Fonds de tiroir


Le Conseil administratif a rendu publique jeudi dernier une statistique des notes de frais de ses membres depuis 2007. En moyenne, ils se sont fait rembourser chaque année 27'677 francs, mais cette moyenne recouvre de gros écarts, et fait l'impasse sur le fait que de toutes et tous, seuls Rémy Pagani et Sandrine Salerno siègent à l'exécutif depuis 2007 sans interruption. On constate d'abord que les frais augmentent lorsque le magistrat ou la magistrate concerné-e est Maire (toutes et tous l'ont été au moins une fois depuis 2007, Sandrine Salerno l'a été deux fois et Rémy Pagani trois fois. En dépenses annuelles moyenne, c'est Manuel Tornare qui a été le plus dépensier (41'671 francs par an), du fait notamment de plusieurs voyages, par exemple à Shanghai où Genève et les autres villes suisses avaient un pavillon à l'expo universelle. Guillaume Barazzone le talonne avec 39'116 francs, avec le record de la plus grosse dépense annuelle (65'362 francs en 2016) et des plus grosses dépenses de téléphone et d'hôtel. Les trois autres magistrat-e-s sont loin derrière (29'041 francs pour Sami Kanaan, 28'638 francs pour Esther Alder, 26'395 francs pour Pierre Maudet (qui s'est tout de même fait rembourser plus de 41'000 francs en 2011), 22'292 francs pour Patrice Mugny, 20'023 francs pour Rémy Pagani... et 14'240 francs pour Sandrine Salerno. On a bien fait de lui confier les Finances, à Sandrine...

Quand Maudet était encore ministre genevois de la Sécurité, il était (et son cabinet l'était aussi) informé par les services secrets de la Confédération (ben oui, on en a aussi, faut pas croire, y'a pas que la Croix Rouge...) et des copies de rapports classés « confiden-tiels » lui ont été transmise. Le socialiste Carlo Sommaruga, Conseil-ler national, se dit « abasourdi » d'apprendre que Maudet « recevait pratiquement en flux les informations opérationnelles » et des informations «sensibles» qui peuvent avoir « une influence sur le débat politique ». Ouais, mais apparemment, ça ne l'a pas empêché de se prendre les pieds dans un tapis arabe à Abu Dhabi.

Constatant que « les frasques de Guillaume Barazzone mettent le PDC en posture défensive », la «Tribune de Genève» du 3 novembre glisse que « des démorates-chrétiens présument que leur champion à dû lever le voile sur son voyage (à Abu Dhabi) à la suite de pressions libérales-radicales destinées à dé-tourner l'attention du cas Maudet ». Mais quelle idée... des PLR essayant de noyer le poisson Maudet dans l'eau du poisson Barazzone ? C'est comme si on suspectait des radicaux d'avoir planqué un magot avant, pendant et après la fusion avec les libéraux pour se mener leurs petites campagnes électorales à eux... et de vouloir s'en garder une partie pour financer la campagne de leur candidat au Conseil administratif (un proche de Maudet), quitte à la mener contre le PDC... absurde, inimaginable, inconcevable... mais rigolo, quand même...

« Le Courrier » d'hier révèle « les incroyables pressions (de Pierre Maudet) ou de son cercle sur les médias » et que la Radiotélé roman-de, « chaîne de service public » (et non pas au service privé de Maudet) vient de « museler l'enquêtrice qui avait révélé certains volets de l'affaire Maudet ». Ouais, ben ça faisait déjà un certain temps qu'en écoutant « Forum », par exemple, on avait parfois l'impression que la RTS était quelque chose comme une RTPLR... Mais finalement, peut-être qu'on peut enlever le « L »... Ou alors une RTPL+R ?

On annonce qu'après une discussion au sein du PLR (ou du PL+R, on sait plus), Pierre Maudet et son parti seraient convenus que si l'enquête menée par le Parquet contre Maudet à propos (entre autres) de son voyage à Abu Dhabiu devait aboutir à un procès, Maudet démissionnerait de son mandat de Conseiller d'Etat. Sans attendre le jugement ? Et s'il est acquitté, il revient ? Et s'il est condamné à une amende, il la fait payer par le Cercle Fazy-Favon ? En tous cas, on note que la socialiste Géraldine Savary, Conseillère aux Etats, a décidé d'elle-même de ne pas se représenter lors des élections de l'année prochaine, alors même qu'elle ne fait l'objet d'aucune enquête. Il s'avère donc que les socialistes vaudois sont plus rapides que les radelibes genevois. L'héritage bernois fout le camp.

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