Brèves de comptoir


Intéressants résultats électoraux en Espagne, où les Européennes se tenaient en même temps que les Municipales. Dans les deux élections, le PS de Pedro Sanchez progresse (il atteint 33 % aux Européennes), la droite conservatrice (Parti Populaire) est loin derrière (20 %), la droite libérale (Ciudadanos) plus loin encore et l'extrême-droite (Vox) plus loin encore. Et les différentes listes autonomistes, régionalistes et indépendantistes catalanes, basques et galiciennes, de gauche et de droite, totalisent aux Européennes un score supérieur à celui de leurs adversaires les plus forcenés, Ciudadanos et Vox. Voilà pour les bonnes nouvelles. Auxquelles on peut ajouter la veste prise par l'ex-Premier ministre français Manuel Valls à Barcelone, passé à droite (Ciudananos) et qui n'arrive qu'en quatrième position derrière les indépendantistes de gauche, la gauche de la gauche et le PSOE. La mauvaise nouvelle, c'est le tassement de la gauche de la gauche (Podemos, notamment), qui fragilise les municipalités de gauche dans les grandes villes (notamment Madrid et Barcelone). Mais bon, on a connu bien pire comme résultats électoraux en Europe. Et même en Suisse...

Dernière Genferei à se mettre sous la dent, conséquence directe de la sous-traitance à des sociétés privées (critiquées pour les conditions de travail et de salaire qu'elles imposent à leurs employés) des tâches de sécurité à l'aéroport depuis que Robert Deillon en est devenu le patron : le responsable de la sécurité de l'aéroport de Cointrin, un ancien conseiller municipal PLR de Bellerive,  a été interpellé sur son lieu de travail par la police, puis incarcéré à Champ-Dollon, sur le soupçon d'avoir touché des pots-de-vin dans plusieurs affaires, dont la principale concerne une société active dans la formation des employés de sécurité, notamment pour l'usage des machines à rayons X. Une autre affaire concerne la location de salles de formation. Et une troisième affaire concerne l'adjudication du contrôle des bagages à la société Custodio. Et une quatrième affaire, l'adjudication de la gestion des files d'attente à Securitas, affiliée à Custodio. Et une cinquième affaire l'adjudication de l'assistance au sol à la société émiratie Dnata, qui a acquis une certaine notoriété à Genève après le désormais célèbre voyage de Pierre Maudet à Abu Dhabi en 2015. De 2014 à 2016, Genève Aéroport a collaboré avec deux sociétés (Sensima et sa filiale Sedect) pour le développement, moyennant au moins 700'000 francs, d'un projet (entièrement financé par l'aéroport mais dont il a cédé la propriété intellectuelle) permettant de détecter du métal dans les chaussures (pas forcément celles à clous). Or l'un des administrateurs de Sedect était un copain du chef de la sécurité de l'aéroport (celui qui a été arrêté et engnoufé pour corruption). Cet administrateur et ce chef étaient également associés dans un bureau de détective, et une entreprise spécialisée dans les vêtements de golf. Tout ça aurait dû, estime la Cour des Comptes, alerter la direction de l'Aéroport. Qui reste silencieuse sur l'affaire. Qui ne suscite pas non plus de grandes déclarations des partis politiques. Mais faut les comprendre : le rythme des Genferei est difficile à suivre. Pourtant, celle de l'aéroport est savoureuse : les rayons X, des détectives privés, du golf... Manque juste une Aston Martin pour être dans un James Bond. C'est de la Genferei haut de gamme, ça...

Les Français de Suisse romande, qui votaient à Genève (chez les Français de Genève, ont voté Macron. Quand ils ont pu voter.  En gros, ils ont bien été deux fois plus nombreux à voter (même si le taux de participation plafonne encore à 22% en Romandie -20,2 % à Genève, presque 30 % à Lausanne), mais il y avait trois fois moins de bureaux de vote ouverts que lors de la dernière présidentielle. Résultat : une queue interminable devant le lieu du vote genevois, aux Vernets, une heure d'attente pour pouvoir voter et des électeurs qui renoncent à le faire.  Va falloir demander au Service genevois des votations et élections de donner un coup de main au consulat. Il s'y connaît, en coups de mains.

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