Brèves de comptoir


Sont méfiants, les flics genevois : dès le printemps de cette année, certains d'entre eux ont décidé de ne plus utiliser que leurs portables personnels, par crainte que leurs portables de service soient surveillés... par la chefferie de la police. Et auraient sauvegardé une partie des rapports d'enquête sur le voyage de Pierre Maudet (leur ministre de tutelle, alors) sur des disques durs externes plutôt que sur leurs ordinateurs de boulot. La confiance règne, on vous dit.

Paraît que les libéraux-radicaux (surtout les libéraux), réunis en comité directeur aujourd'hui, pourraient demander à Pierre Maudet de démissionner du Conseil d'Etat genevois. Fatigués qu'ils sont, les radelibes, de ne pouvoir passer un jour tranquilles sans que leur tombe dessus une nouvelle révélation sur leur ancien jeune prodige soudai-nement devenu vieux. Donc, Maudet pourrait démissionner. En quel cas une élection complémentaire serait organisée. Qui proposer pour le remplacer ? Un autre PLR ? On a une meilleure idée : comme le PDC a perdu un siège (celui de Lulu Barthassat), l'Entente pour-rait tenter de le lui redonner. En présentant Barazzone. Y'aurait une certaine continuité avec Maudet. D'ailleurs, Maudet pourrait démis-sionner du Conseil d'Etat en même temps que Barazzone du Conseil administratif. Puis aux élections partielles qui s'ensuivraient, Maudet pourrait se représenter au Conseil administratif et Barazzone se présenter au Conseil d'Etat. Amusant, non ? Non ? Ah bon...

Donc, Géraldine Savary, Conseil-lère aux Etats vaudoise et socialiste, a renoncé à se représenter à sa prop-re succession l'année prochaine, et a démissionné de la vice-présidence du PS suisse,  pour se punir elle-même d'avoir accepté le soutien financier d'un milliardaire russe lors de l'élection précédente. Elle n'était inculpée de rien, Géraldine Savary. Elle n'était même pas sous enquête. Elle n'a fait que tirer les consé-quences de la révélation médiatique de ce soutien encombrant et qui  «égratigne mon image et celle de mon parti. (...) J'assume ces erreurs et j'en prends l'entière responsabi-lité». Y'en a d'autres qui sont bien plus compromis, qui sont inculpés, sous enquête et perquisitionnés (on a les noms -vous aussi, d'ailleurs) mais qui, après avoir présenté leurs excuses, ne bougent pas d'un poil de leurs sièges tant qu'on les enlève pas de dessous leurs séants. Sauf pour tenter de lancer quelques contre-feux histoire de soulager un peu la pression de ceux qui leur lèchent les pieds. Et puis y'a aussi tous ces élus fédéraux (et cantonaux) à la solde par exemple des caisses-maladie, ou de lobbies divers, qui ne manifestent aucune intention de renoncer à leurs mandats. Une hirondelle socialiste vaudoise ne fait pas l'automne, quoi, et c'est bien dommage. Mais elle, ça l'honorerait plutôt. Elle.

Après l'agression d'un arbitre par trois joueurs lors d'un match de cinquième ligue de foot (on savait même pas que ça existait, la cinquième ligue de foot... y'en a combien ?), en septembre dernier aux Evaux, à Onex, les arbitres genevois de football amateur ont fait grève. C'est beau, vous trouvez pas, cette manière de commémorer le 100ème anniversaire de la Grève Générale de 1918 ?

Il semblait que le Comité directeur du parti libéral + radical (ou l'inverse, on sait plus) allait, peut-être, aujourd'hui, demander à Pierre Maudet de démissionner de son mandat de conseiller d'Etat. Ben non, il a rien demandé du tout. Il a renvoyé la question à vendredi. Ou à noël. Ou à nouvel-an. Ou à Pâques. Ou à la trinité. Enfin, à plus tard. Les pontes du parti semblent bien avoir tenté de pousser Maudet vers la sortie, mais la section de la Ville de Genève les en aurait empêché. Faut dire qu'en plus des casseroles émiraties que traîne Maudet, y'a cette sombre histoire de cagnotte gardée par les radicaux après leur fusion avec les libéraux. Une cagnotte alimentée par un groupe hôtelier (Manotel) qui aurait versé 100'000 balles à deux associations radicales pilotées par Pierre Maudet : une association de soutien à lui-même (dissoute cet été, mais après six ans d'existence cachée au PLR) et un club radical, le Cercle Fazy-Favon (dont sont membres les quatre derniers présidents du PR) qui avait récupéré le petit matelas du parti radical (sauf 5000 balles, princièrement versés à la caisse du parti fusionné, à disposition de qui ? Ben, de Pierre Maudet, seul dépositaire de la signature sur le compte. Sur lequel il resterait aujourd'hui 100'000 francs (le reste a été dépensé pour soutenir les campagnes électorales de Maudet, ou ses prises de position dans des votations comme celle sur la Loi sur la Police).
Bon, pour la fusion entre le PS et Ensemble à Gauche, on va prendre le temps de réfléchir, hein ?

Commentaires

Articles les plus consultés