Fonds de tiroir


On est bien contents d'apprendre, grâce à Pascal Chobaz, président de l'Association cantonale genevoise de football (dans la « Tribune de Genève » du 15 septembre que la Ville de Genève a « exclu du Centre sportif de Vessy deux équipe de vétérans qui s'étaient battues entre elle ». Y'a pas d'âge pour jouer au foot comme il faut : en cognant sur l'adversaire. Ben quoi, c'est bien ça, le foot, non ? Oui, bon, d'accord, y'a un ballon et des buts, mais c'est pour la déco. Et puis, y'a pas de raison que les djeuns soient les seuls à se chicorer, merde, quoi, on y a droit aussi. Même quand on joue pas au foot ? Ouais, même : après tout, le pugilat et la savate sont aussi des sports, non ?

Une vaste étude financée par le Fonds national de la recherche scientifique auprès de 7142 jeunes adultes âgés de 24 à 26 ans, interrogée en 2017, dresse l'état de leurs pratiques sexuelles. Et elle dit quoi, cette étude ? d'abord, que la majorité (53%) des jeunes femmes interrogées déclarent accepté une relation sexuelle (homosexuelle dans 15% des cas) sans en avoir réellement envie, ce qui n'est le cas que d'une petite minorité 23 %) des jeunes hommes interrogés.  Et pourquoi elles se résignent à avoir une relation sexuelles dont elles n'ont pas envie, les filles ? Pour maintenir une bonne relation avec leur partenaire dans 40,3 % des cas, par amour (quand même...) dans 39,7 % des cas, pour faire plaisir au ou à la partenaire dans 30,4 % des cas. Ou seulement parce qu'on le leur demandait dans 32,5 % des cas. En 1972, Brassens assurait en chantant que « 95 fois sur cent, la femme s'emmerde en baisant ». On aurait donc progressé en quarante-cinq ans ? Non : 16 % des jeunes femmes interrogées disent avoir été victimes d'un abus sexuel ou d'un viol. C'est une jeune femme sur sept et c'est énorme : les hommes ne sont que 2,8 % dans le même cas. Qu'en conclure, sinon que le mouvement actuel de dénonciation publique des abus et des violences sexuelles dont les femmes sont victimes est nécessaire pour les faire reculer ?

Il faut que « toute la lumière soit faite » sur cette affaire et que le magistrat rembourse à la collectivité « l'ensemble des frais occasionnés »... Mais qui donc s'en prend ainsi à Pierre Maudet après ses abudhabideries ? Ben, personne, c'était le Conseiller municipal, député, et candidat au Conseil administratif Simon Brandt, qui s'en prenait à Rémy Pagani à l'automne 2017 parce que Pagani avait pondu un texte partisan dans la brochure de présentation du vote populaire sur le budget... Ah ben le temps passe, hein ?

Joli titre du « Courrier » du 12 octobre : « Quand Lenin trahit la révolution ». Non, il ne s'agit pas d'Oulianov trahissant en octobre la révolution russe de février, mais de Moreno, président de l'Equateur, trahissant les réformes radicales de son prédécesseur Rafael Correa alors qu'il avait été élu avec son soutien. Comment il disait, déjà, Marx ? «L'histoire se répète, tout d'abord comme une tragédie, après comme une farce». Amère, la farce. Au moins, au Brésil, avec Bolsonaro, c'est clair : c'est pas un candidat de gauche qui trahira la gauche après avoir été élu. Mais le problème, avec les candidats de ce genre, c'est justement qu'ayant été élus sur un programme de merde, le plus souvent, ils l'appliquent...

L'« affaire Maudet » a d'intéressant effets: le PLR suisse a adopté une nouvelle procédure d'examen de ses candidates et candidats au Conseil fédéral, histoire d'éviter de se retrouver avec des candidates ou des candidats traînant de sonore casseroles (on imagine son soupir à l'évocation de ce qui se serait passé si Maudet avait élu au Conseil fédéral). Et donc, annonce la présidente du PLR, Petra Gössi, le parti exigera des candidats et des candidates «une réputation irréprochable dans la vie politique, professionnelle et privée ». Une odeur de sainteté, quoi. Il ou elle devra s'engager à tout dire à une com-mission d'examen, qui pourra se trans-former en commission d'enquête et aller chercher des infos auprès de tiers, publics ou privés. Finalement, il aura quand même été utile à son parti, Maudet. Quoiqu'à l'insu de son plein gré.

Donc, y'avait une cagnotte au PLR, dont le PLR ignorait tout. Une cagnotte d'avant la fusion du parti radical et du parti libéral. Une cagnotte radicale pure choucroute. La cagnotte du « Cercle Fazy-Favon ». Qui a servi à Pierre Maudet pour financer des campagnes électorales. Et qui a donc été découverte par la « Tribune de Genève ». Proposée au PLR, celui-ci a fait la fine bouche : il veut vérifier la provenance des fonds. Suspicieux, hein ? Bon, on attend la découverte d'une cagnotte Carteret-Grosselin. Ou d'une cagnotte Jaccoud...

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