui déclarent se sentir le mieux. Mais faut se méfier : «pour des raisons culturelles, les hommes admet-tent peut-être moins avoir des problèmes psychiques que les femmes (...)  stéréotypée comme plus émotives», avance Roger Staub, directeur de Pro Mente Sana. Tant les hommes que les femmes atteignent leur plus haut degré de bien-être mental entre 66 et 75 ans (chouette...) et les retraités constituent la catégorie sociale qui se dit en meilleure santé mentale. Forcément, le stress professionnel, on n'en a plus rien à foutre. Or le stress et la surcharge de travail arrivent en tête des facteurs qui pèsent le plus négativement sur l'état psychique des sondés (42%), devant les conflits humains (37%), les maux physiques ou psychiques (33%) et l'inquiétude pour les autres (33%). Mais les bénéficiaires de l'assurance in-validité et les chômeurs arrivent en haut du classement du mal-être. Ouala. Et vous, ça va ?

Après la réduction considérable du champ de ses compétences par ses collègues, et même la privation de son statut de président du gouvernement, la « Tribune (encore) de Genève » titrait en édito : Maudet est devenu « un élu à faible rayon d'action ». Pour quelqu'un qui s'est fait offrir un aller-retour en classe affaire jusqu'à Abu Dhabi, se retrouver vaquer dans le périmètre desservi par les TPG avant la mise en service du Léman Express et du tram d'Annemasse, c'est vrai que ça doit être rageant...

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