Fonds de tiroir


La « Tribune de Genève » d'hier titre : «crise à Genthod», celle d'avant-hier « La Cour des comptes épingle Vandoeuvres pour sa légèreté ». Ce qui d'abord rappelle l'existence de ces deux communes. De droite, les deux communes. Tendance PLR. Dans les deux cas, c'est la Cour des Comptes qui a secoué le cocotier. A Genthod, le Maire et son premier adjoint sont accusés d'avoir couvert des vols (pour plus de 27'000 francs) de matériel com-munal (du matériel de bricolage) par un collaborateur de la Municipalité. Le Maire et l'adjoint ont caché les faits, et fait signer une convention de confidentialité à l'employé mis en cause, qu'ils ont main-tenu à son poste. Le PDC demande la dé-mission des deux magistrats, le PLR leur demande de ne pas se représenter aux pro-chaines élections (alors que le Maire est l'un des siens), le Ministère Public a ou-vert une procédure contre l'employé, et pourrait le faire contre le Maire et l'adjoint pour n'avoir pas dénoncé les faits à la justice, comme la loi le leur impose. A Vandoeuvres, un audit de gestion de la Cour des comptes conclut à un « manque de rigueur général » dans la gouvernance de la commune, notamment le paiement d'heures supplémentaires pour plus de 400'000 francs entre 2004 et 2017 à la comptable de la Mairie, et la fragilisation de la position du Secrétaire général de la commune. Et la magistrate de la Cour des Comptes Sophie Forster Carbonnier suggère que des problèmes comparables à ceux relevés à Vendoeuvres pourraient être décelés dans d'autres communes comparables. Bon, ben les élections municipales du printemps prochain s'annoncent jouissives dans les bastions de droite de la « campagne » genevoise.

Le Comité référendaire contre le projet du Pré-du-Camp, au Grand Saconnex, a de bons arguments : le projet est celui de déclasser un grand champ, actuellement en zone agricole, pour le rendre constructible et y implanter des terrains de foot, des locaux pour une structure de formation des jeunes destinés à l'élite, actuellement installée à Balexert et dont le déménagement libérerait un espace pour construire un nouveau Cycle d'Orientation remplaçant celui du Renard. Le projet prévoit aussi de construire des bureaux pour financer les installations sportives. Or si la construction d'un nouveau collège est nécessaire, et son implantation à Balexert pertinente, réduire la zone agricole, plutôt rare à Genève, pour en faire une zone de football ne se justifie pas. Et la construction de bureaux encore moins, dans un canton qui en compte déjà beaucoup trop restant vides. Finalement, ce projet ressemble beaucoup à celui du Stade de Genève : « un prétexte pour une opération immobilière » (à la Praille, c'était au bénéfice de Jelmoli et de son centre commercial). Ce qui nous rajeunit. On sera donc bien contents de pouvoir faire campagne pour le « non » le 24 novembre.

Le gazon du Stade de Genève pue  et ce sont les joueurs qui le disent : «ce terrain pue la merde». Et y'a une explication : le terrain est « hybride », on y a bien planté du vrai gazon, mais sur du synthétique posé sur du sable. Mais l'herbe pourrit quand même, et forme de la matière organique qui ressort dès qu'on s'enfonce dans le gazon après une pluie. Et pendant les matches, rien n'empêche la remontée de ces matières organiques. Et de leurs odeurs de merde. Décidément, ce stade trouvera toujours un truc pour nous faire marrer.

Dimanche soir, on a repris les résultats des élections fédérales dans nos communes préférées (vu que les autres, on s'en fout). Et on s'est bien marrés (même si la liste pour laquelle on a voté s'est pris une chtite baffe, mais comme la gauche progresse partout, ça compense). Tenez, par exemple, en Ville, la gauche, toutes listes confondues, obtient 54 % des suffrages, contre 38% à la droite (PLR, PDC, UDC, MCG). Et comme ni le PDC ni le MCG (qui n'obtient le quorum dans aucun arrondissement, sauf, de jus-tesse à la Servette et à Vieusseux)... n'atteignent le quorum de 7 % en vigueur pour les Municipales, ça nous donnerait, si on reportait bêtement et mécaniquement les ré-sultats des fédérales sur les mu-nicipales, un Conseil municipal avec 53 sièges à la gauche sur 80 (25 sièges verts, 18 sièges socialistes, 10 sièges EàG...)... Bon, d'accord, ce report mécanique n'a pas grand sens puisque les corps électoraux sont différents (les étrangers ont le droit de vote municipal), que la participation électorale aux muni-cipales est de dix points inférieure à la participation électorale (déjà pas fringante) aux fédérales, et que ce triomphe de la gauche suppose qu'Ensemble à Gauche soit capable d'accoucher d'une liste unique, mais c'est pas grave, ça met de bonne humeur pendant un chti moment...

La « Swiss Football League » (ça cause globish, dans le foot suisse) a rappelé que les coûts de sécurité engagés par les clubs se montent à 20 millions de francs par an, et que lors de la saison 2017-2018, sur 457 matches évalués, 73 ont donné lieu à des violences graves. Pour la seule superleague (toujours en globish dans le texte), 84 parties ont été marquées par des violences, 99 en ont été préservées. En juin 2018, 1579 personnes étaient inscrites dans une base de données sur le hooliganisme, et presque la moitié faisaient l'objet de mesures de précaution, dont 579 interdictions de stade. Ouala. Sur ce, Paix sur le gazon aux supporters de bonne volonté.

En Ville de Genève (mais aussi dans les autres villes du canton), on a assisté à une migration de l'électorat MCG vers l'UDC. Quelque chose nous dit que ces migrants-là, l'UDC va les accueillir à bras ouverts...

Y'a un ou une excentrique solitaire qui a voté pour la Jeunesse socialiste à Céligny. Y'a des lettres de dénonciation anonymes qui vont tomber...

La participation électorale à Genève a été de 39 % : le taux le plus faible depuis vingt ans. Mais avec une caractéristique inha-bituelle : c'est l'électorat de droite qui est allé à la pêche alors que d'habitude c'est à gauche qu'on s'abstient le plus. Merci qui ? Ben, merci Maudet, évidemment...

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