Fonds de tiroir


Deux élus de la gauche de la gauche vont donc siéger au Conseil National : un élu du Parti du Travail (POP), Denis de la Reussille (Neuchâtel) et une « vient ensuite de vient ensuite » de SolidaritéS, Stéfanie Prezioso, qui remplacera le remplaçant de Jocelyne Haller, élue mais qui souhaite rester au Grand Conseil de Genève, comme son «vient ensuite», Jean Burgenmeister. on salue la technique électorale de SolidaritéS : faire élire quelqu'un qui refuse son élection  et passe le témoin au « vient ensuite » de la liste, qui refuse de siéger et passe le témoin à la « vient ensuite du vient ensuite », qui accepte de siéger -au moins pour un temps, jusqu'à ce que finalement le témoin passe à celui qu'on veut faire siéger à la place de tous les autres. Patience, Jean, tu réussira à y entrer, au Conseil National... Une bonne vieille tech-nique groupusculaire des années 70'. Un truc vintage, quoi. D'ailleurs on voit pas pourquoi tout le monde râle: c'est évident que si la troisième sur la liste avait été Maria Pérez et pas Stefanie Prezioso, Jocelyne Haller et Jean Burgenmeister auraient renoncé de même à sièger et lui auraient laissé la place. N'empêche : Rien que de voir le Parti du Travail (Denis de la Reussille) et SolidaritéS (Stéfanie Prezioso) siéger ensemble, ça nous remplit d'une joie sans mélange.

En février 2017, le député socialiste au Grand Conseil genevois Roger Deneys déposait un projet de loi pour taxer les caisses automatiques qui prolifèrent dans les grands magasins. Le projet était renvoyé en commission, qui se prononçait contre le projet, dans un vote gauche (minoritaire) contre droite (majoritaire) en avril 2018. Le projet pouvait donc être renvoyé à l'ordre du jour du Grand Conseil et soumis au vote de la plénière. A la condition que le rapport de commis-sion soit transmis. Mais un an et demi plus tard, il ne l'est toujours pas. Parce que le rapporteur, le député PLR Serge Hiltpold, s'est bien gardé de le rendre. Ni de signaler qu'il ne l'avait pas fait, ce qui aurait permis à la commission de désigner un autre rapporteur disposé, lui, à faire son boulot. Le dé-puté en question étant membre du comité de direction des syndicats patronaux, opposés au projet de loi, il a volontairement fait trainer les choses pour que le projet ne soit pas débattu. Comme avant lui l'avait déjà fait un autre député PLR, Christophe Aumeunier, par ailleurs secrétaire général de la Chambre immobilière, qui avait traîné les pieds pendant quinze mois pour rendre un rapport sur un projet de taxation des plus-value immobilières. On croit que les députés ont été élus pour faire leur boulot de députés, examiner les projets de loi et le cas échéant rendre rapport sur ces projets -ben non, pas les députés PLR : eux sont élus pour faire leur boulot de porte-serviette du patronat et des milieux immobiliers, et empêcher que les projets de loi qui leur déplaisent soient soumis au vote de leurs collègues. Sont-ce encore des députés ou seulement des lobbystes ? Poser la question c'est y répondre...

28 sièges pour les Verts et 16 pour les Verts libéraux au Conseil national : si tout les oppose sur les enjeux fiscaux, sur les enjeux climatiques ils devraient agir de concert. Ensemble, ils sont plus nombreux que les socialistes. Et toucheront un paquet de pognon supplémentaire puisque chaque groupe parlementaire reçoit de la Confédération une contri-bution annuelle de 144'500 francs plus 26'800 francs par siège. Ce qui fera pour les Verts plus de 455'000 francs supplémentaires, et pour les Verts libéraux plus de 241'000 francs. Ensemble, les deux groupes écolos toucheront donc 1'468'000 balles par an. De quoi renforcer leur capacité de fonctionnement et de communication. Les ceusses qui pensent que les écolos de droite ou de gauche ne sont qu'une force passagère risquent de déchanter... Surtout que les groupes qui ont perdu des sièges perdront aussi, forcément, des sous : un peu plus de 100'000 balles de moins par an pour le PS et le PLR, près de 300'000 pour l'UDC. Mais elle s'en fout, elle, elle a les milliards de la famille Blocher.

On l'avait déjà noté à propos de Genthod et de Vandoeuvres, on le renote à propos du Grand-Saconnex : la Cour des comptes s'intéresse à toutes les communes genevoises, pas seulement à celle de Genève. Et quand la Cour des Comptes s'intéresse à une commune, elle trouve forcément quelque chose à se mettre sous la dent. Et sous la nôtre. Au Grand-Saconnex, donc, une commune de droite comme Genthod et Vandoeuvres,  elle a confirmé dans un « audit de gestion et de légalité » un « sérieux malaise entre la direction de l'administration et des employés », allant jusqu'à la «souffrance» de collaborateurs, la «gravité» de la situation justifiant la prise de mesures « rapides et fortes ». La moitié  des membres du personnel municipal ayant répondu à un questionnaire ont déclaré avoir été témoins ou victimes de com-portements « inappropriés » (mob-bing, sexisme. harcèlement), souvent en lien avec le secrétaire général de la commune, et estiment que ces actes ne peuvent pas être dénoncés sans risques et que la Commune ne prend pas les accusations au sérieux. La Cour note en outre la démission de quatre chefs de service sur sept en moins d'un an et demi (de décembre 2017 à mars 2019), et reproche au Conseil administratif et au Secré-taire général d'avoir entravé le fonctionnement de la commission du personnel. Le Conseil administratif n'est « pas à l'écoute de son personnel et rejette en bloc les critiques ainsi que les demandes d'aide », ne tient pas compte des « signaux d'alerte ». Une politique globale des ressources humaines fait défaut, et des rémunérations ne sont pas conformes aux statuts du personnel., Ouala. On avait entendu la droite nous expliquer que la Ville de Genève, c'était l'enfer, ben non, c'est tout juste parfois le purgatoire, l'enfer, c'est dans les communes de droite d'à côté. Y'a des Indulgences à vendre pour l'éviter ? Ouais, on appelle ça des bulletins de vote...

A Genève et dans le canton de Vaud, la gauche devrait (à Genève) ou pourrait (dans le canton de Vaud) obtenir les deux sièges cantonaux au Conseil des Etats. La tête de la droite au soir du premier tour faisait plaisir à voir. Mais y'a pire : A Berne aussi, un ticket « rose-vert » (le socialiste Stoeckli et la verte Rytz) pourrait s'adjuger les deux sièges sénatoriaux du canton. Ajoutez à cela qu'en Valais, le socialiste Mathias Reynard, meilleur élu du canton au Conseil national, pourrait piquer un siège au PDC (il a même reçu le soutien de Pascal Couchepin...) et qu'à Fribourg le président du PS Christian Levrat a toutes les chances d'être réélu, et vous comprendrez que la vague verte au Conseil national pourrait bien, finalement, se teinter d'un peu de rose au Conseil des Etats. Bref, comme disait Yvette Jaggi, « c'est pas le moment de mollir »...

La liste de l'UDC pour l'élection du Conseil municipal de la Ville de Genève compte 27 candidates et candidats. Dont un ex-PLR fétichiste des promotions et un ex-PS cynophile. La benne de recyclage, c'est plus le MCG ?

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