Fonds de tiroir


L'UDC s'emmerde. Du moins, son pseudopode islamophobe, le « comité d'Egerkingen », auteur de la débile initiative d'interdiction des mosquées (initiative acceptée par le peuple et les cantons). Mais depuis l'acceptation de l'initiative, le comité ne devait plus trop savoir à quoi il pouvait bien servir, lkes quatre minarets existants ne pou-vant être détruits (d'ailleurs, après tout, un minaret, qu'est-ce  d'autre qu'un clocher dont on aurait, pour l'appel à la prière, remplacé les cloches par un muezzin  ou un haut-parleur ?). Alors,  faute de minarets, on en invente. A Berne, la mosquée de la Maison des Religions a déposé un projet de coupole de 3 petits mètres de haut, surmontée d'une pointe de 75 centimètres. Et dans cette pointe de 75 centimètres, le comité voit un minaret. Carrément. Et que cette pointe au bout d'une coupole soit placée sur une Maison des Religions qui abrite huit communauté religieuses -chrétiennes, juive, musulmane, bouddhiste, ne convainc pas nos nouveaux croisés : « on commence avec une pointe de 75 centimètres et on finit avec une tour de dix mètres » clame un conseiller municipal UDC. Ouais. c'est ça. Et si on plante un cure-dent dans un saucisson (pur porc), le cure-dent, il pousse aussi en minaret ?

Les conneries continuent (à moins qu'il s'agisse de comique de répétition) : comme d'habitude, la majorité de la commission des finances du Conseil municipal de Genève a refusé les comptes 2018 de la Ville, présentés par le Conseil administratif. Un vote qui présume sans doute de celui du Conseil municipal, mais un vote sans autre enjeu que de donner à ceux qui le produisent (la droite, l'extrême-droite et « Ensemble à gauche », le PDC s'étant abstenu) l'impression, même fugace, d'exister face au Conseil administratif. Peu importe, d'ailleurs, puisqu'au final, même refusés par la majorité de la commission des finances puis par le plénum du Conseil municipal, les comptes seront validés par le Conseil d'Etat à partir des critères habituels de tenue des comptes : la véracité et la sincérité. Pour le reste, comme l'a résumé une conseillère municipale PDC « le combat politique se mène lors du budget, pas lors des comptes», Ben ouais, mais mener un combat politique sur un enjeu politique, c'est quand même un peu trop difficile pour la majorité de droite du Conseil municipal de Piogre.

Du nouveau à l'aéroport de Genève: après le chef de la sûreté de l'aéroport, prévenu de corruption et détenu à Champ-Dollon, c'est son adjoint, suspendu de ses fonctions en mai dernier, qui a été auditionné par le Ministère public dans le cadre de la même affaire de corruption et de gestion déloyale liée à des appels d'offre. Il avait été nommé chef de projet en 2018 dans la procédure d'adjudication des services de sécurité, à la place de son chef à lui (celui qui est en tôle, donc), et qui entretenait des liens avec une société candidate et une amitié avec le directeur d'une autre, les deux sociétés ayant remporté le marché, après d'« importants dysfonctionnements » dans la procé-dure d'adjudication. Selon la Cour des Comptes (encore elle ?) l'adjoint aurait carrément modifié des notes de collaborateurs dans la notation finale des offres. On résume : le chef de la sécurité de l'aéroport est en sécurité à Champ-Dollon et son adjoint a été suspendu de ses fonctions. Quand on vous dit qu'il vaut mieux prendre le train que l'avion...

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