Fonds de tiroir


La situation du PLR genevois pour le deuxième tour de l'élection du Conseil des Etats alarme ses caciques (Genecand, Aellen, Zweifel) . Qui n'en rendent déjà pas responsable le mauvais résultat de leur candidat, Hugues Hiltpold, ni le mauvais résultat de tous les candidats de droite, mais le maintien des candidates du PDC et de l'UDC. En clair : si la droite se plante et que le ticket socialiste-vert Sommaruga-Mazzone est élu, ça sera la faute des meufs, zavaient qu'à se retirer pour laisser le mâle concourir tout seul. Se retirer « volontairement », précise benoîtement le président du PLR. Bon, les femmes, vous savez comme elles sont, un peu de pression amicale, ça peut que les aider à prendre les bonnes décisions. Bref, si  la droite se plante au deuxième tour de l'élection du Conseil des Etats, ça sera la faute des candidates PDC et UDC. qui n'ont pas laissé toute la place au candidat PLR. Ouala.

A Fribourg, le 30 juin, les citoyens ont refusé à près de 55 % une prolongation d'une heure de l'ouverture des magasins le samedi -proposition combattue par la gauche et les syndicats, qui avaient lancé un référendum. Fribourg reste donc le seul canton romand et, avec Lucerne, le seul de Suisse, où les magasins ferment le samedi à 16 heures. Et c'est la deuxième fois en dix ans que les Fribourgeois refusent de prolonger le temps du d'ouverture des magasins du samedi. Ouais, ben la tradition catholique a quelques avantages : invitant les fidèles à se préparer au Jour du Seigneur, elle contribue à les sortir un peu plus tôt des griffes du consumérisme. Un allié objectif du syndicalisme, quoi... Deo gratias, et vade retro cumulus et supercard...
Les choses sont simples, quand on les explique simplement, non ?

Deux patrons des patrons de PME se sont pris une veste dimanche, l'UDC fribourgeois Jean-François Rime, président de l'USAM (qui  va quitter cette présidence après avoir tenté de s'y accrocher, persuadé de sa réélection) et le PLR zurichois Hans-Ulrich Bigler, directeur de l'USAM. Deux seuls patrons des patrons ne nous manque-rons pas, et rien ne sera dépeuplé. En revanche, le président de l'Union Syndicale, le socialiste vaudois Pierre-Yves Maillard, a été triomphalement élu au Conseil national, où aon  prédécesseur socialiste saint-gallois, Paul Rechtsteiner, a siégé longtemps avant que de siéger au Conseil des Etats, où il se représente... ça fait 33 ans qu'il siège au parlement fédéral, ça fera trente-sept ans s'il est réélu... C'est beau, cette continuité... Mais du point de vue de l'indépendance des syndicats et du rajeunissement de leurs figures tutélaires, c'est peut-être... comment dire... contestable ?

Electoralement, on est bien, en Suisse: en Allemagne, selon les premières estimations, le parti d'extrême droite AFD a recueilli 23% des voix aux élections régionales de Thuringe (un Land de l'ex-RDA) et a doublé son score par rapport à 2014. La liste de l'ASFD était conduite par Björn Höcke, repré-sentant de l’aile « identitaire » du parti, Der Flügel. Autrement dit, la droite de l'extrême-droite. Höcke avait qualifié en 2017 le Mémorial berlinois aux Juifs d’Europe victimes de la Shoah, à Berlin, de «honte» et son parti a fait campagne contre le multiculturalisme assimilé à du «multicriminalisme» et pour l'ex-pulsion de tous les étrangers en situation  irrégulière, dans le Land qui a le plus faible taux de popu-lation étrangère de toute l'Allemagne : 4,8 %. Cela étant, l'AFD est tout de même largement devancée par la gauche de la gauche, Die Linke, qui obtient réalise en 30% des voix (contre 28,2% des voix en 2014). Son chef en Thuringe est le ministre-président sortant (le seul de son espèce dans toute l'Allemagne) Bodo Ramelow. Mais il lui sera difficile de former un gouverne-ment: sa coalition rouge-rouge-verte perd sa majorité de sièges au Landtag du fait du recul (désormais rituel) des sociaux-démocrates du SPD (8% des voix contre 12,4 en 2014) et du mauvais résultat des Verts. La CDU d'Angela Merkel recule plus encore, en passant de 30,5 à 22% des voix, et est devancée non seulement par la gauche de la gauche (die Linke) mais aussi par la droite de la droite (l'AFD). Deutschand unter alles...

Les Verts libéraux vaudois soutiennent, pour le deuxième tour de l'élection au Conseil des Etats, la candidate verte (pas trop à gauche) et le candidat PLR (pas trop à droite), histoire de barrer la route à Ada Marra, trop à gauche. A Genève, le comité des Verts libéraux proposait la même recommandation : soutenir les candidatures de Lisa Mazzone et de Hugues Hiltpold, ou de Hugues Hiltpold et de Béatrice Hirsch vu que Lisa Mazzone est aussi à gauche que Carlo Sommaruga qui est trop à gauche. L'Assemblée générale du parti a repoussé cette proposition : les Verts libéraux (qui pèsent 4,5 % de l'électorat genevois depuis dimanche dernier) ne soutiendront personne. Ni à gauche, ni à droite, donc. Comme se présentait le MCG, avant qu'il rompe avec cette illusion en soutenant la candidature UDC. A gauche, c'est quand même plus simple : tout le monde se range derrière le ticket Sommaruga-Mazzone. Comme quoi, des fois (mais pas toujours), les élections, c'est clarificateur...

Dans un entretien à la « Tribune de Genève », le président du Conseil d'Etat Antonio Hodgers se met « à disposition » pour une candidature au Conseil fédéral. Il veut vraiment succéder à Maudet partout ?

La candidate UDC au Conseil des Etats, Céline Amaudruz, a reçu le soutien des jeunes PLR et du MCG. Autant dire que Carlo Sommaruga et Lisa Mazzone restent favoris du deuxième tour.


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