Fonds de tiroir


On a annoncé la mort d'un incertain « Robert Faurisson », présenté comme une « figure française du négationnisme » (la négation du génocide des juifs), qui serait donc mort à l'âge de 89 ans... à Vichy (on admire la subtilité de la cohérence du lieu supposé de la mort du supposé Faurisson). Soyons clairs : cette pseudo nouvelle est une « fake news », une mystification, un bobard : « Robert Faurisson » n'a jamais existé, il n'y a jamais eu de «Robert Faurisson», « Robert Faurisson » est une invention sioniste, un complot juif : le soi-disant « Robert Faurisson » qu'on exhibait dans des conférence-bidon et des procès arrangés n'était en réalité qu'un agent du Mossad, dont le vrai nom était Ruben Fori Zion.

Le massacre, par des bouchers saoudiens aux ordre du pouvoir saoudien, dans les locaux du consulat saoudien d'Istambul, du journaliste saoudien Jamal Kashoggi, a incité la chancelière allemande Angela Merkel à suspendre l'exportation d'armes à destination de l'Arabie Saoudite, et à appeler ses partenaires européens (qui font la sourde oreille) à en faire autant. C'est bien. Mais quand même, on s'interroge : pourquoi aura-t-il fallu qu'un journaliste saoudien soit sauvagement assassiné (et son corps vraisemblablement dépecé) pour qu'on essaie de sanctionner le régime saoudien, alors que des milliers de civils Yéménites, hommes, femmes, enfants, sont morts dans la sale guerre menée par l'Arabie Saoudite au Yemen ? Et qu'en faut-il déduire: qu'un journaliste saoudien connu vaut 10'000 Yéménites anonymes ? Et on nous dira encore après ça que les journalistes sont mal aimés ?

On apprend qu'en novembre 2016, Guillaume Barazzone, alors Maire de Genève, conduisit une délégation genevoise (des représentants des HUG, des cliniques privées, des hôteliers, d'ABB Sécheron) aux Emirats : « Le Golfe fait fonctionner l'économie genevoise« » (n'oublions pas le G majuscule...) Se justifie Barazzone. Et deux mois plus tard, une délégation de quinze municipalités d'Abu Dhabi se rendait à Genève. Bon, c'est quand qu'Abu Dhabi adhère à la Confédération Helvétique ?

Face (si on peut dire) à la démolition du cinéma « Le Plaza », Le Conseiller d'Etat Antonio Hodgers, interpellé par les opposants à cette démolition, se défile, en faisant mine de saluer « Le combat mené par les différentes associations » comme « exemple d’engagement ci-toyen », mais, coup de pied de l'âne, en ajoutant qu'il est « toutefois regrettable qu’il n’ait pas été entamé il y a vingt ans lorsque ce dossier a été abordé pour la première fois ». Or non seulement ce combat a effectivement été entamé il y a vingt ans par des associations de défense du patri-moine, qui s'étaient déjà à l'époque opposées au projet de démolition du « Plaza », comme d'ailleurs la Ville de Genève, mais l'argument est pour le moins spécieux : c'est au Conseil d'Etat actuel qu'il incombait de se bouger le siège pour réparer les erreurs commises par le Conseil d'Etat d'il y a vingt, ou quinze, ou dix ans... Au lieu de quoi il se contente de reprocher aux autres de ne pas avoir fait ce que lui-même leur dénie le droit de faire, en revendiquant ce droit pour lui-même, mais sans rien en faire... y'a pas à dire, on est bien gouvernés...

A Abu Dhabi, Pierre Maudet avait rencontré, lors de son célèbre « voya-ge privé », le cheikh Hazza bin Zayed (dit MBZ), frère du prince héritier et homme fort du régime des Emirats (Il a la main sur les services de sécurité et les lieux secrets de détention et de torture). Il valait mieux pour cette rencontre que ce soit Maudet qui se déplace à Abu Dhabi plutôt que MBZ à Genève : s'il se pointait au bout du lac, MBZ ferait l'objet d'une plainte d'un Américain d'origine libanaise, établi au début du siècle aux Emirats, où il a été arrêté en août 2008, détenu dans une prison secrète et torturé pen-dant trois mois. Et l'un de ses tortionnaires était précisément le cheikh MBZ, avec qui Maudet a reconnu avoir discuté des moyens d'« accroître la collabo-ration économique et sécuritaire entre la Suisse et les Emirats ». Le qualificatif « sécuritaire », en l’occurrence, fait un peu frémir, vu les pratiques de l'interlocuteur de Maudet. Ben dis donc, heureusement que Maudet n'a pas été élu au Conseil fédéral, on craint d'imaginer ce qu'il aurait pu faire de ses relations douteuses en s'inspirant de leurs pratiques...

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