Fonds de tiroir


Le Musée d'Art et d'Hitsoire de Genève (le MAH, pour les intimes) a ouvert hier une exposition tem-poraire « Cesar et le Rhône », qui permettra aux visiteurs d'admirer des oeuvres retrouvées à Arles, dans le Rhône. Dont un portrait présumé de Jules (Cesar, donc, le coupeur de pont genevois), mais aussi une statue représentant un ennemi captif et une autre représentant Venus. Pour un encart publicitaire sur Facebook, le MAH avait choisi ces deux statues. Mais l'encart a été censuré par Face de Bouc : le captif était à poil et Venus seins nus : « nous n'auto-risons pas de publicités qui comportent des personnes dont la peau est excessivement visible », couinent les hypocrite... qui en revanche laissent passer des masses de messages haineux, racistes, hom-ophobes, des manipulations électo-rales et des tentatives d'escroqueries. Commentaire du Maire de Genève, Sami Kanaan : « ils ont un agenda des priorités douteux ». Ben non, en fait, ils ont celui de Tartuffe: cachez ce sein que je ne saurais voir, mais laissons passer la merde si elle peut rapporter quelque chose.

Long entretien avec Pierre Maudet, dans « Le Matin Dimanche » du 20 janvier : Après l'assemblée générale du PLR, celui qui est déjà l'Homme de l'année genevoise (et pourtant on n'en est qu'au deux premiers mois) plaide pour qu'on en revienne « à ce qui anime un parti politique, c'est-à-dire les thèmes de fond ». Message entendu par le PLR municipal : il fallait d'urgence rebaptiser la Fête des Ecoles « Fête des Promotions », ce qu'elle était lorsque Calvin et les siens l'instituèrent (pour les garçons protestants ayant réussi leur année scolaire). Un vrai thème de fond, certes, mais de fond de quoi ?

La part des communes dans la procédure de naturalisation, et les méthodes employées par certaines, fait (aussi) débat dans le canton de Vaud : le Tribunal cantonal a désavoué la ville de Nyon qui avait refusé de naturaliser une femme alors qu'elle acceptait de naturaliser son mari et ses enfants. L'épouse avait été recalée par la Municipalité, sur préavis de la commission municipale des natura-lisation, au prétexte de connaissance historiques, géographiques et politiques « insuffisantes » (elle n'avait pourtant pas affirmé que Nyon était une commune genevoise...). Le Tribunal, saisi d'un recours de l'épouse, renvoie la cause à la commune, en critiquant le déroulement de l'audition devant la commission et le flou des critères du préavis négatif : « il n'est pas possible de déterminer sur la base de ce qui est connu du déroulement de l'audition commune des époux si la recourante a ou non fait preuve de connaissances suffisantes », et donc si les critères de sa naturalisation ont ou non été remplis (alors que ceux de son mari et de ses enfants ont été considérés comme étant remplis). Vénère, la commune réagit en regrettant « la voie médiatique et juridique » suivie par la recourante (mais une autre voie lui était-elle ouverte ?). Nyon faisant partie de la « Grande Genève », elle avait évidemment droit à sa petite Genferei. Mais elle devrait se souvenir que la Ville de Genève et plusieurs autres villes et communes genevoises ont purement et supprimé leurs commissions municipales de natura-lisation, notamment parce qu'y sévis-sait le même genre de pratiques que celles de la commission nyonnaise...

Y'a pas mieux que l'Office fédéral de la statistique pour nous remonter le moral : Ainsi nous annonce-t-il qu'en 2016, 64 964 personnes sont décédées en Suisse, soit 4% de moins que l’année précédente. Chouette, on meurt moins. Et l'Office cantonal genevois surenchérit : le nombre de décès de personnes résidantes dans le canton âgées de 1 à 69 ans, ne représente plus que 20% du total des décès en 2017, contre 35% en 1977. Chouette, on meurt plus vieux. Pour la première fois, précise l'Office fédéral,  le nombre de personnes mortes de démence a reculé (de plus de 9%). Chouette, on meurt sensés.  Pour la première fois également, on a compté plus d’hommes décédés par cancer que par maladie cardiovasculaire. Chouette on meurt par... euh... bof... à choisir, hein...

« La Suisse accorde l'asile à 130'000 anguilles », titre (ironique, on espè-re...) du « Temps » de samedi, après la saisie de milliers d'alevins saisis à Cornavin et relâchés dans le lac de Morat (l'espèce est protégée, mais fait l'objet d'un trafic international, vu que les Chinois raffolent des alevins d'anguilles -les civelles). Mais bon, on va pas faire les difficiles quand  la Suisse accorde le droit d'asile. Même à des alevins d'anguilles. D'ailleurs, si on peut donner un conseil aux requérants d'asile que la Suisse déboute, c'est de se faire passer pour des civelles -une espèce mieux protégée que les Erythréens, par exemple. Mais y'a un risque : ils risquent d'être relâchés dans un lac. Genre Loch Ness.

Votation cantonale de dimanche, loi sur la laïcité : 8,56 % de votes blancs à Choulex. Et on a les noms.  Le record de votes blancs, c'est à Avully (seule commune avec Vernier où la loi a été refusée). Mais là, on n'a pas les noms... Et on a aussi 7,95 % de votes blancs à Russin. Et là, on a quelque idée des noms... En Ville de Genève, il y a eu 1746 votes blancs. Or la loi n'a été acceptée au plan communal qu'avec moins de 1000 voix de « majorité  ». Autrement dit, la majorité des votants ne l'avaient pas acceptée en Ville de Genève. Ni d'ailleurs, et pour la même raison, à Lancy et, Onex. En revanche, pas de problème dans les bastions de la droite la plus huppée (mais néanmoins sise sur la rive gauche...) : 71 % de « oui » à Cologny, 70 %  à Conches et Vandoeuvres, 69 % à Collonge-Bellerive et Corsier, 68 % à Hermance... Avec les locaux de droite de la Ville (plus de 60 % de «oui» à Cité-Rive, Florissant-Malagnou et Champel),  ces locaux de droite de la « campagne » ont fait l'essentiel de la majorité cantonale acceptante...


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