Fonds de tiroir


Bon, ben voilà, on sait combien on paiera son billet (enfin... pour celles et ceux qui le payent...) ou son abonnement (enfin... pour celles et ceux qui ne le se font pas offrir...) sur le réseau du Léman Express. On a surtout vu une grille tarifaire qui donnait furieusement l'impression d'être inspirée d'une oeuvre de Jean Tinguely. Alors d'accord, les concepteurs de la chose ont une excuse : fallait mettre d'accord une dizaines d'opérateurs suisses et français, mais au final, on a une offre de 2500 tarifs différents, selon les parcours, les titres (billets ou abonnements), leur durée de validité, l'âge des voyageurs (ainsi, les chtis nenfants voyageront gratos jusqu'à 4 ans sur territoire suisse, jusqu'à 6 ans sur territoire français, jusqu'à 5 ans s'ils passent de l'un à l'autre). Dans le canton de Genève, le prix du billet sur le réseau Léman Express est le même que le prix TPG actuel -faut dire que, baffés deux fois en votation populaire, les TPG et le Conseil d'Etat ont fait profil bas et renoncé à augmenter les tarifs purement genevois. Les Annemassiens payeront dix centimes de plus sur le billet standard, les Vaudois de la zone inclue dans Unireso en sortiront et payeront leurs billets vers et de Genève au prix CFF (et là, le tarif grimpe)... Mais bon, on se réjouit déjà de pouvoir resquiller sur un nouveau réseau. On a de ces petits plaisirs...

Le Premier Prix de la Genferei de l'année (dernière) a donc été attribué à Pierre Maudet, quasiment pour l'ensemble de son oeuvre. Mais il l'a refusé. Trop modeste, le Pierrot. Le Comité Occulte qui décerne prix le garde donc au frais. Pour quand Maudet acceptera de le recevoir. En revanche, le deuxième prix, attribué à la Ville de Genève pour l'affaire des notes de frais du Conseil administratif, a dûment été reçu par la Maire, Sandrine Salerno, dans la salle d'apparat du Palais Eynard (la Mairie, donc). Sandrine entre ainsi par la grande porte dans son année de mandat à la tête de la Ville (alors même qu'elle n'a pas été touchée par l'affaire qui vaut à la Ville son accessit). Et elle y entre en plus avec humour. Elle. En relevant la féroce concurrence qui oppose la Ville et le canton pour l'obtention du prix. Et en saluant la collaboration établie avec la Cour des Comptes, dont elle a loué le « sens du doigté, (la) délicatesse et (le) sens de la dramaturgie » : « nous avons tra-vaillé la main dans la main. Ce qui n'est pas facile quand l'une des mains tient une carte de crédit ». Bon, la lutte entre la Ville et le canton continue. Et on entre en année électorale municipale. Un grand moment de production de Genfereien. Ce-n'est-qu'un-début-continuons-le-combat !

Des punaises de lit ayant été retrouvées dans les dortoirs de la caserne de la Lécherette, les soldats de deux compagnies de sapeurs de chars ont plié bagage (une trentaine de troufions ont été piqués) et ont changé de cantonnement pendant que la caserne et les textiles étaient désinfectés. Glorieux repli tactique de notre glorieuse armée, donc. Mais quand même, on s'inquiète : franchement, est-ce bien prudent de confier la défense de nos frontières et de nos terres sacrées à une armée qui recule face à des punaises de lit ?

Un ancien huissier de l'Office des Poursuites, chef au service des saisies, licencié en novembre 2017 quelques mois après avoir été félicité par le Conseiller d'Etat Dal Busco pour son « engagement exemplaire au service de l'Etat », doit être réintégré : c'est la Chambre administrative de la Cour de Justice qui en a décidé ainsi. fin mai. Et c'est le troisième employé licencié de l'Office dont la Chambre annule le licenciement. Et ordonne l'indemnisation. Et on est bien contents. Parce qu'on est sentimentaux. Et que forcément, on finit par s'y attacher, aux huissiers, à force de les fréquenter.

Une motion a été déposée au Conseil national, demandant au Conseil fédéral de modifier le code pénal afin d'interdire les « thérapies de conversion » destinées, voire imposées, aux homosexuel-les afin de les « convaincre » de renoncer à leur orientation sexuelle. Des méthodes nuisibles, homophobes, usant de traitements par la parole menés par des psychologues ou des psychiatres qui n'y sont pas autorisés, voire par des aumôniers, et qui peuvent aller jusqu'à des injections d'hormones. Une pratique dans laquelle se sont spécialisés des groupes religieux intégristes, notamment évangé-liques, qui se vouent à « convertir » les homosexuels à l'idéal biblique du mariage hétérosexuel à vie. Avec souvent comme conséquence des dépressions pouvant aller jusqu'au suicide des victimes de ces «traitements». Bref, des « thérapies de conversion » qu'il est en effet urgent d'interdire. Quant aux thérapies de conversion de la connerie intégriste, on ne les connaît pas. Et c'est bien dommage. Parce qu'on en rêve, et qu'on y encouragerait. Si elles existaient.

A Genève, le cortège des élèves pour la Fête des Ecoles a été annulé à cause de la canicule. Auparavant, la restauration des « Promotions » calvinistes, voulue par la droite, et qui avait fait beaucoup ricaner la gauche, avait été annulée par le Service des Affaires Communales. L'alliance du réchauffement clima-tique et de la tutelle du canton sur les communes est évidente. C'est un complot gaucho-vert pour mani-puler nos chères têtes blondes (déjà qu'elles sont de plus en plus souvent pas très blondes...), on vous dit.

Titre du « Matin Dimanche » : «Pierre Maudet enquiquine les autres conseillers d'Etat » : comme on lui a retiré quasiment toutes ses responsabilités et tous ses dossiers, il a du temps à perdre et il « épluche en détail » les dossiers de ses collègues. «en temps normal, un ministre n'a pas le temps de faire ça », déclare au « Matin Dimanche » un « con-naisseur ». Un « connaisseur » de quoi, on sait pas mais là, il a raison. Les interventions de Maudet énervent ses collègues du Conseil d'Etat ? Ben ouais, mais c'est le but. Elles ralentissent le traitement des dossiers ? Ben ouais, mais il s'en fout, lui, il n'a quasiment plus de dossiers à traiter. ça créée des tensions ? Ben ouais, mais il se venge d'avoir été privé de presque toutes les tutelles politiques dont il disposait, à commencer par la présidence du Conseil d'Etat, alors, hein, les te4nsions que ça créée, elles doivent plutôt le ravir... En bon français, comme il se fait chier, il emmerde les autres. Eh ouais, politicien PLR genevois, c'est un métier...

Dimanche, un candidat de l'opposition a été élu à la Mairie d'Istanbul, tenue depuis 25 ans par les islamistes du président Erdogan (qui fut maire de la moderne Byzance...). C'est une belle victoire des forces démocratiques turques, et non seulement du parti du nouveau maire, Ekrem Imamoglu, le Parti républicain du peuple, le vieux parti kémaliste, mais aussi du HDP, le Parti des peuples, majoritaire au sein de la population kurde de Turquie (et d'Istanbul). On aurait bien voulu que la Mairie de Genève salue la nouvelle mairie d'Istanbul. Et on le lui a donc demandé. Et elle n'a pas voulu. La capitale  mondiale du monde mondial ne se commet pas avec les capitales périphériques. Même quand, comme Istanbul, elles sont 80 fois plus peuplées qu'elles.  On a sa fierté, quoi.

La majorité de droite (PLR, PDC, UDC, MCG) de la commission des Finances du Conseil municipal de Genève refuse d'examiner les objets qui lui sont renvoyés quand il s'agit de propositions émanant du Conseil administratif à majorité de gauche, C'est complètement con, et même un peu minable, mais ça dément clairement un truisme qui traîne la patte depuis des lustres : le clivage gauche-droite, c'est pas dépassé. Enfin... en tout cas, pas au Conseil municipal de Genève.

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